Toulon - Stade français, les destins croisés

Par Rugbyrama
  • La conquête sera un élément décisif de cette demi-finale - septembre 2014
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  • Stade français face au Racing en barrages - mai 2015
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  • Chris Masoe avec le RC Toulon - 2015
    Chris Masoe avec le RC Toulon - 2015
  • Pascal Papé (Stade français) vs. Toulon - décembre 2014
    Pascal Papé (Stade français) vs. Toulon - décembre 2014
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Toulon, roi de France et empereur d'Europe, devra mettre à profit son incomparable expérience des grands rendez-vous pour résister au retour sur le devant de la scène d'un Stade français rafraîchissant, vendredi (20H45) en demi-finale du Top 14 à Bordeaux.

On pourrait longtemps gloser sur les oscillations du balancier de l'histoire: d'un coup, au milieu des années 90, il extirpe le Stade français des limbes, puis le projette cruellement six ans durant aux oubliettes de la gloire, ramène un Toulon moribond à des sommets insoupçonnés, et ainsi de suite... Après s'être débattus dans les vents contraires, cumulant saisons chaotiques et moroses dans la torpeur d'un stade Charléty aux charmes très relatifs, voilà donc les Parisiens poussés par un souffle nouveau.

Titré pour la dernière fois en 2007 et absent de la phase finale du championnat depuis 2009 et une demie perdue contre Perpignan (25-21), le club de la capitale réintègre donc le carré d'as en pratiquant un jeu vivifiant, d'abord assis sur une conquête solide mais aimanté par les promesses du grand large. Vendredi dernier, porté par un Jean-Bouin extatique, il a ainsi grillé le Racing-Métro à très haute intensité (38-15), réhabilitant l'idée romantique d'un rugby roboratif, nourri d'espaces et fier de son identité, en y ajoutant la patte mécanique de l'ouvreur et buteur Morné Steyn.

Stade français face au Racing en barrages - mai 2015
Stade français face au Racing en barrages - mai 2015

On s'est mis dans une situation où quelque part, soit on est champion, soit on est déçu, a résumé Gonzalo Quesada à l'abord de la phase finale. L'entraîneur peut se rassurer avant de fouler la pelouse du Nouveau Stade de Bordeaux: ses hommes sont lancés plein fer, forts de trois victoires sur les quatre derniers matches, rassérénés par un état d'esprit au beau fixe entre nouvelle (Danty, Flanquart, Slimani...) et ancienne (Papé, Parisse, Arias...) génération, et mûs par les déceptions passées.

La broyeuse toulonnaise

Mais pour dépoussiérer l'armoire à trophées, garnie de 13 Boucliers bien patinés, il faudra d'abord entraver la force tranquille des Toulonnais, dans la touffeur annoncée de la nuit girondine. Sur les quatre dernières saisons, en comptant l'exercice en cours, le RCT s'est hissé sept fois en finale en sept occasions, Coupe d'Europe et Top 14 confondus. L'an passé, les couronnes continentales et nationales ont même été réunies sur la Rade, un exploit rare et épicé par la proximité des échéances. Cette fois, les hommes de Bernard Laporte ont eu le temps de digérer leur troisième sceptre européen d'affilée, raflé début mai face à Clermont (24-18), pour se consacrer ensuite à la défense du Brennus en évitant la case barrages.

Chris Masoe avec le RC Toulon - 2015
Chris Masoe avec le RC Toulon - 2015

Tout est donc sur les rails pour que l'impitoyable bulldozer varois se remette en marche, prêt à concasser méthodiquement son adversaire sur la ligne d'avantage jusqu'à ce que les flèches Giteau, Mitchell, Habana ou encore Mermoz ne terminent le travail. Paraît-il que l'ogre n'est pas encore repu, que l'émulation de la concurrence dans cet effectif constellé prévient les pêchés capitaux, que l'espoir d'une sortie triomphale anime les vétérans Bakkies Botha, Carl Hayman ou Juan Smith, que les recrues Leigh Halfpenny et Juan Martin Hernandez veulent aussi toucher du bois.

Bref, il y a encore une flamme dans cette machine à gagner et le souvenir des deux défaites durant la saison régulière face au Stade français (28-24 à Mayol; 30-6 à Jean-Bouin) suffira à aiguillonner les troupes. Et s'il fallait un gardien du temple, on peut compter sur Bernard Laporte, figure tutélaire du redressement du Stade français à qui il a apporté deux titres (1998, 2000) et totem de l'âge d'or toulonnais. Lui ne connaît que trop la volatilité des gloires sportives, leurs caprices et les improbables bourrasques qui balayent l'un et envolent l'autre.

Pascal Papé (Stade français) vs. Toulon - décembre 2014
Pascal Papé (Stade français) vs. Toulon - décembre 2014
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