Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Abdelatif BOUTATY - 08.01.2011 - Bayonne
    Abdelatif BOUTATY - 08.01.2011 - Bayonne
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils mettent en valeur le Bayonnais Gerber, le Briviste Dubarry, la raclée reçue par Agen ou la performance du Stade français.

Bayonne/Castres: 25-22 - Jérôme FREDON

Il marque peut-être moins d'essais mais Sam Gerber est tout autant décisif pour l'Aviron bayonnais. Repositionné au centre pour la réception de Castres, l'ailier sud-africain a brillé de mille feux. Son replacement défensif impeccable a permis d'éteindre plusieurs départs de feu successifs des Tarnais. Ses interceptions sur des passes de Tatupu et d'Albouy ont joué un rôle clé dans la victoire des Bayonnais, empêchant les Castrais de tuer la rencontre. Extrêmement généreux et disponible, il a également été un précieux accélérateur de jeu côté basque. Neveu du grand trois quart centre des Springboks, Danie Gerber, Sam a ce poste dans les gênes. Sa performance cinq étoiles dans ce rôle quelque peu inhabituel pour lui à Bayonne, devrait menacer l'inamovible paire Mazars-Lacroix.

Brive/Clermont: 29-22 - Jérémy FADAT

On a beaucoup parlé des cadres brivistes qui tirent l'équipe corrézienne vers le haut depuis de nombreux mois : les Palisson, Estebanez, Vosloo ou Claassen. Alors oui, ces joueurs ont été performants lors de la victoire dans le derby du Massif central face à Clermont. Mais après la forte période de trouble qui a failli faire imploser le groupe du CABCL il y a un mois, beaucoup de choses ont évolué. L'une d'entre elles est que certains jeunes ont pris du galon. Le succès contre l'ASMCA en est l'éclatante preuve. Le meilleur exemple : Thibault Dubarry. Le jeune deuxième ligne (23 ans), loin d'être incontournable en début de saison, a réalisé un match époustouflant. Impérial en touche où il a volé plusieurs ballons sur lancers adverses, il a également été à la pointe du combat durant 80 minutes. Mais il n'est pas le seul à s'être mis en évidence. la charnière Bélie (22 ans)-Spedding (24 ans) a parfaitement géré l'animation offensive de son équipe. Enfin, s'il manque encore de constance, Julien Caminati (25 ans), à peine arrivé de Fédérale 1 lors de la dernière intersaison et dont la qualité du jeu au pied est de plus en plus précieuse, est devenu l'arrière numéro un de Brive. Et indéniablement, la fraîcheur de ces joueurs n'est pas étrangère au rétablissement du club.

Montpellier/Perpignan: 12-12 - Philippe KALLENBRUNN

La chose nous avait déjà frappée lors du match de Perpignan face à Brive : avant même que l'écart au score ne soit creusé, les Catalans, dès le début de la rencontre, avaient fait le choix, à plusieurs reprises, d'aller chercher des touches plutôt que de tenter des pénalités dans leurs cordes. La charrue avant les boeufs... Comme si l'obsession du point de bonus offensif primait sur la possibilité de victoire. Confiance aveugle ? Péché d'orgueil ? Samedi, à Yves-du-Manoir, l'Usap a remis ça. A la fin de la première période, alors qu'ils menaient 6 à 3, une pénalité a été offerte aux Sang et Or, en bonne position. Et, à notre grande surprise, le choix fut encore de jouer la pénaltouche. Drôle d'initiative à ce moment important du match. D'autant que le ballon fut perdu par Perpignan. Sur le banc, Jacques Brunel avait pourtant réclamé les trois points par de grands gestes que ses joueurs ont forcément vu. N'est-il plus écouté ? Ou ne se fait-il plus respecter ?

Biarritz/Agen: 65-22 - Jérôme PREVOT

Agen nous a vraiment déçu à Biarritz. Mettre aussi peu d'engagement dans les plaquages, franchement, ça faisait vilain. Il paraît que les joueurs avaient tout donné contre Toulouse et contre Bayonne, deux matchs très rapprochés, les 29 décembre et 2 janvier derniers. Mais il s'était écoulé une semaine depuis et l'on peut penser que des joueurs professionnels devraient être capables de limiter un minimum les dégâts. Traille et Bosch n'étaient pas passés aussi facilement dans une défense depuis bien longtemps. En tout cas, ils n'ont pas mis leurs dirigeants dans les meilleures conditions pour polémiquer à la suite des sanctions de Bourgoin et la victoire providentielle de La Rochelle en Isère.

