DIC: Un peu de répit

Par Rugbyrama
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La suppression du droit à l'image collective (DIC), qui doit encore être validée par le Sénat, ne sera finalement pas effective au 1er janvier mais au 30 juin prochain, afin de ne pas déséquilibrer les finances en cours des clubs. Une bouffée d'oxygène... provisoire. Explications.

LE DIC, KESAKO?

DIC. Trois petites lettres qui font aujourd'hui trembler les présidents de clubs professionnels. Voté en 2004 et prévu pour durer jusqu'en 2012, le droit à l'image collective permet aux clubs professionnels d'économiser 30% des charges sur les salaires de leurs joueurs gagnant plus de deux fois le plafond de la sécurité sociale*, au titre de l'exploitation collective de leur image. Il profite à 1 444 sportifs professionnels en France, pour l'essentiel footballeurs et rugbymen (625). En Top 14, les clubs économisent entre 500 000 et 800 000 euros par an soit un total d'environ 10 millions pour le championnat. S'il venait à disparaître, les clubs qui ont déjà des difficultés à boucler leur budget se retrouveraient en grande difficulté.

STARS CONTRE ECONOMIE

Le problème, c'est que le dispositif coûte chaque année plus de 30 millions d'euros aux finances publiques. D'où la volonté du gouvernement de le supprimer dans un souci d'économie. L'Association nationale des ligues professionnelles a rapidement dénoncé le vote des députés, soulignant que le DIC avait prouvé son utilité. Il a notamment permis aux clubs de conserver des (futures) stars ou de faire venir des grands joueurs au pays comme Sébastien Chabal et Jonny Wilkinson pour le rugby, Yoann Gourcuff (Bordeaux) en football. Mais on ne devrait pas en rester là du côté du gouvernement. Le président Nicolas Sarkozy vient en effet de demander la création d'une mission de réflexion sur la rémunération accordée aux sportifs de haut niveau.

LIGUES 1, GOUVERNEMENT 1

Dans la bataille qui les oppose au gouvernement, les Ligues professionnelles ont gagné une première bataille. Elles viennent d'obtenir ce mardi que la suppression du DIC soit repoussée au 30 juin et ne soit pas effective au 1er janvier. Ainsi, les budgets de la saison ne seront pas perturbés et cela n'obligera pas les clubs à trouver des centaines de milliers d'euros en catastrophe. Le président de la LNR Pierre-Yves Revol s'était montré très pessimiste expliquant que des clubs comme Montauban et Bourgoin auraient été menacés de dépôt de bilan. "Le rugby professionnel est en danger, avait-il dit. Le DIC n'est pas un avantage fiscal. Le supprimer maintenant entraînerait une surcharge de 500 à 800000 euros par club, soit environ 5% de leur budget. On ne change pas les règles en milieu de partie."

UN HORIZON PLUTOT SOMBRE

Le gouvernement n'a clairement pas l'intention de reculer. Et ce ne sont pas les actions prévues (des t-shirt "le rugby pro en danger" seront portés par les joueurs du Top 14 jeudi) qui vont le faire reculer. L'année prochaine, les clubs vont devoir faire face à un trou conséquent. "Je ne sais pas comment je vais trouver ces 800 000 euros, lance le président du Stade français Max Guazzini, présent lors d'une réunion de toutes les ligues professionnelles ce mardi. Personne ne va me les donner. C’est honteux de faire ça. Ca montre bien qu’en matière sportive, la France est un pays du tiers-monde. C'est un coup de poignard dans le dos!Tout ça pour l'idéologie de certains députés qui veulent briller à l'Assemblée..." Pour compenser, les salaires vont-ils baisser? Les stars s'enfuir? Toujours est-il que la suppression du DIC annonce une nouvelle ère dans le rugby. Et pas de celles qui le font avancer.

*Le plafond de la sécurité sociale est de 33 276 euros bruts annuels. La suppression du DIC concerne les joueurs qui touchent plus de 66 552 euros, soit 5546 bruts mensuels.

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