Grenoble joue vraiment à se faire peur

  • Vanderglas - Grenoble Bayonne - 19 avril 2014
    Vanderglas - Grenoble Bayonne - 19 avril 2014
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A quelques secondes près, le FCG tenait une victoire face à Bayonne et son maintien officiel en Top 14. Mais la pénalité du match nul inscrite par Martin Bustos Moyano après la sirène laisse le club isérois sous pression avant sa dernière rencontre à Toulouse le 3 mai.

Grenoble n'est toujours pas assuré de jouer en Top 14 la saison prochaine. Certes, il faudrait un concours de circonstances peu probable: des victoires combinées de Perpignan à Clermont, d'Oyonnax à Brive et de Bayonne contre Castres. Si Oyonnaxiens et Bayonnais ont une possibilité réelle de s'imposer, on voit mal les Catalans aller l'emporter à Marcel-Michelin, où les Clermontois sont invaincus depuis plus de 4 ans. Mais sait-on jamais. Grenoble - même si là aussi cela relève plus du rêve que du possible avec un FCG restant maintenant sur six matches sans victoire - peut éviter de trembler en allant s'imposer à Toulouse ou faire match nul à Ernest-Wallon. On voit mal en effet tous ses rivaux gagner avec un bonus offensif. Avec 55 points, le FCG serait à 99 % maintenu. Là, avec ses 53 points, trois de plus qu'Oyonnax, Perpignan et Bayonne, il n'est pas tout à fait à l'abri, surtout que si ces quatre clubs se retrouvaient au soir de la dernière journée, le 3 mai, à 54 points, Grenoble descendrait en Pro D2, dominé aux points terrain. Pourtant si, une nouvelle fois, Grenoble avait fait preuve samedi dernier face à l'Aviron d'un peu plus de discipline, il serait déjà "en vacances" ou "tranquille" cette semaine.

Alors que le FCG menait 13-0 et évoluait à 15 contre 14 après un carton infligé à Dwayne Haare, le deuxième ligne Hendrik Roodt écopait d'un jaune stupide pour antijeu dans les 22 mètres bayonnais. Bayonne en profitait pour revenir à 7-13 avant la pause et instillait le doute dans la tête des Grenoblois. L'entame de la seconde période confirmait cette tendance, Bayonne conservait le cuir et passait devant 15-13 grâce à l'intenable Marvin O'Connor, ex-Grenoblois, auteur de deux essais face à ses anciens coéquipiers. Finalement, Grenoble reprenait la main grâce à trois points de James Hart et un essai de filou de Julien Caminati, 21-15. Mais deux fautes plus tard, dont la dernière juste avant la sirène après une série de pick and go finalement mal terminée avec un ballon gardé au sol, permettaient à Martin Bustos Moyano d'inscrire six points et d'offrir les deux unités du match nul à l'Aviron. "C'est frustrant de faire match nul à 5 secondes de la fin, de donner une pénalité comme ça", commentait Fabrice Landreau, directeur sportif du FCG, à la fin du match. "C’est déception et frustration. [Sur cette action] On essaie de garder le ballon devant. L’arbitre siffle une pénalité contre nous. Ce n’est pas évident, mais on va dire qu’il a les c… de la siffler. Et on se fait encore crucifier sur le gong."

Ça aurait pu être pire

Forcément, les Grenoblois étaient abattus par cette issue. Des larmes ont coulé dans le vestiaire. Certains avaient espéré autre chose pour leur dernier match à Lesdiguières, à l'image de Rida Jaouher, futur retraité des terrains. "C'est très très dur de sortir sur un final comme ça à Lesdiguières, surtout que j'ai l'impression qu'on a les choses en main", regrettait le trois-quarts centre du FCG au micro de France 3 Alpes. On fait une très bonne entame de match, on sent qu'on maîtrise notre sujet. On a notre destin en main jusqu'à 79'50'' et puis on se précipite, on fait des erreurs qui prouvent un peu le manque de maturité du groupe encore".

Si on analyse plus froidement cette partie, et cette désillusion pour le FCG, Grenoble peut s'estimer heureux que Bustos Moyano ait manqué deux pénalités et une transformation pendant cette rencontre et que l'essai de Caminati ait été accordé, car l'arrière n'a jamais lâché le ballon de ses mains sur sa pénalité vite jouée, qui a amené l'essai isérois en seconde période. Le FCG peut aussi remercier Toulon qui a étrillé Perpignan à Montjuic (46-31) et Toulouse qui a réussi à tenir en échec Oyonnax à Charles- Mathon (19-19). Sans ces deux événements, ce serait le FCG, et non l'Usap, qui serait le plus menacé de jouer en Pro D2 la saison prochaine. Fabrice Landreau, qui a souvent regretté cette année que les résultats des adversaires directs du FCG n'aient pas été favorables, a dû cette fois apprécier. Moins le match de ses hommes qui comme contre Biarritz (20-22) et Perpignan (bonus offensif perdu) ont laissé échapper de précieux points dans la dernière minute. Et continuent donc à se faire peur. Jusqu'au bout.

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