Manducher: "On n'a pas forcément un strapontin qui nous attend pour dix ans"

  • Jean Marc Manducher - Oyonnax toulouse - 19 avril 2014
    Jean Marc Manducher - Oyonnax toulouse - 19 avril 2014
Publié le Mis à jour
Partager :

Le président d'Oyonnax s'est livré sur la saison incroyable de son club. D'un calme placide et toujours dans la recherche du mot juste, Jean-Marc Manducher reconnaît qu'il faudra se remettre au travail et faire perdurer les valeurs observées durant cette saison.

Avez-vous eu peur lors de ce dernier match à Brive ?

Jean-Marc MANDUCHER: J'ai cru pendant un grand moment que ça allait mal tourner oui ! Je confirme. On est toujours d'un grand optimisme, surtout après... (rires), mais quand on est mené 19 à 3, que Clermont ne fait pas le break, que Bayonne est loin devant, on se dit qu'il y a souci. Et du coup, on refait des budgets au lieu de regarder le match...

Comment expliquez-vous cette heure de jeu complètement ratée de la part de l'USO ?

J-M.M.: J'avais vu les joueurs la veille, le matin, et je pense qu'on s'est quand même mis beaucoup de pression et de stress. Quand on est stressé, il faut jouer calme et prendre nos repères. On ne l'a pas fait. On n'arrive jamais à se poser dans notre jeu. Tout part en vrille et on a une première mi-temps catastrophique...

Quelle est la première émotion qui vous gagne lorsque le maintien est acquis ?

J-M.M.: C'est plutôt pleurer, après c'est chacun son truc, ça sort par les yeux ou par la bouche, moi c'est la voix... C'est dur en émotions, c'est lourd. J'ai trouvé les gens de Brive particulièrement apaisants et sympathiques. Ici, c'était un bon endroit pour venir se maintenir. Et j'ai senti les gens contents pour nous, que ça se termine bien. Mais par ailleurs, on ne peut pas ne pas avoir une pensée pour Perpignan. C'est terrible quand ça se joue à si peu. Il vaut mieux que ça tombe du bon côté. Je suis d'abord très fier de ce qu'a fait l'équipe. Tout ça nous donne du bonheur. Tout le monde a bien bossé, c'est tout le club qui fait l'essentiel pour que le groupe sportif puisse exercer son activité. Il y a un moment où j'ai vraiment cru qu'on allait se sauver plus tôt. Il y a plusieurs matches qui auraient pu basculer de notre côté, je pense notamment aux matches contre le Stade français, avec deux défaites d'un point.

Nous sommes vraiment une équipe, avec le mot "ensemble" qui veut dire quelque chose. Avec des valeurs de travail.

Comment réagi le président d'Oyonnax lorsqu'il voit que Perpignan et Biarritz sont relégués ?

J-M.M.: Je ne vais pas vous dire que ça ne rajoute pas un peu d'émotion. Par delà ces deux clubs et tout ce qu'ils représentent, ce sont deux régions de rugby. C'est tout le Pays basque et le Pays catalan qui sont touchés en entier. Cela ne fait aussi que renforcer la portée de notre maintien. Mais je crois qu'il faut être assez cohérent dans notre approche, quand on dit qu'on est assez atypique dans ce Top 14, ça veut dire qu'on n'a pas forcément notre place, un strapontin, qui nous attend pour dix ans. Cela montre quand même que des parcours comme le nôtre, sur le court terme peut-être, mais avec un peu de fraîcheur, d'imagination, on peut arriver à beaucoup de choses. Mais il faut beaucoup travailler. Je crois que ce qui nous sauvera pour toujours. Nous sommes vraiment une équipe, avec le mot "ensemble" qui veut dire quelque chose. Avec des valeurs de travail.

Ce qui revient souvent dans la bouche des joueurs ou du staff, c'est que ce maintien est celui d'un projet global du club, et non d'un seul groupe sportif. Êtes-vous d'accord avec cela ?

J-M.M.: Je pense que oui, c'est ce projet à travers le club qui est important. Il y a probablement en termes d'investissement ou autre, la possibilité de continuer ce qui a déjà été fait: l'aventure humano-sportive tirée vers le haut. On va abandonner quelques-uns de l'équipe en route, mais c'est un peu la dure loi du sport. Si on arrive à stabiliser le niveau d'infrastructure, le stade, les centres d'entraînement, sur un nouveau parcours d'un an en Top 14 un peu plus haut, on aura fait encore du chemin... On a déjà le projet de refaire la pelouse, c'est acté. Les travaux ont commencé cette semaine. Il y a des projets d'investissement de tribunes. On s'est mis au travail pour cela. Par contre, on a aussi savouré ce maintien. On s'était mis aux abonnés absents jusqu'à lundi, sauf au comptoir...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?