Pas de miracle montois

Un temps pour un enterrement. Sous une pluie fine mais qui n'a jamais faibli, le Stade montois a perdu l'infime espoir d'un maintien en Top 14. Sur la pelouse de Dax, tout s'est arrêté au terme d'une rencontre compliquée en raison des conditions climatiques. Le petit poucet de la compétition a logiquement rendu les armes. Non sans combattre. Ce dernier essai de cent mètres, pour l'honneur, à la dernière minute du match est encore là pour le démontrer. Eliminés, les Montois ont continué de jouer, offrant une dernière sueur froide à Thomas Lièvremont l'entraîneur adverse.

Mais quelques minutes après ce dernier pied de nez, il fallait tout de même tirer les conclusions de ce passage exprès en Top 14 : "Nous savions dès le début que ce serait compliqué, commençait le capitaine Jérôme Dhien. Nous avions tout de même à coeur de nous éclater et je crois que nous y sommes parvenus avec nos moyens... Je pense que l'on s'est amusé même si nous aurions aimé gagner plus de matchs. Nous pouvons avoir quelques regrets sur des matchs où nous étions bien en place." De son côté, l'entraîneur Marc Dal Maso regrettait "trois ou quatre matchs qui étaient à notre portée sportivement mais où il nous a manqué ce petit brin de puissance mais aussi de chance."

Un bataillon de blessés

La chance, celle-là même qui a fui les Montois pendant toute la saison avec son lot de rebonds défavorables et ses allers simples pour l'infirmerie. Le feu follet Florent Cazeaux en a été la première victime avant que le peloton des buteurs ne soit tout simplement décimé. Les entraîneurs landais ont donc composé tout au long de la saison sans leurs meilleurs armes offensives. Mais pour le capitaine, ce n'était pas qu'une question de chat noir : "Notre dernière intersaison a été très courte et certains joueurs l'ont certainement payé." Même sentiment pour le talonneur Romain Lauga : "En Pro D2, nous avons vécu une jolie aventure, mais tout est allé très vite car nous sommes passés en un an de la deuxième moitié du tableau de la deuxième division au Top 14." Dès les premiers matchs, tous les joueurs se sont aperçus de la différence de niveau notamment en terme d'organisation mais ils se sont évertués à trouver des solutions "pour ne pas prendre de gros cartons" justifiait Jérôme Dhien.

Une grande fête le 16 mai

Dans les travées du Stade Maurice-Boyau, aucun Montois n'était accablé par le couperet qui venait de tomber. "La descente n'est pas dramatique", glissait Romain Lauga même si le capitaine ajoutait que "cela aurait pu être plus rigolo si nous avions gagné ce soir (samedi, NDRL)." Pas de lamentations, seulement l'envie de terminer la saison sans oublier les valeurs qui ont fait avancer cette équipe depuis deux ans. "Avant de rejoindre le Pro D2, il nous reste deux matchs en Top 14 à vivre, notait Marc Dal Maso, et nous avons la chance d'affronter le champion en titre et le vice champion." "A nous de les vivre à fond", s'enthousiasmait Lauga. Pour Mont-de-Marsan, il n'était donc pas question d'enterrement. Une grande fête est d'ailleurs prévue lors de la dernière journée de championnat. Pour quitter ce Top 14 avec ce même état d'esprit qui leur avait permis d'y accèder : du panache, de la fierté et l'envie de se faire plaisir.