Brive à un tournant

Pour l'instant, ça coince. Hors d'Amédée-Domenech, Brive ne trouve toujours pas la bonne formule. Excepté un nul à Toulon (3-3) et une bonne première période à Toulouse (9-12 puis 21-15), les Corréziens ont du mal à exporter leur rugby. Ils ne sont certes pas allés dans les contrées les plus accueillantes (Paris, Perpignan, Bayonne, Biarritz...) mais ils n'ont jamais fait illusion non plus. Avec quatre essais marqués et 11 points de moyenne seulement, les Brivistes font plus le dos rond qu'autre chose quand ils voyagent. Et c'est loin d'être compatible avec les ambitions européennes fixées par les dirigeants cette année.

Pour son septième rendez-vous en douze matchs à l'extérieur, le CABCL se rend à Montpellier ce week-end. Un match charnière si les Coujoux veulent s'installer dans la première moitié du classement. En cas de victoire, ils passeraient devant leurs hôtes actuellement accrochés à la 6e place. La mission ne semble pas insurmontable d'ailleurs puisque Perpignan, et surtout Bourgoin, sont déjà venus s'imposer à Yves-du-Manoir cette saison. C'est là une belle occasion pour les Brivistes, même si les Héraultais récupèrent leur trio d'internationaux tricolores.

Un calendrier très favorable

Autre raison qui incite à l'optimisme, Brive joue de mieux en mieux. Clermont et Montauban viennent de tomber en Corrèze. "L'équipe prend forme, on travaille dur pour remplir les objectifs de l'année", reconnait Fabrice Estebanez. "On se sent de mieux en mieux, on travaille dur pour ça. Nous voulons prouver que nous sommes une bonne équipe", ajoute le deuxième ligne irlandais Damian Browne. Et Brive peut aussi compter sur un Andy Goode désormais pleinement adapté au Top 14. Véritable chef d'orchestre, l'Anglais est le troisième meilleur marqueur du championnat (119 points). Il a même inscrits 60 des 75 points de Brive sur les cinq dernières rencontres.

Si Brive ramène une victoire de Montpellier, ce qui serait une première depuis un déplacement à Auch en mars dernier, l'horizon sera clairement dégagé. Pourquoi? Parce qu'ils vont recevoir cinq fois en six rencontres. Des formations mal en point ou peu à l'aise à l'extérieur comme Bourgoin ou Toulon. Des formations dont les deux prochains mois seront consacrées à la H Cup comme Perpignan, Paris ou Biarritz avec les turn-over que cela implique. Et au milieu de tout ça, un voyage chez des Castrais à la peine. Brive saura alors si la grande Europe lui tend enfin les bras, pour la première fois depuis 10 ans.