Massabeau : "La pression est enfin retombée"

Comment vous sentez-vous après neuf mois de bataille acharnée ?

Louis Massabeau.- Ça va beaucoup mieux (rires) ! Cela faisait un moment que nous avions la pression et elle est retombée comme ça, d'un seul coup. Finalement, nous terminons à la huitième place. C'est fantastique. Nous allons pouvoir passer des vacances sereines. Depuis la septième journée, beaucoup de journaux se demandaient si nous allions être capables de nous en sortir. Nous leur avons bien répondu. Nous aurons beaucoup fait jaser, certains parlaient de matchs arrangés quand nous avons pris un point à Clermont ou Toulouse...Gagner à Brive a été la meilleure réponse que nous pouvions leur fournir.

Vous avez passé 19 des 26 journées du championnat en position de relégable. Comment vous en êtes-vous sortis ?

L.M.- En premier, grâce au travail de tout un groupe. Ensuite, parce que ce groupe est hyper soudé. Comme les choses se sont compliquées très tôt dans la saison, nous avons su anticiper, avoir très vite l'esprit de cohésion nécessaire pour nous transcender. Nous avons très vite su, dès janvier, ce qu'il en serait pour nous l'an prochain à quelques exceptions près. Du coup, nous avons tous tiré dans le même sens et cela s'est ressenti dans le jeu. Les avants et les trois-quarts, qui n'arrivaient pas à jouer ensemble jusque-là, y sont parvenus.

C'est ce qui vous a permis, par exemple, de prendre ces points de bonus offensifs capitaux à Clermont et Toulouse ?

L.M.- Ces matchs-là, si nous y étions allés en jouant un jeu restrictifs, nous n'aurions pas pu les gagner parce que notre force n'était pas là. Notre conquête n'était pas toujours stable, même si notre rendement en touche était bon, alors il fallait mettre du volume pour destabiliser les autres équipes avec un jeu de passes. Depuis janvier, nous avons été beaucoup plus ambitieux, nous avons mieux travaillé. Mais il faut faire attention, il reste beaucoup de points négatifs. Maintenant que nous avons terminé huitièmes, des clubs comme Toulouse ou Clermont nous attendront plus la saison prochaine. Il faudra faire un bon recrutement pour un bon début de championnat. Terminer ainsi nous permettra de mieux l'aborder.

Malgré les cinq mois de trêve qu'il y aura avant le début de la prochaine saison ?

L.M.- Ça va être bizarre, c'est sûr. Les oppositions qu'il y aura ne seront pas des matchs amicaux mais des vrais confrontations parce que personne ne pourra se permettre de ne pas jouer pendant six mois. Il faudra d'entrée se mettre sur de bons rails.

Y a-t-il eu un déclic qui vous a permis de mettre en place ce jeu de mouvement, alors même que vous étiez menacés de relégation ?

L.M.- Il y en a eu plusieurs. Pour moi, c'est la défaite à Bucarest en Challenge européen en novembre, même si ça fait rigoler beaucoup de monde. Nous avions vraiment touché le fond à ce moment. Ensuite, il y a eu plusieurs étapes, comme le changement d'entraînements ou la victoire à Montauban.

La descente d'Agen en Pro D2 émeut beaucoup de monde aujourd'hui. Quel est votre sentiment ?

L.M.- Ça fait bizarre. C'est ce qu'on s'est tous dits samedi soir. Même si il fallait que quelqu'un descende, ça rend tout le monde triste. Moi qui suis de Cahors aussi. C'étaient nos concurrents directs alors on ne va pas se plaindre mais personne n'aurait misé sur eux en début d'année...