Le tour de Midi Olympique

Clermont/Perpignan (22-17) - Marc DUZAN

Intense, engagé. A la fois austère et spectaculaire. Un vrai match de mecs entre deux équipes qui se respectent, sans pour autant s'aimer. L'accrochage entre Martin Scelzo et Jerome Schuster fit des étincelles. Quant au mano à mano entre Jamie Cudmore et Grégory le Corvec, il tint les 17 000 personnes du stade Marcel Michelin en haleine pendant quatre-vingt minutes... Que retenir de cette revanche explosive de la dernière finale du Top 14 ? Clermont poursuit sa montée en puissance. Mais surtout, l'Usap, même privée vendredi soir de Gavin Hume, Robins Tchale-Watchou, Jerome Porical, Gerry Britz ou Perry Freshwater, reste le grand favori à sa propre succession. Une défense de fer, des joueurs taillés dans le roc, une conquête efficiente et des aptitudes évidentes pour l'art de la guerre : après la rencontre, l'ancien ministre des sports Bernard Laporte admettait même qu'il faudrait être très fort pour arracher des mains velues de Nicolas Mas et Marius Tincu le Bouclier de Brennus.

Castres/Brive (35-10) - Emmanuel MASSICARD

Cette route du Tarn n'en finit plus de dérouler ses courbes et épouser les collines avec un soleil, malicieux, qui joue à cache-cache derrière les platanes. Samedi midi, en direction de Castres et du stade Pierre-Antoine, tout est calme à l'entour. Comme si le temps s'était arrêté. Seul, dans la voiture, je repense aux propos élogieux tenus quelques jours plus tôt par Nicolas Zanardi au sujet de Cameron McIntyre. A l'écouter, le Néo-Zélandais serait l'une des clés de la réussite actuelle du CO. A dire vrai, le joueur est transfiguré. Comme nombre de Castrais. Ici apparaissent les premiers effets du tandem Travers/Labit. Samedi midi, en arrivant au stade, j'apprends que le fameux McIntyre a été papa au cours de la nuit dernière - Welcome Lili May - et qu'en restant auprès de son épouse, il n'a que peu dormi. Qu'importe, il sera présent sur le terrain. Peut-être moins à l'aise que de coutume, moins vif, moins inspiré, moins coruscant. Manquant de fraicheur pour éclairer le collectif tarnais qui connu quelques ratés. Heureusement, pour un McIntyre aux traits tirés, il restait un Albouy aux idées claires. Un Andreu électrique. Un Teulet décisif. Sans oublier un Masoe explosif et un Tekori boulimique. Beaucoup trop pour le CABCL livré aux commandements imprécis de son demi de mêlée anglais Shaun Perry. L'homme qui avait vécu un véritable naufrage à Albi, n'a guère été plus heureux - c'est peu dire - en visitant la sous-préfecture tarnaise. N'est pas Cameron qui veut.

Bayonne/Albi (46-13) - Bruno FABIOUX

Il y avait comme qui dirait du beau linge, samedi à Jean-Dauger. Campagne pour les régionales oblige, les politiques s'encanaillent. Bien isolé quand même dans la tribune VIP, on pouvait reconnaître Xavier Darcos, tête de liste UMP en Aquitaine, aux côtés du député européen Alain Lamassoure et du sponsor numéro 1 de l'Aviron bayonnais, le lunetier Alain Afflelou. Echarpe aux couleurs de l'Aviron bayonnais autour du cou, le candidat Darcos alla même jusqu'à prendre une bouffée de camphre dans les vestiaires des vainqueurs, en compagnie du maire de Bayonne, Jean Grenet. En cas d'élection, on suggère à Xavier Darcos un tour d'honneur en "Pottoloko". B. F.

