Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Juan Martin HERNANDEZ - Septembre 2010 - Metro Racing 92
    Juan Martin HERNANDEZ - Septembre 2010 - Metro Racing 92
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Nouveau volet avec le retour d'Hernandez, l'éclosion de Barraque à Biarritz et la performance royale de la troisième ligne de Brive.

Castres-Racing : 31-25 – Jérôme FREDON

Un vrai régal pour les yeux ! Pour son retour comme titulaire en Top 14, Juan Martin Hernandez nous a enchantés. Face au Castres olympique, le magicien argentin a montré qu'il n'avait rien perdu de son habileté et de son aisance technique. Pour preuve, le drop en feuille morte réussi dans les arrêts de jeu de la rencontre alors qu'il était en total déséquilibre. Un coup de génie offrant un point de bonus défensif quasi inespéré aux Alto-Séquanais. JMH n'a pas fini de nous ensorceler...

Biarritz-Stade français : 19-11 – Clément MAZELLA

On aurait encore pu mettre en lumière Dimitri Yachvili et son pied magique, auteur de quatorze points au pied mais aussi d’un incroyable drop à 48m en coin en fin de rencontre. Pourtant, la performance de son jeune compère à la charnière, Jean-Pascal Barraque, nous a laissé pantois. A 19 ans à peine, il s’est vu confier les clés du jeu de son équipe dans un match déjà couperet pour les Basques et a véritablement assuré pour sa deuxième titularisation. Excellent dans l’animation et l’alternance, il n’a cessé en deuxième mi-temps de créer du danger dans la défense parisienne, se faisant un malin plaisir à prendre les intervalles. On pourrait lui reprocher deux drops ratés mais son jeu au pied fut précis dans l’occupation. Un match plein et une sortie saluée comme il se doit à la 79e par un public d’Aguiléra conquis. L’avenir lui appartient.

Brive-Toulon : 27-9 – Jean-Roger DELSAUD

Bien sûr, on ne peut passer sous silence les incidents ayant marqué le début de cette rencontre et notamment sur le carton rouge sanctionnant la spectaculaire cravate de Mafilo Kefu sur Alexis Palisson. Sachant que cette expulsion pesa lourd dans les jambes toulonnaises lors de la deuxième mi-temps. Mais cela ne doit pas pour autant nous conduire à mésestimer la performance des Brivistes. Et si Gerhard Vosloo marqua le premier des trois essais corréziens, ce n’est pas dû au hasard tant le flanker briviste éclabousse de sa classe tous les matchs depuis le début de saison, bien épaulé, il ne faudrait pas l’oublier, par ses deux compères: Antonie Claassen et Alix Popham. C’est un véritable joyau que cette troisième ligne, en défense mais également en attaque.

Toulouse-La Rochelle : 50-3 - Grégory LETORT

Sa transformation manquée, synonyme de défaite mercredi à Montpellier (22-21 ; 4e journée) était encore dans toutes les mémoires. Et Nicolas Bézy, demi polyvalent du Stade toulousain avait encore l'amertume à vif. Remplaçant dimanche contre La Rochelle pour le cinquième round du Top 14, il avait un poids en plus à assumer, celui de l'échec. Face au promu, Toulouse était sous pression : défaite interdite. Pour Bézy, ce n'était pas plus simple. Mais de suite, il a su que le public d'Ernest-Wallon avait envoyé valser toute rancœur à son égard. A l'annonce des équipe, Bézy a ainsi eu droit à une ovation. "J'étais très heureux. Les supporters ne m'en voulaient pas. Cette attitude m'a vraiment fait plaisir". Surtout, quand il est entré en jeu après 50 minutes de jeu à la place de David Skrela, il s'est montré à la hauteur. Chef d'attaque inspiré et attaquant décisif. Après son essai à Montpellier, il a récidivé avec une action individuelle de classe derrière une mêlée enfoncée. L'inspiration, la vitesse et à la clé, le cinquième essai de sa carrière en Top 14. Avec en prime, la transformation. Réponse parfaite d'un apprenti-champion. S'il y avait lieu de s'inquiéter, Bézy s'est déjà relevé.

