Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • bourgoin toulouse 2010-2011
    bourgoin toulouse 2010-2011
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils se penchent sur l'émotion de Saint-André, la performance de Nagusa, le brouillard de Biarritz ou encore le prix des places.

Bourgoin/Toulouse : 11-35 – Clément MAZELLA

Bourgoin ne méritait pas une telle correction pour ce match délocalisé à Grenoble. A l’évocation du score, une personne qui n’a pas vu le match peut penser que Bourgoin a été broyé par la machine toulousaine. Ce ne fut pourtant pas le cas. Que serait devenu la rencontre si Di Bernardo n’avait pas glissé et donné neuf points d’avance au CSBJ après dix minutes de jeu ? L’écart final n’aurait sûrement pas été tel. La générosité et l’envie berjallienne n’ont pas été récompensées. On ne peut que déplorer ce syndrome qui touche les petites équipes luttant corps et âmes pour le maintien mais qui doivent baisser pavillon, irrémédiablement, face aux grosses écuries. La moindre petite erreur ne pardonne pas. Surtout face à une équipe aussi efficace que Toulouse. Bourgoin peut tout se même se rassurer : en réitérant ce genre de prestations, il pourra sauver sa peau en Top 14. Il n’affrontera pas le Stade toulousain, quadruple champion d’Europe, tous les week-ends. Quant à Toulouse, son jeu est une pure merveille pour les yeux.

Agen/Racing-Metro : 21-20 - Emilie DUDON

Armandie n'avait pas rugi de plaisir comme ça depuis des lustres. Quand Valentin Courrent a passé la pénalité de la gagne à la dernière seconde de jeu, les 10 500 spectateurs ont explosé de joie comme ils ne l'avaient jamais fait cette saison. Le petit promu venait de s'offrir le Racing et ses galactiques au terme d'un spectacle flamboyant. Heureusement, a-t-on envie de dire... Car pour y assister, il fallait ouvrir le porte-monnaie. En pesage, 12 euros suffisaient, mais les tarifs montaient très rapidement... jusqu'à 50 euros en tribune Ferrasse centrale ! Pour une place en tribune latérale, il fallait débourser 35 euros, et 42 en tribune intermédiaire. Et on ne compte pas les frais de location qui s'imputent si vous achetez votre billet avant la rencontre (cinq euros environ). Bref, aller voir jouer Agen coûte le prix d'une (très bonne) place de concert. Les étudiants, eux, doivent payer entre 10 et 40 euros, et les enfants se voient facturer l'entrée 8 euros... Alors il ne faut pas trop s'étonner quand on voit que la fréquentation à Armandie a baissé de 10% en moyenne lors des dix premières journées. Devant ce constat, le club a déjà effectué plusieurs "opérations exceptionnelles". Pour tous les matchs de Challenge européen et quelques autres de Top 14 (contre La Rochelle par exemple), les billets ont été vendus entre 5 et 25 euros. Mais cela n'a pas suffi à remplir complètement le stade et ses 14 600 places. Le plus souvent, c'est une tarification "classique" qui s'applique mais il y a aussi les "matchs de gala", comme celui du Racing-Metro, pour lesquels les prix grimpent de 5 à 10 euros par place. Tout ça n'a pas lieu qu'à Agen, l'augmentation des tarifs est générale dans les stades de Top 14. Elle n'en reste pas moins regrettable. Le rugby devient un luxe et son public de moins en moins diversifié. Peut-être sera-t-il plus exigeant également...

Perpignan/Toulon : 29-20 - Pierre-Laurent GOU

C’est fou ce que peut déclencher une victoire en championnat. Jeudi soir, dans la salle de presse du stade Aimé-Giral, après que le président Paul Goze a déversé son fiel sur l’arbitre du jour et que son homologue toulonnais, Mourad Boudjellal s’est montré humble dans la victoire, ce fût au tour de Philippe Saint-André de se présenter devant les micros, stylos et caméras des journalistes. L’ex-capitaine du XV de France qui en a pourtant connu des belles victoires que ce soit en tant que joueur ou entraîneur, n’est pas parvenu à contenir toute son émotion. Son discours laissait transparaître l’immense bonheur qu’il avait vécu pour sa première victoire en terre catalane et le sentiment de fierté que lui inspiraient ses joueurs. Pour une fois, PSA avait laissé tomber complètement le masque et son discours sans retenu était finalement très enthousiasmant. Comme quoi un simple match de semaine de saison régulière de Top 14 peut déclencher chez un vieux routier du circuit rugbystique une belle vague d’émotion. 

