Narbonne pique sa crise

Sauver ce qui peut encore l'être. Voilà l'enjeu de la réunion du 12 février. Narbonne flirte dangereusement avec la zone rouge depuis le début de la saison et la dernière raclée enregistrée à Castres voilà dix jours (62-10), n'a pas arrangé les affaires du RCNM. 11e avec 34 points, il est à la lutte avec Montpellier, Brive et Bayonne pour ne pas descendre. Selon toute vraisemblance, sur ces quatre équipes, deux descendront en fin de championnat. Ils se tiennent aujourd'hui en trois points. Quant on sait que les Narbonnais doivent encore se déplacer quatre fois sur les sept dernières journées et affronter notamment Clermont, Toulouse et Bourgoin, il y a de quoi être inquiet.

Dans ce genre de circonstances, pour s'en sortir, l'unité est indispensable, à tous les échelons du club. Or c'est plutôt la désunion qui règne depuis de nombreuses semaines. La vie du groupe est notamment polluée par le conflit qui oppose deux grandes figures de l'équipe, Christian Labit et Franck Tournaire, à leurs entraîneurs. Les deux anciens internationaux ne sont plus vraiment en odeur de sainteté. Labit a même vidé son sac dans la presse.

Au mois de décembre, l'ex-Toulousain, revenu à Narbonne à l'été 2005, a fait part de son mal être. "Il n'est pas question pour moi de foutre le bordel, mais je n'aime pas être pris pour un con, avait-il confié dans les colonnes du quotidien L'Indépendant. Ça fait un mois que je ne joue pas et je ne supporte plus cette situation. A 35 ans, je ne suis pas revenu au Racing pour jouer un match sur dix. En tant que capitaine, je suis celui sur qui on peut taper en cas de défaite. Seulement, pour être performant, il faut jouer en continuité, ce qui n'est pas mon cas. Déjà que je ne me régale pas aux entraînements, alors si c'est pour faire banquette..."

La rupture semble consommée avec Pierre Chadebech et Régis Sonnes. "Mes entraîneurs, ce sont des garçons avec qui j'avais envie d'aller boire une bière après les matchs. Là, ce n'est pas le cas", avait lancé Labit après sa mise à l'écart pour le déplacement à Paris face au Stade Français, fin décembre. Moins d'une semaine plus tard, la réponse du président Gilbert Ysern avait fusé: "Il aurait mieux fait de se taire." Depuis, la situation a retrouvé une certaine normalité, Labit ayant récupéré sa place de titulaire et son brassard de capitaine lors des deux rencontres suivantes de Top 14. Mais il est acquis que son contrat ne sera pas renouvelé en fin de saison, alors que Tournaire, lui, s'est déjà engagé avec le Racing.

Pour éviter que la saison du RCNM ne finisse en eaux de boudins, Gilbert Ysern veut désormais décréter l'union sacrée. Lundi prochain, il réunira donc tout son effectif ainsi que son staff pour une réunion de crise. Joint par téléphone, Julien Candelon confirme l'aspect très officiel de la chose. "Avant le déplacement à Castres, nous avons tous reçu une convocation écrite pour cette réunion. Mais nous n'avons pas été informés de manière plus précise", a confié l'ailier audois. On n'en saura pas plus pour l'instant. Que sortira-t-il de cette réunion? Simple recadrage ou mesures radicales? A priori, le tandem d'entraineurs n'est pas menacé. Mais Ysern pourrait trancher dans le vif. La survie de Narbonne au sein de l'élite est peut-être à ce prix&hellip