Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Fainifo  stade français 2011-2012
    Fainifo stade français 2011-2012
Publié le Mis à jour
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée du Top 14. Ils mettent en avant la jeunesse clermontoise, les Iliens du Stade français ou le retour de Pierre-Gilles Lakafia.

Brive/Lyon : 12-15. Benjamin POMMIER

En venant à bout de Brive au terme d’un match haché, Lyon a arraché son premier succès de la saison en Top 14. "Un soulagement", dixit Raphaël Saint-André, qui trouvait "injuste" que son équipe n’ait pas plus de points au classement après trois journées. Au coup de sifflet final, joueurs, entraîneurs, dirigeants ont donc envahi le pré d’Amédée-Domenech et célébré comme il se doit ce succès mérité depuis leur retour dans l’élite du rugby. Plus qu’une victoire, c’est aussi la fin d’un douloureux souvenir pour des Lyonnais qui s’étaient inclinés à Brive, quinze mois plus tôt, face à La Rochelle en finale de Pro D2. "C’est la belle fin d’un moment très triste pour le club, expliquait Yvan Patet, très fier des petits." Un match spécial pour le club du Lou mais aussi pour Régis Lespinas. Ce coujou de naissance revenait en effet sur ses terres. Un retour en grâce pour lui puisqu’il a inscrit tous les points de Gones offrant sur un plateau la victoire aux siens. Un beau clin d’œil.

Boredaux-Bègles/Toulon: 16-27 - Gerard PIFFETEAU

Après le remarquable succès d’audience de la première délocalisation du match UBB-Bayonne au stade Chaban Delmas, rassemblant 25 800 spectateurs, le club attendait impatiemment l’acte 2. Or les réservations n’ont pas été portées par le même empressement et ils ne furent "que"20 000 pour assister à UBB-Toulon. Un recul très relatif car dans le même temps, et sur tous les terrains du championnat – y compris pour le superbe Toulouse-Racing Métro – une baisse du public a été constatée. La Ligue va forcément s’interroger car l’effet Coupe du monde n’explique pas tout, mais Laurent Marti, président de l’Union, et Olivier Brouzet son directeur du développement, ont été conforté dans leur choix de six délocalisations. L’équipe girondine a été capable de capitaliser 45 000 spectateurs en deux matchs, qui aurait imaginé cela possible il y a quelques mois ? Surtout, un véritable public est en train de naître à la faveur du Top 14. De fait, c’est l’une des satisfactions de la dernière et chaleureuse soirée à Chaban, l’Union a été véritablement encouragée, et même saluée debout à la fin de la rencontre malgré la défaite. Ce capital sympathie envers un groupe de sportifs porté par une ambition de jeu et des valeurs morales ne demande qu’à prospérer. Et on n’empêchera pas les mauvaises langues d’y voir une relation directe avec le comportement actuel, critiqué, des footballeurs girondins. Une fenêtre de tir s’est ouverte pour l’UBB alors il serait dommage de rater la cible. Ne manquent donc que les résultats pour que la machine s’emballe. De ce point de vue, la prochaine réception de Biarritz dans quinze jours, pour une première du Top 14 dans un stade André Moga plein jusqu’à la gueule, suscite déjà un très vif intérêt. Et cette fois, dans cette enceinte mythique, capitaine Clarkin et les siens vont sentir le souffle de leurs supporters.

Guillaume ALBERTO

On ne peut pas dire que les spectateurs de Chaban-Delmas se soient régalés vendredi soir. Les deux équipes n'ont pas proposé grand chose offensivement Les Bordeaux-Bèglais, incapables de désorganiser une défense toulonnaise bien en place, ont eu le mérite d'inscrire le seul essai de la partie. Un essai d'avants, signé du talonneur Rofes longtemps malheureux dans ses lancers en touche vendredi. Quant aux Toulonnais, ils avaient surtout a coeur d'assurer la victoire, autant pour se rassurer que pour offrir un cadeau à Philippe Saint-André qui signait sa dernière. La copie rendue confirme que les Rouge et Noir ont encore des difficultés a mettre leur jeu en place. Une question de réglages dans une formation largement remaniée à l'intersaison. Avec ce succès, Toulon se rapproche du peloton de tête. Bordeaux-Bègles, qui avait fait tourner son effectif à Clermont, signe là sa deuxième défaite consécutive et sa première à domicile de la saison. Comme prévu, la quête du maintien sera difficile.

Racing/Clermont: 11-22 - Guillaume CYPRIEN

Les dirigeants de l’ASM avaient posé avant la rencontre sur les tables de la salle de presse de Colombes un communiqué de presse dont le message semblait au départ une explication pour une défaite annoncée : "Au Racing-Métro avec treize joueurs issus du centre de formation." Initialement, ils étaient douze, mais une main avait rajouté au stylo à bille au dernier moment le nom d’Alex Mourot, remplaçant de Gavin Williams à la dernière minute. L’équipe alignée par Cotter faisait la part belle à la jeunesse. Pour ce déplacement au Racing-Métro, dont l’issue donnerait la place de leader au vainqueur, le troisième ligne Vosloo avait été laissé à la maison. Alex Audebert, treize ans de club, jouait aux côtés de Loann Goujon (21 ans) et Julien Bardy (26 ans, premier contrat pro signé l’an dernier). Avec cette composition, l’ASM pouvait perdre avec les honneurs. Quelle impression laissée alors par ces vainqueurs, qui tous profitent de cette période de Mondial pour se montrer ! Bardy, le plus en vue, comme à Toulon, fut remarquable. Les autres aussi. Il s’est dégagé de leur association un entrain permanent et leur engagement défensif, profitant d’une mêlée dominatrice, a complètement fait déjouer le Racing-Métro. Le Top 14 est actuellement dirigé par une bande de types joyeux, panachée de vieux routards et des jeunes braillards, dont la plupart sont passés au centre de formation de leur club. L’ASM est un leader plaisant.

