La perle Beauxis

Par Rugbyrama
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Arrivé de Pau cet été, Lionel Beauxis n'a pas mis longtemps pour prendre ses marques au Stade Français. Pas encore indispensable, peut-être, mais déjà tellement utile. Beauxis, c'est l'ouvreur de l'avenir… et du présent. Au point de rentrer dans la course

Il n'a pas encore le palmarès d'un Damien Traille, ni l'envergure médiatique d'un Frédéric Michalak. Mais ça viendra. Peut-être beaucoup plus vite que prévu. Lionel Beauxis a d'ailleurs commencé à épaissir chacun des deux aspects primordiaux du joueur de rugby moderne. Ses récentes performances avec le Stade Français ont aiguisé l'intérêt du public et suscité celui des journalistes. On prononce de plus en plus souvent son nom, toujours dans la colonne félicitations. Beauxis est un bon élève. Doué. Très doué.

Quant à sa carte de visite, elle a commencé à s'étoffer au mois de juin, lorsqu'il s'est offert un premier titre majeur, celui de champion du monde des moins de 21 ans. Figure de proue des Bleuets, il ne fut pas le moins décisif dans cette quête, avec en guise de feu d'artifice une victoire face aux Springboks, en finale, à Clermont-Ferrand. Ce jour-là, Beauxis a inscrit tous les points tricolores. Pas étonnant, car Beauxis est avant tout réputé pour être un buteur hors norme. L'an dernier, à lui seul, il a failli maintenir à flot la Section Paloise. Les Béarnais ont finalement été relégués en Pro D2, mais le jeune ouvreur, lui, y a gagné une énorme promotion.

"Ne pas lui mettre la pression"

Cette mise en lumière lui a valu l'intérêt des plus grands. Il a choisi le must en rejoignant Paris et le Stade Français. Le must, mais pas la facilité, dans un contexte extrêmement concurrentiel. A l'ouverture, entre David Skrela et Juan Martin Hernandez, sa place est loin d'être faite. Par ailleurs, il avait le handicap de ne pas connaitre le système de jeu. Visiblement le gamin pige vite. Dès sa deuxième titularisation, à Jean-Bouin, face à Bayonne, il enquille 23 points à 100% de réussite. Plus impressionnant encore, il récidive une semaine plus tard à Toulouse, pour son premier véritable test.

Ses qualités de buteur, on les connaissait, mais Beauxis a affiché au Stadium une palette beaucoup plus élargie, celle d'un vrai, grand demi d'ouverture. "On ne veut surtout pas lui mettre la pression. Lionel, on va le laisser travailler, le laisser grandir dans son coin. Après, il aura tout le temps de nous montrer l'étendue de sa classe", juge Fabrice Landreau sur un ton protecteur sans doute le bienvenu. La nouvelle star parisienne n'est pas du genre à se prendre pour une diva de toute façon. Son truc à lui, c'est la simplicité. Et la famille. Il reste en contact permanent avec ses proches, dont l'avis est indispensable à ses yeux.

Même si Paris a raison de vouloir prendre son temps, on aimerait que le destin de Lionel Beauxis s'accélère encore. Parce que la Coupe du monde est dans moins d'un an. Mine de rien, au poste 10, si stratégique dans le rugby moderne, Bernard Laporte se pose encore plus de questions qu'il n'a de réponses. Frédéric Michalak est une référence, Damien Traille une option intéressante, mais... "Inutile de le chercher le 10 titulaire chez les Bleus, il joue à Paris ", commence-t-on à entendre dans le microcosme rugbystique, à propos de Beauxis. Bien sûr, ils vont trop vite. Mais l'intéressé nous a tellement habitués à brûler les étapes avec une aisance déconcertante ces derniers temps...

Source photo: Site officiel du Stade Français
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