Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Jone QOVU - Septembre 2010 - Racing Metro
    Jone QOVU - Septembre 2010 - Racing Metro
Publié le Mis à jour
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Nouveau volet avec l'essort de Qovu et Boutaty, la mêlée relevée des Brivistes, la poisse sur Perpignan ou l'efficacté des Biarrots.

Racing-Metro/Bourgoin : 51-20 – Guillaume CYPRIEN

Au Racing-Métro, les présences de Chabal et Cronje ont déplacé le Fidjien Jone Qovu en deuxième ligne aux côtés de Lionel Nallet. Mais quand les deux titulaires du poste ne sont pas là, Pierre Berbizier le replace dans le couloir, et Qovu s’en donne à cœur joie. Samedi, les Berjaliens ont essuyé quelques charges de sa façon. Passé un petit passage à vide à l’entrée dans le Top 14, il est revenu à son meilleur niveau depuis quelques mois. Sa vitesse de course et sa vélocité sont stupéfiantes pour un joueur de son gabarit. En 2007, à son arrivée au Racing-Métro, en Pro D2, il lui arrivait souvent de traverser le terrain tout seul. Lors de cette première saison en France, il avait enfilé les exploits individuels et dominé le championnat de toute sa masse pouponne. Les joues rebondies, le sourire aux lèvres, le regard tendre, et la main un peu molle, quand il salue ses interlocuteurs, sont des indications mensongères. C’est un dur. "Poussin" - le surnom que lui avait attribué l’ancien secrétaire général Franck Boucher - a reçu samedi un carton jaune pour une nervosité vraiment déplacée à l’endroit de son vis-à-vis Labrit. Pour ce poste de troisième ligne centre, disposer en troisième choix d’un joueur de ce calibre est un confort inestimable. En deuxième ligne, il a bien pris ses marques. Si les petits cochons ne le mangent pas, on devrait pouvoir encore l’observer à quelques reprises se dégourdir les jambes et percer quelques brèches dans les défenses.

La Rochelle/Biarritz : 23-29 - Jérôme PREVOT

Les Rochelais ont brillé mais les Biarrots ont gagné. Samedi à Marcel-Deflandre, la performance des Biarrots doit un petit peu à la réussite d'accord. Mais elle fut aussi le fruit d'une vraie performance de "tueurs" au bon sens du terme bien sûr. Un cent pour cent au pied et un gros travail d'usure du pack à l'image de l'incroyable deuxième ligne Erik Lund, encore énorme dans le combat et qui se permit même une passe redoublée avec Yachvili. En deuxième mi-temps, les Biarrots ont pris cinq ballons sur six sur les lancers adverses. C'était moins spectaculaire que les envolées rochelaises mais ce fut tout aussi efficace.

Perpignan/Stade français : 22-21 – Jérôme FREDON

Au rythme diabolique auquel les Perpignanais voient, un à un leurs joueurs tomber comme des mouches, ils pourraient bientôt figurer dans le Guinness book des records. Samedi face au Stade français, les vice-champions de France ont une fois de plus été touchés par la scoumoune, perdant coup sur coup Guilhem Guirado et Farid Sid sur blessure. Loin de se désengorger, l'infirmerie catalane, ne fait qu'un peu plus se remplir. La situation pourrait rapidement s'avérer critique car après sept journées, Jacques Brunel doit déjà se passer des services de seize joueurs. 

- Arnaud BEURDELEY

La bêtise n'a pas de frontière. On a pu s'en rendre compte samedi au Stade Aimé-Giral. D'abord, une frange de supporters s'est montrée particulièrement odieuse avec les joueurs du Stade français durant la rencontre. Que Beauxis soit sifflé sur les pénalités tentées, que Szarzewski soit hué (pour ne pas dire plus...) à sa sortie du terrain, qu'Arias soit copieusement "chambré" le long de sa ligne de touche, passent encore. Mais que certains supporters s'autorisent le droit d'agresser verbalement les joueurs à la sortie du vestiaire, il y a des limites à ne pas franchir. Vraiment. C'est pourtant ce qui s'est passé samedi en fin d'après-midi. Alors qu'il regagnait le bus parisien, Dimitri Szarzewski a été interpelé par une supportrice catalane dans des termes que nous préférons ne pas rappporter ici. Des propos honteux. Dignes d'un stade de football. Le pire dans cette histoire, c'est qu'entre sa sortie des vestiaires et le moment où le talonneur stadiste a regagné le parking, il s'est écoulé vingt (très) longues minutes. Le temps qu'il lui aura fallu pour satisfaire toutes les demandes d'autographes, toutes les sollicitations pour une photo ou un petit mot échangé. Et tout ça, Szarzewski l'a fait avec le sourire. Jusqu'au moment où cette supportrice a cru bon d'incendier le joueur de la capitale. Un spectacle réellement navrant.

