Ibanez: "J'ai envie d'en découdre partout"

  • Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
    Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
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Gonflé à bloc après dix jours de relâche, le manager de l'UBB Raphaël Ibanez s'est voulu résolument offensif lors de la reprise des siens leur réclamant "une force mentale hors du commun" pour atteindre la qualification en fin de Top 14.

Comment avez-vous retrouvé vos joueurs la semaine dernière ? Avaient-ils encore la défaite contre Toulouse dans la tête ? 

Raphaël IBANEZ: Il y a eu cette période de vacances qui, j'espère, aura permis à tout le monde de recharger les batteries, de bien récupérer surtout car je suis conscient que les joueurs sont quand même inscrits dans une forme de marathon, de saison très longue donc ces périodes de récupération sont essentielles, au moins autant que celles où on est engagé dans la compétition. Au niveau de l'état d'esprit, il faut être conquérant, relancer la machine. On va entrer dans une période, il ne faut se le cacher, extrêmement difficile avec sur les six matches à venir quatre matches à l'extérieur. Il est évident que les temps vont être durs pour l'équipe. Ce qui va énormément compter, c'est le jeu, notre approche stratégique, avec l'encadrement technique, on y réfléchit déjà notamment en vue du prochain match (à Oyonnax) mais c'est aussi la force mentale. J'ai beaucoup insisté la-dessus, au niveau des choix de l'équipe, j'aurai beaucoup d'attention sur la capacité des joueurs à se dépasser sur la force mentale car on en a besoin. On a des défis qui s'annoncent très relevés. 

Quels domaines allez-vous prioriser d'ici Noël avec seulement deux journées de Top 14 ? Le physique ?

R.I.: Je crois plutôt que l'on va orienter notre contenu sur ce qui doit être essentiel dans cette période hivernale où on peut s'attendre à des conditions de jeu difficiles, à des environnements hostiles puisqu'on se déplace quatre fois. Le leitmotiv sera de se rassurer sur la conquête, du temps va être accordé au niveau de la conquête pour les avants et aussi sur des formes de jeu que l'on devra savoir utiliser un peu mieux. On est capable de porter le danger ballon en main, c'est pour cela que l'équipe est reconnue, mais il va falloir, et c'est le fil conducteur sur les prochains entraînements, porter le danger par d'autres formes de jeu comme le jeu au pied offensif mais avec de l'organisation derrière. 

Oyonnax était-il déjà dans vos têtes ?

R.I.: Il est difficile de se préparer et de s'entraîner sans penser à Oyonnax. On a commencé à le faire avec les entraîneurs, donner quelques indications tactiques, stratégiques mais on ne va pas changer nos habitudes, ce sera ce lundi que je ferai la vraie présentation. Grâce à ces deux jours, on gagne du temps, rien ne nous obligeait à faire revenir les joueurs pour le jeudi et le vendredi mais ce sont des moments précieux car on est loin du match et on peut peut-être retrouver une forme de dynamique. Pour parler de l'état d'esprit, les joueurs étaient heureux de se retrouver jeudi dernier, ils se sont libérés. 

Voilà l'objectif : ne pas renoncer, ne pas reculer, ne pas accepter de subir quelque que soit le contexte, l'environnement

L'objectif est-il de rattraper contre Oyonnax la défaite de Toulouse ?

R.I.: La défaite de Toulouse me fait penser un peu à la défaite contre Toulon la saison dernière. C'était un match sensiblement dans le même contexte, on a perdu trois points dans une éventuelle course à la qualification puisqu'on espérait une victoire, cela n'a pas été le cas, Toulouse est revenu très fort, pas simplement face à nous, mais dans la compétition en général. Il me fait penser à Toulon sauf que la saison dernière, il restait très peu d'opportunités pour aller chercher une qualification. Là, on a encore énormément de matches à jouer, sept à domicile, huit à l'extérieur et le rapport entre matches à domicile - matches à l'extérieur me fait penser qu'en terme d'attitudes, il faudra être capable d'avoir une force mentale hors du commun. Voilà aussi l'objectif : ne pas renoncer, ne pas reculer, ne pas accepter de subir quelque que soit le contexte, l'environnement. Depuis le début de la saison, mis à part à La Rochelle où l'équipe se sentant en grande difficulté a su trouver des ressources et se révolter, on ne l'a pas assez fait. On a beaucoup d'opportunités, on a autant de chances que les autres de se qualifier mais cette capacité mentale, cette force mentale dans les contextes difficiles, c'est sur quoi je veux travailler avec les joueurs collectivement mais aussi à titre individuel. 

En matière de force mentale, Oyonnax est réputé. C'est difficile de faire plus compliqué en terme de traquenard...

R.I.: Bien sûr. Oyonnax est une équipe qui pose des problèmes à toutes les autres équipes du Top 14. Ils ont un collectif rodé, beaucoup de solidarité. Un passage obligé pour espérer quelque chose là-bas, c'est être compétiteur et le challenge pour moi est de déceler et ne pas me tromper sur les joueurs qui ont envie d'en découdre mais aussi les grands compétiteurs pour la suite. Les gars sont capables de le faire. Et un autre avantage par rapport à la saison dernière dans cette course à la qualification, c'est que l'an dernier, ils savaient qu'ils pouvaient le faire. Cette année, ils en sont encore plus convaincus. Ça donne aussi des motifs d'espérance.

Spencer, c'est un joueur qui est habitué à des championnats relevés, qui est capable de se mettre en action sur différents postes, il est polyvalent, c'est un atout supplémentaire dans l'équipe

Vous parlez de qualification. Cela veut-il dire que vous ne regardez plus derrière ? 

R.I.: Je suis complètement lancé vers cet objectif. Si effectivement après les six prochains matches en février, on n'a pas atteint les objectifs comptables que j'ai fixés auprès des joueurs, à ce moment-là on parlera d'autre chose. Mais il faut avoir cette envie de se battre, de lutter. A titre personnel, les jours "off" m'ont fait du bien, j'étais comme tous les joueurs, atteint par le sort de ce match joué à Chaban. Mais aujourd'hui, mon état d'esprit est conquérant, j'ai envie d'en découdre partout, avec tout le monde. 

Un dernier mot : parlez-nous de votre dernier renfort, le Néo-Zélandais Jayden Spencer. Où en est-il physiquement ? 

R.I.: Ludo (Loustau, préparateur physique) l'a trouvé affuté, c'est plutôt une bonne nouvelle. C'est vrai qu'il a été très vite mis dans le bain car la reprise s'annonçait solide au niveau physique, à travers une séance. Cela a donné satisfaction donc je pense qu'il n'aura pas de retard physique par rapport aux autres joueurs, c'est une bonne nouvelle pour nous. Sur ses qualités, c'est un joueur qui est habitué à des championnats relevés, qui est capable de se mettre en action sur différents postes, il est polyvalent, c'est un atout supplémentaire dans l'équipe. De là à en faire un titulaire, c'est encore loin car on a des joueurs qui ont donné satisfaction mais je pense que c'est un joueur qui va renforcer l'équipe. C'est un joueur très technique, qui a une très bonne gestuelle, une bonne technique individuelle, qui a une capacité à prendre les intervalles, il est assez explosif sur la ligne d'avantage, ce sont ses qualités. C'est un défenseur très correct aussi. Évidemment, c'est difficile de juger aussi aux premiers abords mais on verra au fil des entraînements son adaptation, sa capacité à comprendre nos systèmes collectifs mais il a l'air de vouloir bien faire. C'est un joueur qui va apporter à son équipe.

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