Diaby: "Je dois en faire deux fois plus que les autres"

  • Mahamadou Diaby s'adonne aux plaquages lors d'une séance de 'conditionning' sur l'annexe du stade Lesdiguières, en juin
    Mahamadou Diaby s'adonne aux plaquages lors d'une séance de 'conditionning' sur l'annexe du stade Lesdiguières, en juin
  • Le troisième ligne Mahamadou Diaby devant ses coéquipiers Daniel Kilioni et Anthony Hegarty, calé contre la main courante
    Le troisième ligne Mahamadou Diaby devant ses coéquipiers Daniel Kilioni et Anthony Hegarty, calé contre la main courante
  • Mahamadou Diaby lors de la reprise du FCG le 10 juin
    Mahamadou Diaby lors de la reprise du FCG le 10 juin
Publié le Mis à jour
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Le troisième ligne Mahamadou Diaby, ex-joueur d’Oyonnax, est une des recrues de Grenoble cette saison. Alors qu’il ne s’est mis au rugby qu’il y a sept ans, au moment de la Coupe du monde en France, Diaby pourrait être une des bonnes pioches du club isérois. En tout cas, il travaille très dur avec le FCG pour, dit-il, corriger ses "lacunes" qu’il estime encore plus nombreuses que ses qualités.

Le rugby est un sport dans lequel vous avez commencé assez tard…

Mahamadou DIABY: Oui, j’ai commencé au moment de la Coupe du monde en France (en 2007). Je zappais à la télé et j’ai vu ce grand barbu, Chabal, le jeu, etc. Je me suis dit : "Ah oui, le rugby c’est intéressant". Au lycée, on commençait à jouer avec toute sorte de balles, c’était l’effet Coupe du monde. J’avais des amis qui y jouaient déjà à l’époque. Un ami qui était dans la même classe que moi m’a proposé de faire un entraînement. J’y suis allé le mardi et le samedi on me faisait signer une licence. Depuis, je n’ai jamais arrêté. C’est la première fois dans un sport que je pouvais aller loin. Après, je savais que je commençais tard, que ce n’était pas facile. J’ai dû et je dois en faire deux fois plus que les autres, mais cela ne me pose pas de problème. Ça paye. En sept ans, je suis à Grenoble, dans une magnifique équipe avec de très gros joueurs. Je continue à prendre de l’expérience avec ces mecs-là. Je scanne tout ce que je peux depuis ces années. Après, sur le terrain, je le fais à ma sauce (sic). J’espère que cela va continuer à payer.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le rugby ?

M.D.: Franchement, c’est la dimension physique qui m’a plu à la base. J’ai aimé cette idée de contact, de vitesse, de prendre le ballon, courir, plaquer. Tu sais que c’est un sport où tu repousses tes limites. Quand tu recherches des sensations fortes, tu te lances dans le rugby.

J’ai vraiment aimé le discours des entraîneurs du FCG. Et je sens depuis que je suis là qu’on ne m’a pas raconté de salades

Vous avez connu le Stade français, le Racing Métro puis Oyonnax. Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

M.D.: Après avoir fait deux saisons à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), je suis allé faire une détection au Stade français. A l’époque, c’était (Fabrice) Landreau (actuel directeur général de Grenoble) qui s’occupait des jeunes et du recrutement. Je n’ai pas été pris. Je suis retourné là-bas l’année d’après, j’ai été pris. J’ai commencé à jouer en Reichel, en moins de 21 ans. Ensuite, l’année d’après, j’ai été surclassé en Espoirs, j’ai commencé à côtoyer le haut niveau et des gros joueurs qui font actuellement la renommée du Stade français, les Plisson, Flanquart, Slimani, Scott LaValla. On avait fait une bonne saison. Grâce à tous ces joueurs, ce niveau que j’ai côtoyé, mon niveau a augmenté. J’ai fait une bonne saison en Espoirs. J’ai intégré le groupe pro avec Michael Cheika. Comme lui partait en fin de saison, je me suis dit qu’il fallait peut-être que je me lance dans un nouveau défi. J’ai eu des contacts à ce moment-là avec le Racing Métro. Le projet m’avait plu. C’était la première année qu’ils allaient avoir leur centre de formation "high tech". Je n’ai pas du tout regretté. J’ai joué d’ailleurs quelques minutes en match amical contre Grenoble en début de saison ici (en 2012). Je n’ai pas eu l’occasion de jouer en pro de la saison. J’ai fait une feuille de match contre Mont-de-Marsan, mais je ne suis pas rentré. La qualité du centre de formation et des entraîneurs a fait que mon niveau a encore augmenté, même si ce n’était pas facile. De là, le président (Jacky Lorenzetti) a décidé de me faire signer un contrat pro pour deux saisons (une + une optionnelle). Mais vu l’effectif qui arrivait au Racing, on s’était dit que c’était mieux qu’ils gardent un œil sur moi et que j’aille trouver du temps de jeu dans un club qui m’en donnerait plus. J’ai eu des contacts avec Oyonnax, je suis allé faire quelques tests là-bas. Et ça c’est fait. Je suis passé de Paris à Oyonnax. Passer de l’un à l’autre, ça fait un changement. Mais après, à Oyonnax pour le rugby, c’est un des meilleurs endroits pour y jouer. L’engouement là-bas, c’est quelque chose. (Christophe) Urios est assez dur, mais c’est un très bon entraîneur. Il m’a fait également énormément progressé. Sur la fin de saison, j’ai eu l’occasion de jouer plus, notamment contre Grenoble, j’ai marqué contre eux, je pense avoir fait bonne impression.

