Chabal, "pas là pour faire joli"

Sébastien Chabal n'est pas fini et tient à le faire savoir. Régulièrement présenté comme une icone médiatique plutôt qu'un joueur de rugby, le rugbyman français se nourrit des critiques. "Je commence à être habitué, déclare-t-il dans un entretien paru vendredi dans Le Monde. Au contraire, ça me met les crocs car beaucoup pensent que je suis fini, que je ne suis plus qu'une image et que je suis là pour faire joli au Racing Métro. Mais ce n'est pas le cas, je vous l'assure. Tout ce qui se dit, ça me file encore plus la niaque. Si seulement les pépins physiques me laissaient tomber... I'll be back!"

Handicapé par les blessures depuis plusieurs mois, le joueur de 34 ans n'a en effet disputé que six matchs de Top14 cette saison. Au point de ne plus faire peur? "Que répondre à cela ? J'essaye de faire mon boulot, répond Chabal. Je vais peut-être me laisser pousser un peu plus la barbe pour recommencer à faire peur!"

Prolongation en vue

"Le business marche bien", mais l'extra-sportif n'est pas le plus important pour lui. "Je reçois beaucoup de demandes. J'en refuse beaucoup. Sinon, je ne pourrais pas jouer au rugby", ajoute le Français. "Ma priorité a toujours été le rugby. Et ça va encore plus dans ce sens aujourd'hui, vu qu'il ne me reste plus beaucoup de temps à jouer et que j'ai envie d'en profiter à 200%. Il me reste une ou deux saisons après celle-ci", avoue le troisième ligne centre.

Et il pourrait les passer au Racing Metro en prolongeant son contrat qui prend fin à l'issue de la saison. "Il y a quelques jours, mon agent a rencontré le président du Racing, Jacky Lorenzetti. Ils se sont laissé du temps pour réfléchir. Je pense qu'il n'y aura pas de souci mais il faut qu'ils discutent. La priorité, c'est de me faire plaisir. Si c'est au Racing, ce sera extra".

"Aujourd'hui, on parle de rugby"

Non-convoqué pour la dernière Coupe du Monde avec les Bleus, Sébastien Chabal ne pense plus vraiment à l'équipe de France. Il préfère ainsi manier l'ironie pour évoquer le sujet. "S'il y a un accident de bus et que les huit avants se blessent, je pourrais peut-être dépanner. Restons sérieux. Je ne dirai jamais "j'arrête", mais il faut être réaliste. L'avenir, ce n'est pas moi. J'ai 62 sélections, un Tournoi ou une sélection de plus, ça ne va pas changer ma vie. Donc, la question de mon avenir international ne se pose même pas".

Pour autant, il ne veut pas encore parler de reconversion. "J'ai envie de me vider la tête de tout l'environnement extérieur. Si je parle de ma reconversion, on va me reprocher de moins penser au rugby et de préparer mon après-rugby. Donc, aujourd'hui, on parle de rugby". Il aura l'occasion de le montrer ce samedi à Montpellier.