Ne pas affronter Toulon en finale, ça peut tout changer pour Clermont

  • Benjamin Kayser (Clermont) sonne la charge face à Juan Martin Fernandez Lobbe (Toulon)
    Benjamin Kayser (Clermont) sonne la charge face à Juan Martin Fernandez Lobbe (Toulon)
  • L'ancien troisième ligne de Clermont, Alexandre Audebert, en 2011
    L'ancien troisième ligne de Clermont, Alexandre Audebert, en 2011
  • Aurélien Rougerie et Clermont en mission pour décrocher un deuxième titre
    Aurélien Rougerie et Clermont en mission pour décrocher un deuxième titre
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Alors qu'une nouvelle finale Clermont - Toulon était envisageable, c'est finalement le Stade français qu'affronteront les Clermontois en finale. Vraiment une bonne nouvelle?

Il n'y aura pas de nouveau doublé Coupe d'Europe - Top14 pour Toulon, et pour Clermont, cette deuxième finale de la saison ne sera pas une revanche. Et c'est forcément un poids en moins.

Face à Toulon, quel sentiment aurait dominé, entre l'envie de rendre la monnaie de la pièce après la finale de Coupe d'Europe et la crainte de déjouer à nouveau? Difficile à dire, pour le directeur sportif Jean-Marc Lhermet, finaliste comme joueur en 1994 et 1999. Tout le monde le perçoit différemment. Cette cicatrice inconsciente de la Coupe d'Europe aurait peut-être pu peser, mais négativement ou positivement je ne sais pas, c'est toujours difficile à anticiper... Je pense qu'il n'y avait pas de préférence dans la tête des joueurs ou du staff, on savait qu'on jouerait de toute façon une grosse équipe.

Un impact psychologique difficile à cerner

Clermont détient le record de finales perdues, mais n'a jamais vraiment eu de "bête noire". Sauf peut-être le Stade toulousain des années 1990-2000, tombeur quatre fois de Clermont en finale en 1994, 1999, 2001 et 2008. Mais Clermont a remporté son unique Bouclier de Brennus face à Perpignan en 2010, contre qui il avait échoué en finale l'année précédente.

L'ancien troisième ligne de Clermont, Alexandre Audebert, en 2011
L'ancien troisième ligne de Clermont, Alexandre Audebert, en 2011

Pour l'ancien troisième-ligne Alexandre Audebert, acteur des finales 2001, 2007, 2008, 2009 et 2010, l'adversaire n'a aucune importance. Honnêtement, je pense que les mecs n'en ont rien à faire. Ils ne parlent plus de la Coupe d'Europe, ils ont digéré. Avant une finale, les mecs sont prêts dans la tête, et si ça avait été Toulon c'était pareil. Tout ce qu'ils veulent, c'est ramener un titre cette saison. Le dernier c'était il y a cinq ans, c'est une éternité à l'échelle du rugby.

Le deuxième ligne Olivier Merle, une finale avec Clermont en 1999, n'est pas déçu de ne pas revoir Toulon. Ca ne me fait rien du tout. Quand tu es dans le carré d'as et que tu veux être champion, tu ne regardes pas qui tu as en face. Mais ça aurait peut-être été un facteur de motivation supplémentaire si ça avait été le cas...

Paris est en pleine bourre

Ce sera finalement le Stade français, comme en 2007, et ce n'est pas forcément un cadeau tant les Parisiens semblent sur la bonne vague, après avoir écarté sans trembler Toulon et le Racing. Ils sont dans une dynamique très positive, observe Jean-Marc Lhermet. Ils ont pulvérisé le Racing en barrage, ils ont battu Toulon assez facilement en demi-finale. On les craint.

Malgré sa place sur le podium une bonne partie de la saison, le Stade français n'était pas forcément le plus attendu en finale, et sera d'autant plus dangereux. Maintenant qu'ils sont là, ils vont lâcher les chevaux, prévient Olivier Merle. Ils n'auront peur de rien. Ça se rapproche peut-être de la finale de 1999. On était dans une euphorie qui ressemblait à celle du Stade français aujourd'hui, face à Toulouse qui était habitué aux finales. Et on perd sur une interception...

Aurélien Rougerie et Clermont en mission pour décrocher un deuxième titre
Aurélien Rougerie et Clermont en mission pour décrocher un deuxième titre

Clermont faisait plus figure de favori en début de saison et a su se qualifier pour une deuxième finale. C'est loin d'être une fin en soi pour les joueurs qui veulent remporter un titre, avant de voir partir quelques joueurs emblématiques de ces dernières saisons. On est à la recherche de titres, on joue pour ça, et un club comme Clermont est obligé d'aller chercher ça. On ne peut pas se cacher, admet l'ouvreur Camille Lopez. Tous ont conscience de l'enjeu, explique Olivier Merle. Cette équipe a vécu des grands moments, ce serait dommage de terminer sur une fausse note. Ce serait beau un titre dans la douleur...

Clermont a les crocs

Après la demi-finale victorieuse contre Toulouse, il était étonnant de voir les joueurs calmer immédiatement leur joie, pour se focaliser très vite sur l'objectif. Aller en finale pour aller en finale, j'ai déjà donné souffle Wesley Fofana. Tout le monde en a marre de perdre des finales, nous d'autant plus, poursuit Thomas Domingo. On est déterminés à faire quelque chose. Le groupe clermontois veut expurger la colère, la frustration ramenée de Twickenham pour transformer cette saison en l'une des plus belles de l'histoire centenaire de l'ASMCA.

D'abord pour eux, et par procuration pour tous ceux qui les soutiennent, qui rêvent de voir revenir le Bouclier place de Jaude, cinq ans après. Pour faire taire les moqueurs. J'entends revenir la petite musique 'Clermont, loser', il faut arrêter ça tout de suite, s'agace Olivier Merle. Ça commence à dépasser le cadre de l'équipe et du rugby et ce serait un grand soulagement pour tout le monde.

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