Un Nord bien sombre

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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Ce mois de juin, aux travers de quinze test-matchs, aura souligné l’énorme faiblesses des équipes du Nord par rapport à celle du Sud. Avec trois maigres succès, le bilan n’est guère flatteur. Et c’est l’Ecosse qui s’en est le mieux tiré avec deux victoires en Argentine. Un comble !

Les tournées d’été ont livré un verdict implacable : les nations du Nord ont encore beaucoup de boulot avant de rivaliser avec leurs homologues du Sud. Le constat ne date pas d’hier mais la situation actuelle n’est guère brillante. Le XV de France est même le symbole de cette déroute presque historique. Avec deux revers retentissants contre l’Afrique su Sud (42-17) et l’Argentine (41-13), l’auteur du grand chelem a offert une bien pâle copie et a montré des faiblesses inquiétantes. Certes, la saison à rallonge a eu raison du physique des joueurs mais cela n’explique pas tout. Surtout, le XV argentin qui a affronté les tricolores comptaient neuf éléments évoluant en Top 14-Pro D2. Aucune excuse donc dans ce secteur pour les coéquipiers de Thierry Dusautoir qui ont perdu énormément de crédit quinze mois avant le mondial en Nouvelle-Zélande.

L’Irlande et le pays de Galles reviennent également les valises vides de tout succès de leur périple dans l’hémisphère Sud. Les Gallois ont baissé de peu pavillon devant l’Afrique du Sud, champion du monde en titre (31-34) avant d’exploser à deux reprises devant les Blacks (42-9 et 29-10). Volontaires dans le jeu, les Gallois manquent toujours autant de réalisme et leur défense a montré des failles. La vox populi et les anciennes gloires des "seventies" ne cessent de critiquer Gatland mais celui-ci est assuré d’aller jusqu’à la Coupe du monde. L’Irlande est, pour sa part, au plus mal après une tournée qui a tourné au cauchemar. Les trois échecs enregistrés ont de quoi inquiéter : les Blacks les ont laminés (66-28), les Maoris néo-zélandais les ont baladés (31-28) et l’Australie a mis en lumière un pack vieillissant (22-15). Champion d’Europe en 2009, l’Irlande s’apprête à vivre des heures très difficiles.

L’Ecosse et l’Angleterre sauvent l’honneur

Si l’Italie fit illusion un temps contre l’Afrique du Sud (29-13), les Springboks les ont fait redescendre de leur petit nuage en les corrigeant une semaine plus tard à East London (55-11). Dans tout ce marasme, et c’est une véritable surprise, l’Ecosse a sorti son épingle du jeu en remportant ses deux tests en Argentine (16-24 et 9-13). Le XV du Chardon, pourtant auteur d’un tournoi des 6 nations de moyenne facture, a, semble-t-il, retrouvé des couleurs malgré un jeu toujours aussi restrictif. Autre nation à s’être imposée au moins une fois : l’Angleterre. Martin Johnson a bricolé une nouvelle équipe et s’est offert le scalp de l’Australie sur la pelouse de Sydney (21-22). Toutefois, le XV de la Rose repart avec un bilan négatif de deux défaites pour une victoire. L’échec face aux Maoris néo-zélandais (35-28) prouvent l’inconstance d’un groupe qui n’a pas de grand vécu.

Quelles sont les raisons d’un tel écart Nord-Sud ? Le débat existe depuis des lustres mais les explications sont toujours les mêmes. Les deux hémisphères se présentent au mois de juin avec des états de forme totalement différents et on voit bien, qu’en novembre, le Nord prend à l’occasion l’ascendant sur le Sud. Est-ce seulement le physique des joueurs qui conditionnent le rendement des équipes nationales ? Bref, les résultats, eux, sont là et démontrent bien une chose : pour l’heure, aucune équipe du Nord ne semble en mesure de remporter la prochaine Coupe du monde en Nouvelle-Zélande.

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