Biarritz a compris

Trois ans que Biarritz n'avait plus enchaîné trois défaites. Trois ans que Biarritz répondait présent aux rendez-vous des demi-finales avec deux titres à la clé (2005, 2006). Cette fois, c'est quasiment certain, le BO n'y sera pas. En concédant sa neuvième défaite de la saison contre Clermont (11-16), le club basque laisse Perpignan avec sept points d'avance et un match en moins à jouer, ce soir à Montauban. C'est dire si les Catalans ont l'opportunité de faire le break. C'est dire si plus personne n'y croit vraiment du côté d'Aguilera.

Au coup de sifflet final, tout le monde sait que le BO vient de laisser passer sa dernière chance. Des joueurs, abattus sur la pelouse comme Imanol Harinordoquy, aux entraîneurs, fuyant les caméras, en passant par le speaker du stade qui souhaite "bonne chance à Clermont pour la suite". Les Biarrots n'ont pas été à la hauteur. Encore une fois. Comme à chacune de leurs sorties cette saison, ils n'ont pas su produire de jeu et couru après le score. "Ce match reflète notre saison , avouait Serge Delmas dès la fin du match. Le chat noir est dans la maison..."

Martin: "On ne va pas couper des têtes"

La chance n'explique pas tout pour l'arrière Nicolas Brusque. "Elle vient avec la confiance mais nous sommes dans le doute. Pourtant, on s'est dit les choses cette semaine, on s'est fait mal aussi" . Serge Betsen, toujours aussi lucide, va plus loin dans son analyse. "On rend un copie moyenne dans la mesure où on ne concrétise pas assez nos points forts. Jouer avec l'envie et la détermination ne suffit plus. Il faut derrière une stratégie et une ambition de jeu. L'ASM n'a pas proposé grand chose, mais a plus de constance".

Ce qui faisait sa force auparavant, Biarritz ne l'a plus. Tout simplement. Si sa défense reste de fer, dans les autres secteurs, ça ne suit pas. Alors qu'ils visaient le doublé championnat-Coupe d'Europe ces dernières années, les Biarrots n'ont plus les moyens désormais de jouer dans la cour de Clermont ou de Toulouse. Eliminé dès la phase de poule en H Cup, bientôt bouté hors du dernier carré dans l'Hexagone, le BO s'apprête à vivre une saison blanche comme il n'en a plus connue depuis bien longtemps. Que lui reste-t-il? "La qualification en Coupe d'Europe", explique Brusque résigné.

Pour autant, le président biarrot Marcel Martin ne veut pas parler de fin de cycle. "C'est peut-être la fin d'une belle aventure, explique-t-il, mais pas une fin de cycle. Sinon, j'aurais trente joueurs qui partiraient alors qu'ils seront presque tous là l'année prochaine. On ne va pas se mettre à couper des têtes" . Il n'empêche que l'intersaison s'annonce mouvementée dans le pays basque. Outre le départ de Patrice Lagisquet, déjà acquis, il se pourrait bien que pas mal de choses changent. Une petite révolution nécessaire pour que le BO retrouve rapidement son lustre.