Godignon, un centenaire fringant

Nicolas Godignon est un homme discret. Un trait de son caractère qui lui a permis de toujours garder l’humilité nécessaire au haut niveau. Une honnête carrière de joueur, commencée à l’ASM au début des années 90, lui a offert l’opportunité de côtoyer des entraîneurs aux styles et aux discours variés. En passant par Brive, Oyonnax, Malemort ou encore le Gourdon XV Bouriane, Nicolas Godignon a également fréquenté tous les échelons du rugby français. C’est encore avec discrétion qu’il est arrivé dans le staff briviste un jour de 2011, alors qu’il entrainait l’équipe Crabos du club.

Une arrivée comme coach des arrières à l’initiative de l’entraîneur de l’époque, Ugo Mola. Je remercie Ugo Mola de m’avoir fait confiance car à l’époque ils n’étaient pas nombreux à se manifester. Lui a su m’ouvrir les portes et je lui en serai toujours reconnaissant. Tous mes prédécesseurs ont des vrais faire valoir sur ce qu’ils ont apporté au club, et sans eux je n’en serai pas là.

La centième dans son Auvergne natale

Pour Godignon, disputer ce centième match à Clermont relève de l’anecdote, lui qui a porté le maillot de l’ASM et qui est originaire de l’Allier. C’est un moment un peu spécial compte tenu de mon parcours et de mes origines auvergnates mais pour moi tout ça reste anecdotique. Mais c’est amusant que le hasard face coïncider cette centième avec le derby car j’ai beaucoup de membres de ma famille qui sont supporters de Clermont.

Malgré sa modestie, l’apport de Nicolas Godignon dans l‘évolution du club briviste ces trois dernières années est indéniable. Une montée en Top 14 et un maintien parfaitement assuré la saison passée permettent à son club de cœur de continuer à grandir et à se structurer. Il n’oublie pas d’associer Didier Casadéï et Philippe Carbonneau à ce travail quotidien. Comme Didier et Philippe, mon investissement au quotidien est total. Je mets beaucoup de cœur, d’énergie et de volonté à l’ouvrage. Aujourd’hui c’est une vraie passion que je vis au quotidien.

Rendez-vous dans 100 matchs?

Quand on lui pose la question de savoir où il s’imagine dans 100 matchs, Nicolas Godignon reste à son image: humble.Je ne sais pas. Déjà mon contrat s’arrêtera avant cette échéance. J’espère que dans ce laps de temps le CAB sera toujours en Top 14 et ne jouera plus perpétuellement le maintien. Ma volonté est d’installer ce club plus confortablement et plus durablement dans ce championnat. C’est avant tout au club que je souhaite le meilleur dans ces cent prochains matchs. Moi je ne suis qu’un homme parmi les hommes et je resterai fier quoiqu’il arrive d’être passé par ce club et d’avoir écrit quelques pages de son histoire.

Et quand on lui demande s’il envisage le bouclier de Brennus au cours de ces 100 prochains rendez-vous, Nicolas Godignon a l’œil rêveur. Un Brennus? Ce serai un vrai rêve dans ma vie d’homme comme d’entraineur mais il faut garder les pieds sur terre et aider le club à se construire encore et toujours. Car l’homme reste avant tout un bâtisseur, avec les pieds sur terre. Et après avoir rêver le CAB du futur, Nicolas Godignon n’oublie de donner rendez-vous pour le prochain match à Parme en Challenge Cup. Ce sera alors le 101e, et à ses yeux le plus important, car comme tout bon entraîneur, il prend les matchs les uns après les autres.