Castres se décontracte

A moins de 24 heures du match le plus important de leur saison, les Castrais n'ont pas l'air de s'en faire. Sous le soleil haut-garonnais, ils affichaient à la presse des mines souriantes lors de l'entraînement du capitaine. Bien qu'ils n'aient pas disputé de phases finales de championnat depuis neuf ans, ils paraissaient véritablement décontractés. Les déclarations de Guy Novès ne les avaient alors pas un peu titillés ? Ces dernières heures, le manager toulousain a affirmé que ce match ne représentait, pour son équipe, rien de plus qu'une "préparation" à la finale de H Cup dans deux semaines...

Quand on lui pose la question, le capitaine du CO Alexandre Albouy fronce les sourcils. "A ce sujet, on va parler de respect. Nous, à Castres, nous en avons beaucoup pour cette équipe de Toulouse, vis-à-vis de ce qu'elle a fait auparavant et pour le formidable mois de mai qu'elle pourrait réaliser. Elle peut toujours remporter deux titres, ce n'est pas rien. Je crois que c'est lui (Novès) qui dit cela. Ses joueurs, eux, savent qu'ils joueront un match de barrages compliqué face à Castres. Je ne pense pas que ce soit la même chose pour eux."

La fraîcheur contre l'expérience

Le match est déjà lancé semble-t-il... Et les Castrais ne paraissent pas nourrir le moindre complexe face à leurs illustres adversaires. A l'expérience des Rouge et Noir, qui enchaîneront en cas de victoire leur 17e demi-finale consécutive, les Tarnais opposeront leur fraîcheur et leur envie. Car si les Toulousains ne font pas de cette confrontation " une priorité " (sic), le CO jouera son match le plus important depuis près de dix ans et sa demi-finale de 2001... perdue contre Toulouse (21-32) ! Alors les joueurs débordent d'énergie. L'une des clés sera de la canaliser, comme en témoigne Alexandre Albouy : "Nous savons que ce sera un match très difficile à gagner mais nous avons tous beaucoup d'enthousiasme, de fraîcheur et d'envie. Il faudra gérer cela, le tempérer un peu, et être capables de gérer les moments les plus faibles de la rencontre."

En ce sens, les enseignements tirés des trois derniers matchs de la saison seront capitaux. Défaits respectivement par Perpignan à domicile (11-17), à Clermont (19-25) et à Toulouse (17-25), ils n'ont paradoxalement pas été vraiment perturbés par ces revers. "Nous en avons discuté avec les joueurs, nous avons bien analysé chaque match et cela s'est révélé très intéressant, explique l'entraîneur Laurent Labit. Le match contre l'Usap a été le moins abouti mais nous avons bien résisté à Clermont et à Toulouse. Les résultats de ces rencontres auraient pu être différents et là, ce sera du 50-50. On ne nous l'a pas donné cette place en barrages, nous sommes allés la chercher". Et de conclure, dans un sourire : "Nous avons laissé le match à Toulouse il y a quinze jours. On préfère gagner celui-là !"