Les cinq raisons de la chute grenobloise

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La défaite contre Biarritz, l'indiscipline, la gestion des départs, les blessures ou la défense devenue perméable: cinq raisons pour expliquer la chute du FCG.

Alors qu'il était quatrième après sa victoire contre Perpignan lors de la 17e journée le 25 janvier, le FCG se retrouve au 25e acte, en avril, à lutter pour son maintien en Top 14. Le match contre Bayonne samedi à domicile s'annonce capital à ce titre. Voici cinq raisons non exhaustives qui expliquent la chute des Grenoblois.

La défaite à domicile face à Biarritz a fait très mal

Grenoble avait toutes les cartes en main pour terminer dans le top 6 à la fin de la saison. Après une victoire sur l'Usap, le FCG pointait au 4e rang du Top 14 le 25 janvier. Las après un succès contre Clermont (16-13) le 22 février, il a gâché une bonne partie de ses chances en s'inclinant à la dernière minute à Lesdiguières contre la lanterne rouge, Biarritz (20-22), une semaine plus tard. Un BOPB sans Yachvili, Harinordoquy et Traille ! L'issue a fait d'autant plus mal que les Grenoblois menaient 20-19 à une minute de la fin. Mais à cause d'une faute stupide du centre Nigel Hunt, Grenoble encaissait trois points et subissait au final une grosse désillusion. Depuis, le FCG (51 points aujourd'hui) n'a plus renoué avec la victoire. Il reste sur une série de cinq défaites d'affilée (Biarritz, Brive, Racing, Oyonnax et Montpellier) avant de recevoir Bayonne samedi (48 points) et se rendre à Toulouse pour l'ultime journée de la phase régulière.

L'indiscipline, ce point noir

Grenoble commet beaucoup de fautes et s'expose trop aux buteurs adverses. 87 pénalités depuis le début de saison ont donné lieu à des points pour leurs adversaires, seul Bordeaux fait pire avec 90 (chiffres de la LNR). Avec Montpellier samedi dernier (victoire du MHR 36-30), Jonathan Pélissié et François Trinh-Duc ont eu l'occasion d'inscrire 7 fois trois points (ils ont réussi un 5 sur 7). Trinh-Duc a inscrit notamment trois pénalités en deuxième période qui ont permis au MHR de conserver ses distances avec le FCG, malgré la folle remontée grenobloise de 6-27 à la pause à 30-36 au final.

Le club isérois subit aussi des cartons jaunes très pénalisants ces derniers temps: deux à Brive (6-31) le 1er mars, dont un a permis aux Corréziens d'inscrire un 10-0, et trois à Oyonnax (13-40) le 29 mars, dont deux en l'espace de deux minutes. A 13 contre 15, le FCG a concédé un 17-0 alors que le score était de 6-6. Rédhibitoire. Point positif: contre le Racing (13-26) le 22 mars et Montpellier samedi dernier, le FCG a toujours évolué à 15 contre 15.

La défense devenue gruyère

Une des conséquences des cartons jaunes est une défense fragilisée. Le FCG possède désormais l'avant-dernière défense du Top 14 avec 566 points encaissés, juste devant le relégué biarrot, 589. Sur ses cinq défaites de suite, Grenoble a encaissé 31 points de moyenne, et plus de 27 % de son total sur la saison. A titre de comparaison, sur ses 19 premières rencontres, la moyenne s'établissait à un peu plus de 21 points concédés. Avant le match de Montpellier, Franck Corrihons, l'entraîneur des trois-quarts du FCG, était bien conscient du problème. Il déclarait sur notre site: "Défensivement, il faut se poser des questions". Les 36 points de la défaite contre le MHR tendent à faire penser que les réponses aux questions n'ont pas encore été trouvées.

Des joueurs cadres blessés dans la dernière ligne droite

Grenoble a subi deux gros coups durs dans cette saison. Les absences du pilier droit australien, Dan Palmer, et du troisième ligne centre, Shaun Sowerby. Mais sinon, le FCG a été relativement épargné par les blessures de ses joueurs cadres. Sauf dans cette dernière ligne droite. A Brive par exemple, le FCG était privé de Gengenbacher, Caminati, Vanderglas, Lorée et Courrent depuis Bordeaux-Bègles et jusqu'à la fin de la saison. Pour affronter le Racing Métro, il manquait Kimlin et Campo (ainsi que Ratini, choix du staff). A Oyonnax, Kimlin et Campo toujours, Stewart, Mutapcic, Choirat et Faure faisaient défaut. Contre Montpellier, l'infirmerie s'est certes vidée mais Campo et Faure étaient toujours absents, comme ils le seront encore contre Bayonne samedi (plus Stewart que les entraîneurs préfèrent ne pas faire évoluer contre son futur club). Ça fait beaucoup. Le FCG paie peut-être aujourd'hui la fatigue cumulée de ces joueurs qui ont énormément joué depuis août 2013.

La gestion des partants en question

17 à 18 joueurs ne seront plus dans l'effectif de Grenoble la saison prochaine, dont quelques "historiques" comme David, Mutapcic, Farley, Stewart et Jaouher. Interrogé mardi si l'annonce précoce de ces joueurs non conservés a pu perturber le groupe et avoir une influence sur les derniers résultats, Landreau a répondu que non. "Sur les 17 ou 18 personnes qui vont nous quitter, quels sont ceux qui depuis dix matches jouent en équipe une ?", a t-il lancé aux journalistes présents. "Nous avons Rida Jaouher qui, sur le terrain, est un garçon exemplaire. Nous avons Andrew Farley qui est le capitaine, qui fait tous les derniers matches et qui est remarquable. Nous avons Kenan Mutapcic qui malheureusement depuis 3-4 matches est blessé mais qui revient dans le groupe et qui a un état d'esprit remarquable. Blair Stewart a joué son rôle à merveille depuis quatre ans. Quand il fait cette petite passe miracle contre Castres (pour l'essai de Ratini), il avait déjà signé à Bayonne".

Ce que dit Landreau est vrai. Néanmoins, on peut s'interroger sur la gestion de certains cas. Jaouher, par exemple, n'avait pas hésité à critiquer la façon dont Landreau lui avait annoncé la fin de son aventure avec le FCG - fin 2013 à la fin d'un entraînement- et n'avait pas apprécié d'être évincé des 23 appelés à jouer sans forcément d'explications. Le directeur sportif du FCG ne s'est pas montré rancunier puisque le centre joue beaucoup en 2014. Mais ce cas est emblématique de certaines décisions qui interpellent les supporters: comme celles de ne pas prolonger Mutapcic et Farley qui rendent encore de fiers services ou d'être resté inflexible sur le cas Stewart. On verra à l'avenir si se séparer de ce noyau dur n'aura pas été préjudiciable en termes sportifs, au niveau du leadership et de la cohésion du groupe.

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