Attoub : "Je reste très déçu"

Par Rugbyrama
  • david attoub stade français 2008
    david attoub stade français 2008
Publié le Mis à jour
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La FFR a accepté la proposition du CNOSF de réduire la peine de David Attoub de 70 à 52 semaines. Le pilier du Stade français avait été condamné à 18 mois de suspension par l'ERC après une fourchette sur l'Irlandais Stephen Ferris. S'il pourra rejouer à partir du 18 décembre, le joueur reste déçu.

Quelle est votre réaction après l'annonce de la réduction de votre peine ?

David ATTOUB : Je suis content par rapport aux gens de la Ligue et du club qui se sont mouillés pour moi mais ça reste une déception parce que je pensais rejouer en août. Au départ, le conciliateur avait fait une proposition de réduction à 35 semaines. J'aurais préféré qu'ils acceptent celle-là.

On vous sent très partagé...

D.A. : Je suis partagé effectivement. Il reste environ 60 000 euros de frais à payer, c'est beaucoup d'argent... Et puis, c'est une déception parce que reprendre en décembre, presque à la moitié de la saison et avec un groupe nouveau, c'est très compliqué. C'est toujours mieux qu'en avril, certes, mais je reste très déçu.

Qu'englobent les frais dont vous parlez ?

D.A. : Il y a des frais d'ERC et d'avocats de l'ERC, qui s'élèvent à 48 000 euros environ. Il y a aussi eu des frais d'avocat en France et j'ai payé un expert. Au total, cela va me revenir à 75 000 euros environ. C'est vraiment beaucoup d'argent. Je ne sais pas si tout sera à ma charge mais j'en ai déjà payé une partie. Je vais essayer de négocier avec l'ERC. Julien Dupuy avait écopé de 4 ou 5000 euros de frais, moi j'en ai eu 48 000 ! Au niveau de la sanction, c'était disproportionné, mais ça l'est aussi au niveau des frais. Je ne suis pas très content... Je vais me donner un temps de réflexion avec le club et mon avocate pour savoir si je vais faire appel.

Vous l'envisagez encore ?

D.A. : Pourquoi pas ? Il me reste encore le tribunal administratif alors pourquoi pas ? Il faut se réunir et y réfléchir. Je ne sais pas si je le ferai. On va voir.

Cette réduction de peine n'est donc pas une victoire pour vous ?

D.A. : Bien sûr que c'est une victoire mais ça reste quand même et surtout une déception. Etre sanctionné sur une saison est difficile mais sur deux... Il y a aussi le problème des frais...

A l'annonce de votre sanction, vous aviez affirmé craindre qu'elle ne mette un terme à votre carrière. La bonne nouvelle, c'est que vous pourrez la reprendre dès décembre...

D.A. : Au départ, je suis passé par plusieurs phases. Au début, on reçoit le coup et on subit. Ensuite, on passe par une période d'énervement. Là, je suis plus motivé que jamais. J'ai vraiment envie de très vite rejouer au rugby pour montrer à tous les gens qui me croyaient mort ou qui ont voulu me tuer que je suis capable de revenir. Et je reviendrai, encore plus fort, pour moi, pour ma famille. Je vais avoir un bébé, c'est ce qui me fait tenir. Il faut que je mette toute cette frustration et tout cet énervement à profit pour le transformer en positif.

Quel est votre quotidien actuellement ?

D.A. : Je continue à m'entraîner tous les jours. Pour moi, c'est important de rester en forme et de ne pas me laisser aller. Quand on s'arrête longtemps, on a beaucoup de mal par la suite et je préfère continuer à travailler pour revenir au plus vite à mon meilleur niveau quand il le faudra.

Comment envisagez-vous les prochains mois ?

D.A. : Je vais faire la reprise avec les autres joueurs (le 14 juin, ndlr). Mon cas personnel est important mais le groupe l'est encore plus. Je veux rester avec les autres, essayer de les faire travailler, progresser. Bref, je me mets au service du collectif. C'est ce qui compte le plus.

Parvenez-vous à sortir du positif de cette histoire ?

D.A. : Grâce à ça, je me suis rendu compte que la carrière d'un sportif de haut niveau est extrêmement fragile. Ça tient à un fil alors il faut profiter de tous les instants sur un terrain. Ce sont des instants magiques et on s'en rend compte quand on ne peut pas jouer. Je me suis aussi rapproché des entraîneurs, pour m'améliorer en ce qui concerne la vision du jeu notamment. Là, je vais vivre une nouvelle expérience avec un nouveau coach, un nouveau groupe. Il faut essayer d'en tirer le meilleur... Mais tout ça, c'est une frustration permanente. On s'entraîne, on s'entraîne, sans jamais avoir le sésame à la fin de la semaine.

Cette expérience vous a-t-elle fait changer ?

D.A. : Bien sûr. Il y a une remise en question d'un peu tout, de ma carrière dans sa globalité. Je vais appréhender mon retour, je sais que je vais être attendu et que mon jeu devra être le plus costaud possible en faisant très attention à tout.

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