Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • thomas domingo vincent debaty clermont 2011-2012
    thomas domingo vincent debaty clermont 2011-2012
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée du Top 14. Cette fois, ils se penchent sur la performance de Kakovin, le retour de Domingo ou le soutien de Masoe aux Bleus.

Toulon-Perpignan : 38-0. Guillaume ALBERTO

Le demi de mêlée toulonnais, Fabien Cibray, fêtait ses 26 ans samedi à l’occasion de la réception de Perpignan. Un anniversaire dont il se rappellera ! Placé sur le banc, l’ancien Biarrot est entré en jeu à la 66e minute pour remplacer Sébastien Tillous-Borde. Deux minutes plus tard, il inscrivait l’essai du bonus pour son équipe. Déjà de quoi marquer ce jour d’une pierre blanche. Mais ce n’était pas terminé. A la 76e, il recevait un carton jaune pour un acte d’antijeu après avoir tapé dans le ballon que tenait son vis-à-vis Florian Cazenave. Une soirée peu banale pour le demi de mêlée. "J’ai rempli la feuille de match", estimait-il en plaisantant après la rencontre avant de nourrir quelques regrets : "Pour l’essai, c’est bien mais pour le carton jaune… J’ai laissé mes partenaires à quatorze alors qu’il était important de rester inviolés". Tout est bien qui finit bien puisque Toulon l’a emporté 38-0 devant les Catalans et c’est en partie grâce à Fabien Cibray.

Lyon-Stade français : 18-6. Léo HUISMAN

Le Lou a retenu la leçon. Pour sa dernière sortie à Gerland de la saison, Lyon s’est offert sa première victoire à domicile. Ouf. Oublié le crève-cœur face à Castres où une débauche de jeu avait réduit les espoirs de victoire rhodaniens. C’est le principal enseignement de ce match face au Stade français, qui n’y arrive décidément pas à l’extérieur. Depuis le début de saison, tout le monde louait le jeu léché du promu lyonnais. Sa ligne de trois-quarts et ses mouvements d’envergures, était belle à regarder. Belle mais inefficace, puisqu’après six journées et une première trêve, lyon était bon dernier du Top 14. Face à Paris, avec le duo Sadourny-Loursac notamment, Lyon a réduit un peu la voilure, ne s’est pas éparpillé dans des contre-attaques lointaines, a occupé le terrain d’abord, mis sous pression Paris grâce à un pack dominateur, mis à la faute les Soldats Roses, avant de les punir avec des pénalités. C’est peut-être un peu moins beau, mais c’est autrement plus efficace, donc Lyon a retenu la leçon.

Union Bordeaux-Bègles/Racing-Metro : 22-18. Gérard PIFFETEAU

Reprenons les affluences enregistrées aux stades Chaban-Delmas et André-Moga, qui furent, soit dit en passant, deux immenses et très proches personnalités, 25 800 spectateurs pour assister à UBB – Bayonne, 20 000 pour la visite de Toulon, 8700 pour la réception de Biarritz à Moga et à guichets quasiment fermés, et 20 580 vendredi dernier pour le passage du Racing à Chaban. Avec sa fréquentation moyenne de 18 700 personnes, l’Union se trouve en pôle position. Inimaginable il y a seulement quelques mois. Ainsi on (re)découvre un stade Chaban Delmas parfaitement formaté pour le rugby d’élite. Ce qui apparut comme une évidence au spectacle réjouissant de ces 20 000 supporters qui ont porté leur équipe dans son acharnement à ne pas céder aux coups de buttoir successifs des Franciliens de Cronje. Ce véritable seizième homme qui ne commit aucune faute de goût ajouta ses efforts à ceux d’un groupe unioniste en totale communion. Il donna des ailes aux tonitruants Connor, Brana, Le Bourhis, Brana, Purll, Rofes, Delboulbès ou Reihana. Cependant une autre réflexion s’impose. Entre les 20 000 spectateurs du stade Chaban et les 9000 de Moga où vont se disputer sept matchs, le delta est trop grand et le déficit économique trop important. Le maintien passe aussi par ce genre de considérations que les décideurs ont le devoir de rapidement traduire en actes concrets s’agissant de la rénovation du stade André-Moga.