Biarritz/Castres : 17-17 – Jérôme PREVOT

Ce match Biarritz-Castres est resté dans l'histoire car il a montré combien les journalistes ont de la ressource pour parler de ce qu'ils n'ont pas vu. Autant de lignes écrites et de commentaires prononcés pour un match devenu invisible à cause du brouillard. Ce fut un vrai gag et l'on se demande encore comment M. Lafon n'a pas arrêté les débats. Mais il paraît que l'essai de Tekori fut superbe. On a quand même vaguement distingué que Castres a manqué de peu une victoire qui lui tendait les bras, mais on a noté que même balloté, le BO s'est procuré une balle de match à la dernière minute. Un renversement plein de culot de Yachvili pour Peyrelongue petit côté pour une dernière attaque qui aboutit à une pénalité. Que le BO soit en position de gagner une telle rencontre, après avoir vu son pack dominé comme jamais, voilà qui laisse perplexe et paradoxalement optimiste. Car jeudi, le BO n'a pas perdu alors qu'il jouait sans Barcella, Coetzee, Carizza et Erik Lund dans son cinq de devant, que les entraîneurs ont préféré ne faire entrer ni piliers ni deuxième ligne remplaçants et que cinq ballons ont été  perdus sur ses lancers en touche.... La pression est finalement sur les Castrais. Comment n'ont ils pas gagné ce match ?  

Montpellier/Brive : 35-9 Vincent BISSONNET

Au cœur de la réussite actuelle du MHR, le centre de formation héraultais récolte toutes les louanges : vive Trinh-Duc, bravo Doumeyrou, super Tomas... N'en jetez plus ! Mais la cellule de recrutement du club à la fleur de Ciste se doit aussi d'être félicitée. L'ailier Timoci Nagusa, arrivé en provenance de la province irlandaise de l'Ulster, affole en effet les compteurs lors de cette première partie de saison : six essais en dix rencontres. Face à Brive, jeudi soir, sa vivacité et ses appuis déroutants ont dépêtré Montpellier du traquenard corrézien. Auteur des deux premières réalisations et intenable sur chaque prise de balle, le Fidjien a donné le tournis à Alexis Palisson et consorts. Heureusement pour l'international français, Nagusa n'a pas été sélectionné pour les tests de novembre. Ouf !

La Rochelle/Clermont : 22-14 – Marc DUZAN

Ce match puait bel et bien le traquenard... Deflandre plein jusqu'à la gueule, 12 500 personnes voulant le scalp de l'ogre du championnat, un vacarme à faire passer Croke Park pour une abbaye franciscaine, quatre pénalités à zéro dans le premier quart d'heure de jeu et, en guise d'apothéose, une bruine épaisse rendant l'utilisation du ballon quasi impossible. " On va se faire ch... Ca va être pénible ", avait prévenu Cotter, deux heures avant le match. Banco. Méconnaissables, apathiques, les Jaunards se sont fait surprendre jeudi soir par l'un des petits poucets du championnat, une équipe où seul Rabeni pourrait prétendre à une place de titulaire dans le camp d'en face... Le piège était gros comme une maison mais les champions de France en titre sont tombés dedans. Aujourd'hui, Clermont doit réagir. Ca urge...

Stade français-Bayonne : 20-24 – Leo HUISMAN

Dimitri Szarzewski s’est encore beaucoup dépensé lors de la confrontation des siens face à Bayonne. Avant de connaitre sa sanction lundi pour avoir adressé un coup de tête à Genevois lors de Stade français-Toulon, avant, croyait-il, de rejoindre l’équipe de France, il s’est beaucoup employé pour offrir à son club une dernière victoire. Symbole de son activité aussi bien offensive que défensive, ce tampon magistral infligé à Rémy Martin, l’ancien parisien, son compagnon de route lorsqu’ils étaient coéquipiers au Stade français. Sur le coup, Paris a obtenu une pénalité qui lui permit de prendre l’avantage au score. Mais Szarzewski a aussi commis des erreurs, a perdu quelques ballons, n’a pas toujours avancé autant qu’il l’aurait souhaité. Dans sa générosité, Szarzewski s'est blessé. Au revoir l'équipe de France, qu'importe la sanction. Adieu la victoire aussi parce que jeudi, Bayonne voulait gagner plus que lui.

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