Racing/Toulon: 15-12 - Guillaume CYPRIEN

Dans ce match sans essai, les coups de pieds de Wilkinson, Steyn, et Wisniewski, ont meublé le score. Pour une fois, Wilkinson n’a pas pris le dessus sur ses adversaires. Et même, il s’est troué. Cinquième minute du match : l’international anglais s’élance à vingt-deux mètres en face des poteaux pour enquiller les trois premiers points de Toulon. Pour l’international anglais, c’est une broutille. Mais il se manque. Qui avait déjà vu Wilko se déchirer dans une telle position ? Personne. Philippe Saint André pointera cet événement rarissime parmi d’autres faits de jeu pour expliquer ce revers de trois points à Colombes. Il pointera aussi une décision d’arbitrage de fin de match sur l’une des trois tentatives de drop manquées par son ouvreur. A la 75eme minute, alors que le Racing-Métro menait déjà 15 à 12, bien positionné à trente mètres pour ramener son équipe à égalité, Wilkinson s’est fait contrer. "Ce n’est pas normal que nous ne disposions pas d’une pénalité sur cette action, a pesté Saint André. L’arbitre signale leur ouvreur hors-jeu, mais ne revient pas à la faute une fois le contre réalisé. Nous ne demandons pas aux arbitres d’être parfait, mais d’observer une certaine cohérence dans leurs comportements. Ce ne fut pas le cas. Je n’ai rien à dire sur ses décisions en général, et je ne critique pas son choix de nous pénaliser à 15 reprises contre seulement 5 pénalités pour le Racing-Métro, mais là, cette décision n’est pas normale. Mes joueurs sont abattus par cette défaite qu’ils ne méritaient pas". Le manager toulonnais n’avait pas tout à fait tord. Mais à la fin, les statistiques parlent pour les vainqueurs. 100% de réussite pour Wisniewsky et Steyn, contre seulement 50% pour Wilkinson.

Stade français/Toulouse: 31-3 - Arnaud BEURDELEY

Elle était belle samedi soir, la joie de Max Guazzini. Une joie à la hauteur de la performance de ses joueurs. Le Stade français a giflé Toulouse (31-3). Evidemment, Michaël Cheika en a convenu : "Ce n'était pas le grand Stade toulousain". Mais quand même. N'inflige pas une telle défaite aux hommes de Guy Novès qui veut. Grâce à cette victoire, le Stade français a prouvé qu'il n'était pas mort. Loin s'en faut. Même si le chemin de la rédemption sera encore long (peut-être même très long), il faut se rendre à l'évidence: c'est presque un miracle de retrouver le club de la capitale à ce niveau. Surtout après des mois de galère. Est-ce nécessaire de rappeler les épisodes douloureux traversés par le Stade français ? En vrac : Affaire Bastareaud, limogeage de McKenzie et Dominici, suspension pour fourchettes d'Attoub et Dupuy, échec en raison de la météo du match délocalisé à Bruxelles, éviction de Jacques Delmas, lourds problèmes financiers et passage devant la DNACG.... Bref, ces derniers temps, les "galères", c'était devenu le quotidien des Stadistes. Alors si cette victoire a pu mettre un peu de baume au cœur du président Guazzini, tant mieux.

Bourgoin/La Rochelle: 14-44 - Bruno FABIOUX

Mon dernier voyage à Bourgoin-Jallieu (qui était en même temps le premier) datait du 17 mai 2003. Quand, une semaine avant de remporter leur deuxième finale de Coupe d'Europe, les Toulousains étaient venus encaisser un anachronique 82 à 19 à Pierre-Rajon. A l'époque, Philippe Saint-André et Laurent Seigne avaient les mains sur les manettes et Pierre Martinet exerçait une présidence intraitable. Près de huit ans plus tard, ma deuxième visite en Berjallie, ce samedi 8 janvier 2011, fut autrement douloureuse pour les Ciel et Grenat que ne le fut la déculottée - sans conséquence pour leur avenir - des Rouge et Noir naguère. Quatre jours après que le couperet de la DNACG eut fait tomber la température à moins cinq points, les têtes ont roulé sur la pelouse de Pierre-Rajon. Hier était loin, les heures glorieuses oubliées ; il faisait paradoxalement beau, doux, le ciel était bleu, les chemises ouvertes, mais la boue affleurait. Le public a sifflé, hué, pas l'arbitre, les joueurs, ses joueurs. Mickaël Forest lui a adressé un bras d'honneur en laissant sa place à Matias Viazzo. Les Rochelais ont eu la délicatesse d'attendre d'avoir rejoint leurs pénates pour fêter leurs premiers cinq points de la saison. Pour une fois, au Café du Stade, chez Tête d'Ampoule, on n'a pas refait le match. On a simplement trinqué au miracle.

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