Bayonne-Montpellier : 17-26. Jérôme FREDON

Il n'a pas fait le match de sa vie. Coupable de plusieurs pertes de balle au contact et d'erreurs inhabituelles dans le jeu courant, Mamuka Gorgodze n'était pas dans une forme olympique. Sa présence dans le XV de départ montpelliérain a toutefois eu une énorme incidence sur le résultat final de la rencontre face à Bayonne. Par son engagement à tout crin, sa force de caractère et sa rage de vaincre, il a incontestablement contribué à rassurer ses coéquipiers. Simplement obligés de se mettre dans son sillage et d'élever leur niveau de performance. La marque d'un grand leader. La détermination sans faille de Gorgodze associé à la puissance de reins d'un Jgenti a fait des ravages et permis aux Montpelliérains de reformer ce fameux axe droit en mêlée fermée qui avait causé bien des maux aux paquets adverses la saison dernière. Au contact du "Gulliver du Caucase", les Héraultais se sont sublimés faisant chavirer l'Aviron.

Castres-Toulouse : 24-3. Léo FAURE

Survolté par la nette victoire du Castres olympique, vendredi soir face au Stade toulousain, Chris Masoe s'est présenté en salle de presse, quelques minutes après le match, pour y recevoir le trophée Gedimat du mois de septembre (en partage avec Marc Andreu). L'occasion pour le numéro huit all black de crier son soutien pour les hommes de Lièvremont : "Allez la France ! Allez les Bleus ! Ils vont gagner !". À l'heure ou la presse néo-zélandaise s'acharne sur les Français, aurait-il changé de camp ? "Enfin, allez la France en demi-finale. Pour une finale contre les All Blacks ! Tout de même...". Un chanceux dont le vœu a été exaucé.

Clermont – Agen : 29-13. Benjamin POMMIER

Opposée à Agen, l’ASM Clermont Auvergne domine son sujet de la tête et des épaules mais ne parvient pas à tuer la rencontre. On vient de passer l’heure de jeu au stade Marcel-Michelin lorsque les supporters donnent de la voix. Non, Buttin n’a pas encore inscrit l’essai libérateur. L’ambiance monte d’un ton et les premiers "Thomas, Thomas" commencent à descendre des tribunes. Et puis, l’arbitre arrête le jeu pour un changement. Sur la touche, le numéro 16, genou bien camouflé sautille sur place. Cela fait six mois qu’il attend ça. Vincent Debaty sort pour laisser sa place à… Thomas Domingo. Place à l’ovation que le Clermontois mérite amplement. Après sa rupture des ligaments croisés contractée ici même face à Biarritz le 2 avril dernier, Domingue retrouve le pré. Les premiers contacts sont hésitants mais l’envie est là et c’est bien l’essentiel. Au coup de sifflet final, Domingo avait le "souffle coupé", était "cuit physiquement", mais venait d’effectuer son retour à la compétition, six mois après la blessure qui le priva de Mondial.

Brive-Biarritz : 32-7. Jérémy FADAT

Et Sylvain Marconnet est sorti à la mi-temps... Certes, le pilier le plus capé de l'histoire du XV de France n'a plus ses jambes de vingt ans. Mais s'il est bien un secteur dans lequel il paraissait encore performant depuis son éviction du groupe des Bleus à quelques jours du départ pour le Mondial, c'est bien en mêlée fermée. Pourtant, avec tout le respect que l'on doit à son parcours et son palmarès (qu'a dû oublier une partie minoritaire du public briviste n'ayant rien trouvé de mieux que le siffler), il a fait les frais du retour du jeune Vasil Kakovin sur les terrains du Top 14. Sans pitié, le Géorgien de 22 ans, éliminé du Mondial avec sa sélection, disputait son premier match de la saison avec son club. Et il a tout simplement été énorme en mêlée fermée, mettant son illustre adversaire direct au supplice. A l'image du pack biarrot largement dominé par son homologue corrézien sur ces phases de jeu. Après la rencontre, Marconnet avouait devant les micros "que ce n'était pas la première, ni la dernière fois, qu'[il] prenait la marée en mêlée." Mais glissait tout de même à Ugo Mola : "Celui-là, tu peux le faire signer pour de longues années car c'est un phénomène." Quand on connaît l'expérience du bonhomme, impossible de le contredire...

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