Castres/Brive : 28-6. Jérémy FADAT

Le rugby est un sport de vice et de combat. Brivistes et Castrais ont donc fait honneur à ces deux vertus samedi. D’abord les Tarnais qui savaient que M. Matheu arbitrait là sa première rencontre de Top 14 de la saison. Alors évidemment, ils ont cherché à profiter de son manque d’automatismes face aux nouvelles consignes concernant les commandements dans le secteur de la mêlée fermée. Bien maligne, la première ligne castraise a ainsi légèrement anticipé les trois premières entrées pour prendre le dessus sur son homologue adverse. Et voilà les Brivistes sanctionnés les trois fois… Romain Teulet pouvait s’en donner à cœur joie. Du coup, au vice tarnais, les Corréziens ont répondu par le combat, au sens littéral du terme. Dans l’obligation de se faire respecter, ils ont décidé de relever la quatrième mêlée. Résultat : bagarre à l’ancienne pour tenter de rectifier la tendance ! A l’heure où l’on ne cesse de parler de l’évolution du rugby professionnel, certaines recettes restent et resteront éternelles. Même au plus haut niveau…

Toulouse/Bayonne : 29-20 - Vincent BISSONNET

"En deuxième ou en troisième ligne, peu importe à vrai dire. Du moment qu'il est sur le terrain, c'est tout ce qui compte..." En évoquant la performance du polyvalent Abdelatif Boutaty, vendredi soir dans les travées du stade Ernest-Wallon, les yeux de l'entraîneur des avants de l'Aviron bayonnais Thomas Lièvremont se mettent à scintiller. Le Marocain, régulièrement utilisé en deuxième ligne depuis le début de saison, a fourni une prestation de haut de gamme à Toulouse, en position de flanker. Titularisé à seulement onze reprises l'année dernière sous les couleurs de Montauban, Boutaty s'impose comme la révélation de cette reprise du championnat, grâce à une intense activité, notamment en défense où ses qualités et son rendement de plaqueur impressionnent. On a beaucoup parlé des arrivées et de l'apport des Boyet, Audy ou Pietersen. Mais avec Boutaty aussi, Bayonne ne s'est pas trompé !

Toulon-Clermont : 28-16 - Pierre-Laurent GOU

On aurait pu parler du brio de Wilkinson, ou de la rage de vaincre affiché par Joe Van Niekerk. La revanche de Saint-Etienne a tenu toutes ses promesses en terme de folklore, engagement et suspense. Pourtant si l’on doit garder qu’une image, elle n’est pas sportive. La scène se passe près d’une heure après le coup d’envoi. Les Clermontois montent un à un dans le bus, les visages quelque peu déconfits. Autour d’eux une vingtaine de gosses, les ramasseurs de balle qui arborent fièrement des maillots du RCT et qui attendent autographes et photos. Et bien pas un seul clermontois ne les snobera. Tous s’arrêteront et se plieront au petit jeu de la signature ou de la prise de vue. Même l’austère entraîneur Vern Cotter acceptera sans rechigner de se faire tirer le portrait. Chapeau bas.*

Agen/Montpellier: 6-35 - Bruno FABIOUX

Les Agenais avaient-ils flairé le mauvais coup, avaient-ils eu un drôle de pressentiment ? Une chose est sûre, ils ne se sont pas bousculés au portillon d'Armandie (capacité : 12 800 places) samedi soir pour la venue du Montpellier Rugby Hérault. Ils n'étaient que 7827, soit nettement moins que le 5 septembre pour la venue des Perpignanais (10347 entrées) ou que le 28 août pour celle des Biarrots (9424 entrées). Deux rencontres qui s'étaient pourtant soldées par une victoire contre Biarritz (28-23) et un match nul contre Perpignan (23-23). Etant donné ces deux résultats que l'on peut considérer comme des performances, étant donné le bon début de saison des Montpelliérains, de la présence parmi eux de deux Tricolores, Fulgence Ouedraogo et François Trinh-Duc, on pouvait imaginer que le public agenais, privé de haut niveau pendant trois saisons, se fut rué un peu plus massivement aux guichets. Qu'en sera-t-il dès les premiers frimas? Qu'en sera-t-il si les mauvais résultats se confirment (Agen s'est incliné durement samedi, 6 à 35, contre Montpellier) et que le SUALG soit confronté rapidement au spectre du maintien ? Quand il aura alors besoin du soutien mordicus de son seizième homme. Peut-être faut-il mettre cette "désertion" sur le dos des "derniers beaux jours" et d'un dernier week-end collectif au bord de l'océan. A moins que le public du stade Alfred-Armandie ne soit orphelin de Rupeni Caucaunibuca, aujourd'hui victime de ses frasques et relégué sur le banc de l'infâmie. Samedi soir, le public d'Agen a chaleureusement et sportivement applaudi François Trinh-Duc, l'ouvreur de Montpellier et de l'équipe de France, quand il a cédé sa place à Benoît Paillaugue en fin de rencontre. Samedi prochain, Paris et ses paillettes débarquent à Armandie; une rencontre d'ores et déjà capitale pour les joueurs du SUALG et... leur public.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?