Trop d'étrangers en Top 14 ? "Une connerie" pour Boudjellal

  • Mourad Boudjellal - Toulon Racing Métro - 16 mai 2014
    Mourad Boudjellal - Toulon Racing Métro - 16 mai 2014
  • Philippe Saint-André et Mourad Boudjellal du temps où ils travaillaient ensemble à Toulon - 30 juillet 2010
    Philippe Saint-André et Mourad Boudjellal du temps où ils travaillaient ensemble à Toulon - 30 juillet 2010
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Pointé du doigt par le staff des Bleus pour expliquer les mauvais résultats, le nombre de joueurs étrangers en France n'est pas un souci pour Mourad Boudjellal. L'homme fort du RCT en a profité pour attaquer le staff du XV de France.

A l’issue d’une tournée en Australie soldée par trois défaites en autant de rencontres et surtout un constat d’infériorité flagrante avec les nations de l’hémisphère sud, le staff du XV de France a pointé du doigt le nombre trop important d’étrangers jouant en Top 14. Une explication que Mourad Boudjellal, le président du club de Toulon ne goûte que très peu. Ce dimanche, l’homme fort du RCT s’est emporté à l’évocation de cet argument dans les colonnes de L’Equipe: "C’est de la connerie ! Pourquoi les joueurs français sont bons quand ils jouent face aux meilleurs étrangers du monde en Top 14 ? Et pourquoi on a l’impression qu’ils jouent trois étages en dessous quand ils sont en équipe de France ? Quand Toulon a été champion d’Europe, je n’ai pas le sentiment que les Chiocci, Bruni, Suta, Tillous-Borde ou Bastareaud aient démérité par rapport aux Wilkinson, Giteau ou Botha". Avant de continuer: "Quand les joueurs de l’équipe de France n’ont pas de plan de jeu, ce n’est pas parce qu’il y a trop d’étrangers en Top 14. Il faut arrêter. Quand Nicolas Mas recule en mêlée, c’est pareil. Il faut regarder les choses en face. Il n’y a pas plus d’étrangers qu’il y a trois ans. Mais qu’est-ce qui a changé depuis trois ans ? Les entraîneurs ! Et selon moi, les résultats sont la conséquence de ce qui a changé".

Quand on joue trois matches et qu’on est ridicules, ce n’est pas la faute des étrangers

Après avoir soutenu son ancien manager à Toulon (2009-11), Mourad Boudjellal n’épargne plus Philippe Saint-André et ses adjoints. "Le staff de l’équipe de France ferait mieux de faire son introspection plutôt que de faire porter la responsabilité sur le Top 14. Quand on joue trois matches et qu’on est ridicules, ce n’est pas la faute des étrangers. C’est insupportable d’entendre des adultes se rejeter la faute sur les autres. Il faut oser se poser les bonnes questions. S’ils considèrent que les défaites ne sont pas de leur responsabilité, c’est qu’ils sont devenus irresponsables. Dans ce cas, ils doivent partir. Mais je n’y crois pas. Ils ne poseront pas leur démission..."

L’homme fort du club varois va plus loin dans son entretien au quotidien, dénonçant une nouvelle fois le système de formation français, pas au niveau selon lui. "On prend le problème du rugby français à l’envers. Est-ce qu’il y a beaucoup de joueurs français de talent qu’on refuse de faire jouer pour aligner des étrangers à leur place ? La réponse est non. Pourquoi ? Parce que nos jeunes joueurs de talent ne sont pas bien formés".

Si à chaque fois que je dois aller chercher un joueur formé dans un club, je débourse entre 300 000 et 400 000 euros, à un moment donné, je déciderai de les former moi-même et la machine sera en marche

Et Mourad Boudjellal de proposer un changement dans le mode de fonctionnement des transferts afin de les clubs soient encouragés à former des joueurs et surtout soient dédommagés lorsqu’ils les vendent ensuite. "Le jour où l’on pourra monnayer la formation d’un joueur, la donne changera. Il faut instaurer les transferts de contrat. Aujourd’hui, le problème de la formation, c’est qu’on ne rachète pas le contrat d’un joueur à son club formateur, on rachète le joueur en fonction de sa valeur sur le marché. Mais entre un joueur formé au club et un joueur non formé au club qui prend le même salaire, quelle est la différence ? Celui qui a été formé au club coûte plus cher car il a fallu payer en plus les années de formation. Donc on n’a pas intérêt à le former. Autant en prendre un autre ailleurs. Si à chaque fois que je dois aller chercher un joueur formé dans un club, je débourse entre 300 000 et 400 000 euros, à un moment donné, je déciderai de les former moi-même et la machine sera en marche […] Il faut un nouveau modèle économique pour régler le problème de la formation".

Philippe Saint-André et Mourad Boudjellal du temps où ils travaillaient ensemble à Toulon - 30 juillet 2010
Philippe Saint-André et Mourad Boudjellal du temps où ils travaillaient ensemble à Toulon - 30 juillet 2010
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