James, la bonne pioche

Bonne pioche. Au petit jeu, toujours délicat, des transferts, Clermont peut se targuer d'avoir réussi un des plus jolis coups de l'été. Et pourtant. Quand Brock James a débarqué en Auvergne au mois de juillet, les fanas de l'ASM se montraient plutôt sceptiques. Arrivé en provenance de la Western Province, il ne constituait pas le premier choix du club pour pallier le départ de l'emblématique Stephen Jones, de retour au pays, à Llanelli. Clermont s'était d'abord tourné vers Cameron McIntyre, la doublure de Dan Carter aux Crusaders.

Vern Cotter, le nouvel entraineur clermontois, connaissait bien McIntyre pour l'avoir eu sous ses ordres à Canterbury. Finalement, l'affaire capota. C'est là qu'il a sorti l'atout Brock James de sa manche. Brock qui? Le public de Marcel-Michelin demandait à voir. Echaudé la saison dernière par l'ailier springbok Breyton Paulse, arrivé en grandes pompes et reparti en catimini... James n'avait effectivement pas de grosses références, en dehors de quelques sélections chez les moins de 19 ans ou en équipe d'Australie de rugby à sept.

La défense, son maillon faible

Deux mois plus tard, l'opinion a retourné sa veste et baissé son chapeau. Brock James fait, déjà, l'unanimité. Sa précision comme buteur en fait le meilleur réalisateur du Top 14 avec 78 points inscrits en six journées. Mais il est plus qu'un buteur. Balle en main, l'Australien est plus qu'habile. Sans doute l'héritage du sept. Sa capacité à aller défier le premier rideau adverse a également agréablement surpris. Seule une certaine irrégularité en défense est à mettre à son passif. Mais globalement, le nouveau venu séduit.

Lui-même ne s'attendait pas à se retrouver si tôt à pareille fête. "Ca se passe mieux que je n'aurais pu l'imaginer, explique-t-il. J'ai eu du mal à m'adapter au début. Quand Vern Cotter m'a appelé, je ne connaissais pas Clermont-Ferrand. Je ne savais même pas où ça se trouvait. J'avoue que j'ai longuement hésité à franchir le pas. " On ne passe pas comme ça des Antipodes à l'Auvergne... Pourtant, malgré une adaptation difficile à son nouvel environnement, il a rapidement trouvé ses marques en terme de jeu. Et comme sa petite amie néo-zélandaise vient de le rejoindre en France, tout va pour le mieux.

Vern Cotter aurait bien tort de ne pas savourer. Aujourd'hui, tout le monde vient le voir pour lui parler de Brock James. Contrairement à beaucoup de gens, il n'est pas surpris de sa trouvaille. "Il possède une très bonne passe des deux côtés et un bon coup de pied. Il a vraiment envie de progresser", souligne le technicien néo-zélandais. A moins de 24 ans, James possède à l'évidence une grosse marge de progression. Mais Clermont ne peut déjà plus se passer de lui. Il n'a d'ailleurs pas raté un seul match depuis le début de la saison. Belle gueule, beau jeu, ce James-là a tout d'une star.

SOURCE PHOTOS: Site officiel de l'ASM Clermont-Auvergne
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