Après huit journées, Lyon cherche encore son collectif

Lundi, la séance vidéo a duré plus longtemps que prévu. Et il y avait matière. Sévèrement battus à La Rochelle (29-10), les Lyonnais se sont fait taper sur les doigts, lors du débrief, par Olivier Azam. "Il faut que les joueurs comprennent que si on est pas impliqués à 120% en Top 14, on ramasse", assène l’entraîneur des avants. En cause, les montées défensives qui n’ont pas été assez agressives, notamment le replacement sur les troisièmes phases de jeu. "D’accord, les Rochelais étaient puissants mais on leur a ouvert les portes pour qu’ils marquent. Il y a eu beaucoup d’erreurs individuelles, des manques de précision".

Jusque tard dans l’après-midi, les joueurs du Lou ont donc enchaîné les oppositions, sur le terrain d’entraînement, où une partie des défenseurs devaient rester au sol avant de pouvoir s’insérer dans la ligne pour plaquer. Afin de travailler, justement, ces montées défensives si décisives. "L’important est de reprendre de la confiance pour respecter les tactiques mises en place par David Ellis, le spécialiste de la défense", précise Olivier Azam.

Azam: "Du temps, on n’en a pas"

Pour regagner cette confiance, le Lou aurait besoin d’un collectif. Et malheureusement, il le cherche encore au crépuscule de ce premier bloc de matchs. "Nous n’arrivons pas à dégager une équipe-type, déplore Olivier Azam. C’est délicat". Devant, une cascade de blessures s’est abattue sur l’effectif, celles de Fitzpatrick, Bonrepaux, Fourie, Colliat, Du Preez, Basson, De Marco, Gunther et Puricelli. Neuf joueurs qui ont fait défaut, un moment ou un autre, au staff lyonnais et qui l’ont empêché de dessiner avec précision les contours d’un pack titulaire. Le deuxième ligne, Christian N’Jewel, confirme ces difficultés. "On n’arrive pas à mettre notre jeu en place et ça se ressent sur nos entames de matchs. Mais on travaille dur pour rectifier ça".

Derrière, aucune hiérarchie n’est établie non plus. À l’arrière, Porical n’apporte pas encore toute son expérience et se voit souvent cantonné au rôle de 24e homme. Vincent Martin, intéressant en début de saison, souffre des adducteurs et c’est Romain Loursac qui tient, plutôt bien d’ailleurs, la baraque. Au centre, les places se jouent encore entre Sukanaveita, Bonnefond, Lynn et Estebanez, sans qu’une paire ne s’impose réellement. Et à l’ouverture, Brett enchaîne les matchs mais profite surtout de la blessure de Lachie Munro, plutôt que d’un statut d’ouvreur indéboulonnable. "Malgré ces incertitudes, nous avons été performants sur beaucoup de matchs, estime Azam. À nous de conserver nos points forts et de voir si nous faisons tout ce qu’il faut la semaine pour être performants le week-end". Et si le Lou avait simplement besoin de temps, pour intégrer ses 16 recrues de l’été et se bâtir un vrai collectif ? "Du temps, on n’en a pas, rétorque Azam. Les points filent devant nous, chaque week-end. J’ai d’ailleurs encore en travers de la gorge ce bonus qu’on laisse échapper au Racing…"

Le Matmut, un repère

Seule certitude pour l’instant, le Lou est intraitable dans son antre du Matmut Stadium. Trois équipes sont déjà venues et s’y sont cassé les dents. Samedi, c’est Bayonne, un autre candidat au maintien, qui se présentera. "Ce sera capital pour la suite de la saison, prévient Karim Ghezal, le deuxième ligne qui commence à s’installer au poste de flanker. Il faut que l’on ait une réponse collective pour terminer ce premier bloc de façon positive". Avec 47 points seulement encaissés au Matmut, Lyon peut toujours se targuer d’être la meilleure défense à domicile du championnat. Un repère comme un autre.