Perpignan/Montpellier: 19-12 - Guillaume VERDIER

Perpignan n’a pas volé sa victoire. Et Montpellier n’a pas volé non plus son point de bonus défensif, qui n’a jamais aussi bien tenu son nom. Privat et les autres auront effectué cent trois plaquages pour ne pas se voir distancés au score, pour seulement neuf ratés. Si on enlève l’action de l’exploit individuel d’Adrien Planté, où les Héraultais ont raté quatre plaquages en une seule action, il n’en reste donc que cinq à espacer sur l’ensemble de la rencontre. Pas suffisant cependant pour ramener enfin une victoire. Un match particulièrement fermé où Montpellier, catastrophique en touche, n’a pu mettre quasiment aucune offensive en place. Perpignan lui jouait plus, mais se confrontait à un mur rouge en face de lui et ne parvenait dans l’en-but adverse qu’à une seule reprise. Au final, l'Usap, plus sereine et mieux organisée, aura dominé continuellement son adversaire du jour et c’est en toute logique que les hommes de Delmas terminent vainqueurs. Quatre rencontres et toujours pas de victoire par contre pour les hommes de Galthié et Béchu…

Toulouse/Biarritz: 24-0 - Bruno FABIOUX

On retiendra quoi du premier match de la saison des Toulousains à Ernest-Wallon? Un stade plein ou peu s'en faut : 17 443 entrées payées pour une contenance de 19 506 places. Une nette progression si l'on considère les 20 184 entrées, le samedi précédent, dans un Stadium municipal capable d'en accueillir 35 472. La pelouse flambant neuve des champions de France, minutieusement remodelée à la mi-temps et à la fin du match par les binettes des jardiniers et copieusement arrosée dès le coup de sifflet final. L'entrée préalable à celle de ses partenaires de Jean-Marc Doussain, en guise de "bon voyage vers la Nouvelle-Zélande". La poignée de mains d'avant-match entre Yannick Bru et Patrice Lagisquet dont on ignore encore si leurs destins d'entraîneurs seront liés tantôt sous la bannière du XV de France. L'absence des photos de Gillian Galan et de Yassin Boutemane au trombinoscope de l'écran géant du stade avant le coup d'envoi. Les premières minutes de jeu en Top 14 de celui-ci et la grimace de douleur de celui-là. Les coups de pied géniaux de Luke McAlister. Les sifflets injustes à l'entrée en jeu de Sylvain Marconnet. Le premier essai rouge et noir en Top 14 de Timoci Matanavou. Le zéro pointé des Biarrots. La grosse prestation de la paire toulousaine, Yannick Jauzion et Yann David. Les larmes à peine contenues de Nicolas Bezy, la frustration rentrée de Florian Fritz. La preuve que le Stade toulousain possède bel et bien aujourd'hui - n'en déplaise aux absents - de quoi bâtir deux équipes d'égal tonneau.

Stade français/Bayonne: 31-15 - Léo HUISMAN

Pour être tout à fait honnête, on ne les connaissait pas du tout. Francis Fainifo et Alexander Rokobaro, deux recrues du Stade français estampillées Super 15, devraient se découvrir une petite notoriété à Paris. Ce sont deux belles surprises de l’effectif parisien largement renouvelé. Fainifo jouait l’an passé pour les Brumbies. En Super 15, il a joué neuf rencontres, marqué 3 essais, mais a perdu la confiance de Jake White, qui au fil de la saison ne l’a plus aligné. Rokobaro, plus jeune, a joué pour les Fidji A, pour l’université de Sydney, puis pour l’Académie des Rebels, sans apparaitre en Super Rugby. Ils auraient pu être deux joueurs de plus des antipodes, venus se perdre en France. Ils prouvent par leur prestation depuis le début de saison qu’il n’en est rien. Fainifo et Rokobaro amènent de la vivacité dans la ligne de trois-quarts parisienne. C'était le cas face à Bayonne vendredi soir. C'était le cas lors de la première victoire du Stade français face à Bordeaux. Les deux Iliens sont contents d’être là et ça se voit. Si leur nom ne vous dit rien encore, attardez-vous sur leur prestation, ils valent le coup d’œil.

Castres/Agen : 30-11. Léo FAURE

On l'avait laissé il y a trois semaines, au terme d'un match à Perpignan où il avait éprouvé les pires difficultés. Depuis, c'était le trou noir. Disparu du groupe pour la réception du Stade français, Pierre-Gilles Lakafia avait pointé à nouveau le bout de son nez dans le groupe castrais, la semaine suivante à Biarritz. Sur le banc touche. Où il restera d'ailleurs. Le spectre de la saison blanche, vécue l'an dernier au Stade toulousain, revenait alors comme un mauvais refrain. Finalement, vendredi dernier à la 54e minute de jeu du match contre Agen, Lakafia est rentré. Et a séduit ! Sur un de ses premiers ballons, le jeune ailier (24 ans) transperce le rideau défensif lot-et-garonnais, accélère sur 30 mètres avant de servir à hauteur son arrière Romain Teulet. L'action aboutira à un essai de Rory Kockott, finalement refusé pour un en-avant de passe. Quelques minutes plus tard, Lakafia se charge lui-même de marquer l'essai du bonus, d'une percussion rageuse. Son retour est signé. Pierre-Gilles Lakafia n'a pas dit son dernier mot.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?