Bourgoin-Bayonne : 23-28 – E.M

L'Aviron au front. Loin de leurs bases, les Basques ont remporté une précieuse victoire en terre iséroise pour s'offrir une première place du classement parfaitement méritée. Le contraste est évidemment saisissant avec le parcours réalisé l'an dernier. Les résultats actuels et plus encore la performance réussie face à Bourgoin ne doivent rien au hasard. L'Aviron doit certes remercier Benjamin Boyet, parfait dans l'animation et décisif dans ses tirs au but, mais il ne faudrait pas oublier la superbe prestation, réalisée à Pierre-Rajon, par la mêlée bayonnaise et notamment sa première ligne. Ou sa première ligne, plus exactement. Avec, en tête d'affiche, Clément Baïocco. Impérial. Qui tira ses partenaires vers le haut. Lafond, Iguiniz, Boyoud, sans oublier Roumieu et Héguy furent ainsi royaux. La force basque !

Agen-Perpignan : 23-23 - Emilie DUDON

Dimanche contre Perpignan, les Agenais n'ont pas été mordants seulement en deuxième mi-temps, lorsqu'ils ont entamé la plus grande remontée de l'histoire du Top 14 pour décrocher un match nul. Ils ont aussi fait preuve de caractère à la sortie des vestiaires, quand ils ont enfin dit ce qu'ils pensaient vraiment de Rupeni Caucaunibuca. "Compte tenu de ce qu'il a fait au club, on ne pourra plus lui faire confiance", avait asséné le jeune arrière Brice Dulin. "Nous avons fait sept semaines de physique pour être prêts le jour J. Quand sera-t-il prêt ?", s'interrogeait pour sa part le capitaine Adri Badenhorst, qui fait pourtant partie des proches du Fidjien. Pour Jalil Narjissi, qui avait eu "Rups" au téléphone depuis son retour en France vendredi, son ami a "manqué de respect au club et à nous, les joueurs". Il semble bien que dimanche, les Lot-et-Garonnais se sont définitivement affranchis de Rupeni Caucaunibuca. Sur le terrain, en prouvant qu'ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs en son absence. Et dans les vestiaires donc. "Trouver les ressources mentales pour revenir de 20 points alors qu'on est mené 20-0 par le vice-champion de France, devant son public et contre le vent, c'est assez exceptionnel. C'est peut-être le début de quelque chose", confiait le manager agenais Christian Lanta. Peut-être. Mais ce qu'on retient surtout ces derniers jours à Armandie, c'est la fin d'une aventure abracadabrantesque et formidable. "Le SUALG et Rupeni ont vécu une très belle histoire, il a enchanté Armandie à maintes reprises mais, comme toutes les histoires, il faut qu'elles s'arrêtent un jour", a expliqué le président suaviste Alain Tingaud en conférence de presse. Ce jour, c'est le 6 septembre, date à laquelle les dirigeants lot-et-garonnais ont signifié au Fidjien volant la rupture de son contrat. Les histoires d'amour finissent mal en général. La question est maitenant de savoir si Agen s'en remettra.

Clermont-Montpellier : 27-10 – Bruno FABIOUX

Que doit-on retenir de ce match entre le champion de France et une des équipes en forme du moment? Entre un Clermont-Auvergne au quasi grand complet (manquaient entre autres Mario Ledesma, Julien Pierre et Morgan Parra) et un Montpellier Hérault Rugby qui avait fait tourner son effectif après sa victoire face au Stade toulousain le mercredi précédent (manquaient entre autres Mickaël Ladhuie, Mamuka Gorgodze, Drickus Hancke, Fulgence Ouedraogo, Julien Tomas, Masi Matadigo...). Que l'équipe soit-disant bis de Montpellier a bien failli jouer un sale tour aux champions à Marcel-Michelin. Le match a basculé sur "pas grand-chose", une faute bête de Grant Rees (un plaquage sans ballon sur Jamie Cudmore) qui a valu un carton jaune au Sud-Africain. A quatorze, les Montpelliérains ont cédé après le coup de sirène et encaissé un essai de Julien Malzieu transformé par Brock James. Et au lieu de rentrer aux vestiaires avec sept points de retard, le firent avec dix. Ils n'encaissèrent plus aucun point avant l'ultime coup de sirène, après lequel Jaimie Cudmore planta un troisième essai ("anecdotique" pour reprendre Eric Béchu) pour l'ASMCA. Entre temps, Benoît Paillaugue rata deux pénalités dans ses cordes qui eurent peut-être offert aux Montpelliérains un point de bonus défensif qu'ils méritaient amplement.

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