Le tour du Midi Olympique

Par Rugbyrama
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L'intox du derby basque, les promesses du Racing-Metro ou d'Albi... Les envoyés spéciaux du Midi Olympique reviennent sur la sixième journée du Top 14 en retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque rencontre. Tour d'horizon.

Toulouse-Albi : 19-13 - Emmanuel MASSICARD

"L'issue devait être fatale. Sans surprise, le Stade toulousain, même amoindri, ne ferait qu'une bouchée du dernier au classement, Albi. Il n'en fut rien. Bien au contraire. Avec Jauzion à l'arrière et Fritz à l'ouverture, Toulouse a déjoué. Imprécis, sans inspiration ni justesse. Il aura fallu un essai de coquin d'Elissalde pour que Toulouse n'évite de commettre face aux Tarnais sa "boulette" annuelle à domicile. La honte est évitée. La fierté, elle, peut légitimement accompagner les Albigeois qui ont rivalisé. Sans le carton jaune de Vervoort, sans les deux pénal-touches gâchées en fin de rencontre, ils auraient pu créer un invraisemblable exploit. Précis en défense, rigoureux dans la stratégie, dominateurs devant en deuxième période, ils ont prouvé qu'ils pouvaient exister dans ce Top 14. La course aux points est lancée."

Biarritz-Bayonne : 12-6 - Nicolas ZANARDI

"J'aime la démesure, le brin de fierté orgueilleuse qui fait des Basques un peuple à nul autre pareil. J'avait déjà apprécié le coup d'intox des Bayonnais lorsque ceux-ci avaient exagéré un tantinet artificiellement leur assistance à Anoeta, lors de la réception du Stade français. Je ne peux dès lors que m'extasier devant les Biarrots, lorsqu'ils annoncèrent par la voix vibrante de leur speaker : "Mesdames, Messieurs : vous êtes très exactement... 29000 aujourd'hui à Anoeta !" Dans le genre "gonflé comme un melon", on fait rarement mieux. Pile 29000, il fallait le faire. D'autant que cela fait exactement mille de mieux pour Bayonne-Stade français...
Sans rire, ces petites piques, ces petits riens font mon bonheur. Heureusement d'ailleurs, car d'un point de vue strictement technique, le match n'atteint jamais les sommets. Beaucoup d'engagement certes, beaucoup de combat, certes. Mais au final, très peu d'initiatives prises par le BO, et au contraire beaucoup trop par les Bayonnais. Les en blâmer ? Surtout pas. Je constate que si la rencontre s'était déroulée le même week-end à Sapiac l'essai de Thibaut Lacroix aurait été accordé sans sourciller. Je n'omets pas non plus l'occasion manquée par Peyras, coupable d'avoir ralenti et d'avoir vu Ngwenya lui souffer un ballon déposé dans l'en-but par Elhorga. Alors certes, Bayonne a parfois oublié d'utiliser sa tête et d'occuper le camp biarrot, surtout lorsqu'ils se trouvaient en supériorité numérique. Reste que l'Aviron a des qualités indéniables, qui ne demandent qu'à être exprimées avec un peu plus d'alternance. Vivement le retour à Jean-Dauger !

Clermont-Racing : 30-22 - Marc DUZAN

"On ne sait pas vraiment si le génie des Springboks François Steyn métamorphosera le jeu de lignes jusque là un rien ordinaire des Racingmen. Ce dont on est certain en revanche, c'est que si le paquet d'avants des Hauts de Seine poursuit sa saison comme il l'a débuté, le club de Jacky Lorenzetti a une belle carte à jouer dans ce Top 14 2009-2010. Face à Clermont samedi dernier, les colosses du 92 ont en effet dominé les Auvergnats en mêlée fermée, en touche, dans le jeu au sol et à l'impact. Rien que ça ! Portés par un Chabal très actif, confortés dans leur entreprise de démolition par le jeu au pied de Merthens et Fortassin, ils auraient même pu quitter la pelouse du stade Marcel-Michelin avec les quatre points de la victoire. Il n'en fut rien mais c'est désormais très clair : si le Racing n'est pas encore génial, il est bel et bien intimidant..."

Stade français-Castres : 44-18 - Arnaud BEURDELEY

"Un président de club, c'est avant tout un patron. Le "big boss". Un personnage à poigne. Qui en impose. Charismatique. Celui qui prend les décisions. Et surtout, qui les assume. Max Guazzini a souvent été stigmatisé comme un président fonctionnant à l'affectif. Peut-être trop. Il a d'ailleurs parfois pâtit de ce mode de fonctionnement. Mais en décidant, mardi dernier de se séparer de Christophe Dominici, il a démontré qu'il pouvait agir autrement. Sans doute cela n'a-t-il pas été facile pour lui de "virer" son fils "spirituel", l'icône de son club. Mais il l'a fait. Contraint et forcé par une série de résultats calamiteux. La victoire des siens samedi sur Castres (44-18) lui a donné raison. Au moins, sur l'instant. Et comme Max Guazzini est un président sensible, à fleur de peau, il n'a pu contenir quelques larmes de joies au coup de sifflet final. Une émotion que nous avons partagée."

Montauban-Brive : 23-20 - Jérôme PREVOT

"On a coutume de dire qu'en rugby, le résultat est presque toujours logique. Plus qu'en foot en tout cas. Mais samedi à Sapiac, il nous a bien semblé que le moins fort, Montauban, l'a emporté. Le MTG a souffert en mêlée et surtout en défense, l'alpha et l'omega du rugby moderne. Les Tarn-et-Garonnais ont manqué beaucoup de plaquages, c'est vrai. Mais le fait d'avoir surmonté ce handicap montre aussi qu'ils ont en ce début de championnat, ce supplément d'âme qui va peut-être sauvé leur saison."

Montpellier - Toulon : 21-20 - Jerôme FREDON

"Et Yves-du-Manoir s'embrasa. Sorti de sa torpeur par l'essai de l'espoir inscrit par Sébastien Kuzbik à la 70ème minute, le public montpelliérain se mit à pousser comme il ne l'avait encore jamais fait auparavant. Ambiance volcanique. Sous les battements sourds des pieds des milliers de spectateurs, les tribunes de du-Manoir tremblèrent sur leurs fondations. Sans le soutien sans faille de leur seizième homme, il est fort à parier que les partenaires de Fulgence Ouedraogo n'auraient pas pas coiffé Toulon sur le fil. Ce MHR/RCT du 12 septembre 2009 risque aussi de faire date au niveau des supporters héraultais. Le public du Manoir d'ordinaire si discret, a enfin réussi se lâcher."

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