Pelote basque, musculation, patient, Bleu... voici Charles Ollivon

  • Charles Ollivon, troisième ligne de Bayonne
    Charles Ollivon, troisième ligne de Bayonne
  • Clément Otazo - Bayonne - 30 septembre 2011 - Diaporama jeunes stars
    Clément Otazo - Bayonne - 30 septembre 2011 - Diaporama jeunes stars
  • Charles Ollivon (Bayonne) tente d'arrêter Maxime Mermoz (Toulon)
    Charles Ollivon (Bayonne) tente d'arrêter Maxime Mermoz (Toulon)
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Charles Ollivon (1,99 m ; 113 kg) est devenu à 21 ans et six titularisations en Top 14 le stabilisateur du pack bayonnais. Il est aussi l’exemple qu’un avenir professionnel reste possible malgré une adolescence passée loin de la filière haut niveau. 

L'influence de la pelote basque

Charles Ollivon a aimé les parties de pelote basque lors des récréations, "sans doute la raison pour laquelle j’ai un peu d’agilité avec le ballon", pense-t-il aujourd’hui. Mais le rugby a toujours été son sport préféré. Seulement pas au point de penser faire carrière. "J’ai vite compris qu’on ne penserait pas forcément à moi pour plus tard alors j’ai été sérieux dans mes études. Mes parents m’y ont forcé aussi". Ollivon est aujourd’hui fier d’avoir en poche son Bac et un BTS Management des unités commerciales. "Il faut bien penser à l’après rugby et avoir ces diplômes m’enlève un poids. Je suis beaucoup plus libéré aujourd’hui".

Son exemple ? Clément Otazo

Au Pays Basque lorsqu’on est bon au rugby, il faut choisir entre le bleu et le rouge. Charles Ollivon sourit: "sans hésitation, j’ai rejoint Bayonne. J’allais voir l’Aviron quand j’étais jeune et ce sont les seuls qui sont venus me chercher à St Pée sur Nivelle à ma deuxième année de Cadets". Il y avait aussi à Bayonne, le seul joueur que Charles Ollivon tient en "exemple". Clément Otazo, comme lui joueur de l’Entente de La Nivelle (St Pée sur Nivelle, Sare, Ascain, St Jean de Luz), plus vieux d’un an et alors jeune phénomène du rugby français. Ollivon et Otazo ont été champions de France Reichel et vice-champions de France Espoirs avec Bayonne. L’inconnu Ollivon a depuis dépassé Otazo le malchanceux (deux saisons blanches en raison de graves blessures aux genoux). "Je crois en son retour, dit Ollivon. Il doit juste reprendre confiance. Pour le reste c’est un surdoué".

Clément Otazo - Bayonne - 30 septembre 2011 - Diaporama jeunes stars
Clément Otazo - Bayonne - 30 septembre 2011 - Diaporama jeunes stars

Il jouait deuxième ligne

A Bayonne, le deuxième ligne venu de St Pée sur Nivelle a commencé à se faire une place au hasard d’un entraînement avec les professionnels. Nicolas Morlaes se rappelle. "Thomas Lièvremont était entraîneur des avants et il lui manquait un deuxième ligne pour l’entraînement. Charles était venu faire le nombre, il avait alors 18 ans. Thomas avait été impressionné. Par la suite, il a été suivi avec plus d’attention et au vu de ses qualités on a tout fait pour le replacé en troisième ligne et faire jouer d’autre joueur en deuxième ligne".

Jamais retenu en jeune avec les Bleus

Désormais numéro huit, le Bayonnais pourrait un jour connaître une sélection en équipe de France sans jamais avoir revêtu le maillot bleu chez les jeunes. "C’est un fait, hormis en Côte Basque, je n’ai jamais été appelé en sélection", raconte-il. Nicolas Morlaes l’a sous ses ordres depuis la catégorie Espoirs. "Il survolait les matchs en Espoirs et chaque fois les entraîneurs d’en face nous demandaient qui était ce joueur. Mais il n’y a aucun sélectionneur qui vient voir les matchs Espoirs. On a téléphoné à Pelous et Retières, les entraîneurs des -20. Ils l’ont convoqué à un stage avec 70 autres joueurs et plus de nouvelle par la suite".

Pas un adepte de la musculation

Mais où était Ollivon chez les jeunes ? Seule certitude: pas à la salle de musculation. Il raconte. "Je n’étais pas dans les pôles Espoirs à 16 ans quand les joueurs commencent la musculation. Ni au centre de formation de l’Aviron et donc pas dans les structure du club. Du coup, je m’entrainais juste avec ma catégorie, rien de plus. J’ai commencé en rentrant au centre de formation, il y a trois ans. J’avais besoin de muscler le haut du corps. Mais ce n’est pas indispensable non plus. Sur un terrain des joueurs sont beaucoup plus costauds que moi, et sur un crochet, sur la vitesse, cette différence peut s’effacer. C’est un secteur que je vais continuer à travailler, mais je ne compte pas prendre trop de kilos non plus parce qu’il faut courir".

En contrat Espoirs jusqu'en 2016

Face à Toulon et sous les yeux de Yannick Bru présent à Jean-Dauger, Charles Ollivon n'est pas passé inaperçu. Depuis, sa candidature chez les Bleus de France a pris de l'épaisseur. "Je ne vais pas dire que je n’y pense pas, parce que ce n’est pas vrai, dit-il. Ça fait plaisir qu’on dise ça de moi, mais ça ne change rien à mon quotidien. Je ne me prends pas la tête avec ça, ce n’est pas dans ma nature". Pour parler de ses objectifs rugby, Charles Ollivon rêve d’aller "jusqu’où il peut". Une formule évasive mais juste. Personne ne l'a vu venir, personne ne connait aujourd'hui ses limites. Seule certitude, ses qualités sont nombreuses : vitesse, puissance, agilité, intelligence. Actuellement lié à l’Aviron jusqu’en 2016 par un contrat Espoirs, son agent aura vite l’embarras du choix pour lui proposer un premier contrat pro à l’Aviron… ou ailleurs. Mais le garçon n’est pas pressé et de sa jeune histoire il a déjà tirée une philosophie. "J’ai tout commencé un peu plus tard que les autres, et finalement c’est toujours bon pour moi".

Charles Ollivon (Bayonne) tente d'arrêter Maxime Mermoz (Toulon)
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