El Mago est de retour

Par Rugbyrama
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"Heureusement que le Stade français a Juan Martin Hernandez !" En quelques mots, Thibault Lacroix, ancien Parisien et actuel Albigeois de son état, a résumé ce que toute la France du rugby pense.

Les champions de France n'évoluent pas dans la sérénité depuis quelques semaines. Les annonces coup sur coup de l'arrêt de Fabien Galthié, la retraite de Pieter De Villiers, le décès soudain de Thierry Gilardi... n'ont pas aidé un Paris largement touché par les blessures à avancer dans le confort. Troisième du Top 14 et solidement attaché à cette place, Paris se fait bousculer tous les week-ends. Depuis la défaite concédée à Jean-Bouin devant l'Usap, il faut cependant souligner l'invincibilité retrouvée dans son jardin. Et depuis la défaite avec l'équipe bis face à Clermont, Paris n'a plus perdu. Soit depuis sept matchs.

Présent sur dix-huit des 21 journées du Top 14, Juan Martin Hernandez n'est pas étranger à ce petit miracle qui permet aux Parisiens de pointer à la troisième place malgré les nombreux coups du sort. Pourtant ce n'était vraiment pas gagné !

Début de saison mouvementé

Qui ne se rappelle pas du retour retardé au lendemain de la Coupe du monde pendant laquelle il fût royal ? Qui a bien pu oublier le scandale de la photo prise sur une plage brésilienne pour les besoins d'une publicité alors qu'il était censé être blessé à un genou ?

A son retour, attendu de pied ferme par son président, agacé par tout ce ramdam, Hernandez était allé directement dans le bureau de Max Guazzini. Son explication - il avait évoqué des raisons personnelles - avait convaincu à 100% son président qui l'avait alors pris sous son aile et ouvert les parapluies devant la curiosité de la presse.

L'incident clos, le Pumas avait été titularisé pour le troisième match de la saison face à Bayonne. Mais l'homme n'était pas en canne. Du moins, beaucoup moins que la saison dernière ou encore pendant le Mondial. C'est à ce moment-là que son non-transfert à Leicester a ressurgi. Explication avancée pour son manque d'envie, son manque de génie...

Avec sa discrétion habituelle (il s'étale plus que très rarement dans les journaux), l'Argentin a pourtant enchaîné les rencontres : deux comme remplaçant, dix à l'ouverture et six à l'arrière, il n'a manqué pour l'heure que trois matchs. Petit à petit, son audace est revenue, sa gestuelle qui lui vaut son surnom de El Mago aussi. Et puis il s'est mis à tenter (avec grand succès) des drops. Son compteur est actuellement à douze réussis. Face à Albi ce week-end, il a établi le record de points marqués par un joueur dans l'exercice du Top 14 avec 28 points se répartissant comme suit : un essai, quatre transformations et cinq pénalités.

Surtout, il étonne tout le monde. Ses coéquipiers comme ses entraîneurs. Pour preuve, la mine étonnée de Fabrice Landreau après l'essai de son ouvreur il y a huit jours face à Bourgoin. De chistera magique en prises d'intervalles improbables, il ose, tente, fait rêver et porte à bout de bras une équipe parisienne trop souvent remaniée pour trouver de la cohésion. Alors oui, il y a du déchet, mais, comme le dit l'adage, il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. Et pour tout dire, personne n'a envie de voir Hernandez arrêter de sitôt ses prises de risque. Surtout pas le Stade français qui devrait pouvoir encore compter sur lui l'année prochaine.

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