Les actes manqués bayonnais

On se serait presque cru trois ans plus tôt. Le 30 août 2006, l'Aviron avait été ridiculisé par une défaite 54-0 à Aguilera. Et en ce 12 septembre 2009, les Bayonnais affichaient une nouvelle fois des mines terrassées dans les couloirs d'Anoeta, à l'image du capitaine Rémy Martin qui a refusé de parler à la presse. Pourtant, Bayonne a seulement perdu 6-12 cette fois. Pas de quoi rougir a priori. Et pourtant... "Quand tu perds de vingt points, tu n'as pas de regrets, expliquait le talonneur David Roumieu. Là, on a eu plus d'occasions qu'eux. Il y avait la place de prendre les quatre points. Surtout qu'ils ont joué à 14 pendant une demi-heure."

C'est bien là que le bât blesse : l'Aviron bayonnais aurait dû gagner ce match s'il s'en été donné les moyens. "Avec la première demi-heure que nous réalisons, nous devons "breaker" le match, déplorait le coentraîneur Thierry Mentières. Nous sommes supérieurs dans tous les compartiments du jeu, en terme de vitesse, de rythme, au niveau du paquet d'avants, de la défense... D'ailleurs, on nous refuse un essai valable. Mais au-delà de ça, nous ne sommes pas capables de valider notre domination."

"On peut faire souffrir n'importe qui"

Ce manque de réalisme constitue la première explication de la défaite bayonnaise. La deuxième, c'est le manque de maîtrise affichée par l'équipe alors qu'elle aurait dû submerger les Biarrots après le carton rouge reçu par Taele (47e). Entre approximations et indiscipline, les joueurs de l'Aviron se sont enlisés tout seuls dans un jeu inefficace. "A partir du carton, on se met à jouer à la baballe et on ne maîtrise pas alors que le BOPB se contente d'occuper le terrain, analysait l'arrière Pépito Elhorga, sorti après le tampon du deuxième ligne biarrot. Ne pas avoir pris le dessus alors que nous étions à 15 contre 14 montre que nous devons grandir encore."

Bayonne manque donc d'expérience également. Paradoxalement, c'est ce qui amenait Thierry Mentières à positiver après la rencontre. Explications : "Même si je suis extrêmement déçu, il faut remettre les choses dans leur contexte. Si nous avions mené à la mi-temps, le match aurait été différent. Ce derby constitue une expérience nouvelle pour nous. Les joueurs savent qu'ils peuvent faire souffrir n'importe quelle équipe désormais." Il y a donc du positif dans cette défaite. "Prendre un point à l'extérieur, c'est déjà pas mal, soulignait David Roumieu. En conquête, dans le jeu au sol et dans les intentions, nous avons été supérieurs. Ce revers ne marquera pas un coup d'arrêt pour nous. Nous avons aussi perdu à Toulouse alors que nous aurions dû gagner et nous avons bien réagi contre Bayonne." Montpellier, qui se présente à Jean-Dauger vendredi, est prévenu. Bourgoin y avait encaissé un cinglant 53-6, avec sept essais à la clé.