Le troisième ligne Mahamadou Diaby devant ses coéquipiers Daniel Kilioni et Anthony Hegarty, calé contre la main courante
Le troisième ligne Mahamadou Diaby devant ses coéquipiers Daniel Kilioni et Anthony Hegarty, calé contre la main courante

Qu’est-ce qui vous a décidé à rejoindre Grenoble ?

M.D.: En fin de saison, c’était un peu indécis avec Oyonnax, qui avait d’autres ambitions au niveau du recrutement, etc. Entre-temps, j’ai discuté avec Grenoble, et d’autres clubs m’ont approché aussi. Grenoble, c’est à côté d’Oyonnax (180 km tout de même entre les deux villes, NDRL). J’ai discuté avec les entraîneurs. J’ai vraiment aimé leur discours, j’ai été séduit. Et je sens depuis que je suis là qu’on ne m’a pas raconté de salades (sic). C’est du sérieux. Cela fait six semaines qu’ils testent nos capacités mentales et physiques, du lundi au samedi. J’ai déjà énormément progressé, rien qu’au niveau physique. Tout le staff fait du bon travail. Je commence à comprendre la devise du club : force et fierté. La partie force, on voit et la partie fierté on la verra quand tous nos efforts seront récompensés. "On", je veux dire les joueurs, le staff sportif et l’administratif. Ça tourne bien, comme une usine.

Les charges de travail sont dures. C’est ce que j’ai connu de plus dur pour l’instant

Avez-vous été agréablement surpris par ce que vous avez découvert au FCG ?

M.D.: Clairement. J’ai été surtout surpris de l’organisation. Les charges de travail sont dures. C’est ce que j’ai connu de plus dur pour l’instant. C’est fait en sorte que si, personnellement, on fait le nécessaire, qu’on supporte ces charges de travail, on progresse. Tout le monde y met du sien.

Quels sont vos objectifs personnels avec Grenoble ?

M.D.: Dans ma tête, pour moi, le rugby, c’est toujours d’aller le plus loin possible. C’est ce qui m’a permis de venir ici. J’ai des lacunes, je dois avoir même plus de lacunes que de qualités. Le peu de qualités que j’ai, je veux les exploiter à fond. Le but, c’est qu’à la fin de la saison, j’ai encore moins de lacunes. Plus concrètement, j’aimerais jouer le plus de matches possible, si possible plus que la saison passée. Et surtout m’intégrer dans l’équipe et apporter tout ce que je peux à l’équipe. Le plus important, c’est le club, c’est lui qui nous nourrit. Si je dois rentrer sur le terrain, je ne penserais qu’au club, à apporter le maximum.

Quelles sont justement vos qualités et les lacunes sur lesquelles vous devez travailler ?

M.D.: Vu que j’ai commencé le rugby plus tard que les autres, logiquement, je n’ai pas cerné tous les aspects techniques. Ce n’est pas trop handicapant pour mon rôle de troisième ligne, mais je veux progresser sur ces aspects. Mon style, ce n’est pas faire une passe sautée de 15 mètres… Je ne suis pas là pour faire quelque chose de beau. Je suis là pour plaquer des types, gratter des ballons. Une fois que j’ai le ballon : courir, jouer derrière moi, déblayer. Le tout pendant 80 minutes. Mes qualités, je préfère laisser les gens juger sur le terrain.

Mahamadou Diaby lors de la reprise du FCG le 10 juin
Mahamadou Diaby lors de la reprise du FCG le 10 juin
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