Toulon/Biarritz ( 21-20) - Pierre-Laurent GOU

Toulon, l’Argentine. Au RCT, il y a l’inamovible Van Niekerk, la star Wilkinson, les frenchies ou PSA’s boys Mignoni, Emmanuelli, Bruno, l’incomparable SBW et bien sûr depuis cette année, l’homme à tout faire (et bien), Fernandez-Lobbe. On sait aussi depuis samedi, que le troisième membre de la sélection argentine (il y a aussi Lozada) Félipe Contepomi n’est pas venu dans le Var pour se la couler douce. Samedi face à Biarritz on a pu apercevoir qu’il n’était pas très loin de la grande forme. Qu’il retrouvait ses sensations de buteur bien sûr – c’est lui qui passe la transformation de la gagne en coin – mais aussi, surtout dans le jeu. Positionné à l’ouverture son entente avec Mignoni puis Wilkinson, ne fût pas loin d’être parfaite. Il fût le maître à jouer des Toulonnais qu’il savait être avec l’Argentine ou le Leinster. Si bien que depuis samedi soir, PSA a vu la concurrence à l’ouverture s’accroitre de manière exponentielle. Saint-André doit être le seul entraîneur en France à devoir trancher pour le poste d’ouvreur entre deux tels joyaux !

Bourgoin/Montauban (22-14) - Francis LARRIBE

Silence on coule ! Le staff technique montalbanais a interdit à ses joueurs de parler à la presse, nous révèle Midi Olympique dans son édition du jour. Rajoutant de la fébrilité à des Montalbanais relégables sportivement depuis samedi, et mal en point financièrement. Résultat, les joueurs acceptent quand même de parler sous couvert d’anonymat. Au moment où le club aurait peut être besoin de donner une bonne image afin d’attirer d’éventuels nouveaux sponsors, ce n’est pas en se laissant dans une guerre avec les médias que le staff fera avancer la cause des Montalbanais. Les entraîneurs du MTGXV devraient prendre exemple sur leur hôte du week-end, Catinot-Pemeja qui ont toujours laissé leurs portes grandes ouvertes.

Stade français/Toulouse (0-29) - Arnaud BEURDELEY

On aurait pu vous parler de la déculottée subie par le Stade français. Evoquer les maux qui rongent le club de la capitale depuis plusieurs semaines. Raconter le coup de gueule que Max Guazzini a poussé dans le vestiaire parisien. Au lieu de tout cela, on préfère vous dire notre satisfaction de voir la performance réalisée par David Skréla. L'ancien demi d'ouverture du Stade français a réussi un sans-faute samedi sur une pelouse du Stade de France qu'il connaît par coeur. Certes, il a raté deux drops difficiles en début de match, mais il a signé un 100% de réussite dans ses tentatives face aux perches. Surtout, il a su animer le jeu du Stade toulousain en gérant une parfaite alternance entre occupation et mouvement vers les extérieurs. Pourtant, "La Skrele" avait été sérieusement secoué quinze jours plus tôt face à Toulon par les sifflets des supporters de la ville rose. "Je suis persuadé que ceux qui avaient sifflé David Skrela à Ernest-Wallon, sont les mêmes qui lui demanderont un autographe aujourd’hui" a dit samedi soir en salle de presse Guy Novès, sans même qu'on lui pose de question sur son joueur. L'intéressé, lui, n'a pas souhaité s'étaler sur sa performance. Tout comme il n'a pas souhaité commenter le niveau de jeu des Parisiens. La marque des grands. Parce que c'est aussi ça, David Skréla.

Montpellier/Racing-Metro (22-19) - Jérémy FADAT

Vendredi, mon collègue Pierre-Laurent Gou écrivait un papier dans Midi Olympique sur la "Fulgence dépendance" montpelliéraine pour présenter la rencontre face au Racing-Metro. "N’allez pas faire un papier sur cette simple coïncidence", lui rétorquait l’intéressé à la statistique suivante : huit absences du capitaine du MHR, huit défaites ! Eh bien, désolé pour lui mais force est de constater que son influence a encore été évidente samedi soir. Et si cela peut le rassurer, il n’est pas le seul indispensable dans les rangs héraultais au regard de cette rencontre… Il y a une équipe avec les internationaux et une équipe sans eux du côté de Montpellier. Normal direz-vous… Quand Ouedraogo survolait les débats en touche, plaquait à tour de bras et créait sans arrêt des brèches dans la défense adverse en fin de match, son compère François Trinh-Duc continuait son récital. Impeccable au pied et dans l’alternance, il n’a cessé de transpercer à de multiples reprises le rideau francilien, comme sur l’essai de Van Staden. Rassurant pour Marc Lièvremont. Alors, si ce n’est une "Fulgence dépendance", il existe au moins une "Fulgence et François dépendance"…