Maestri : "Bien sûr que c'est une grosse claque"
Le verbe posé, le seconde ligne est venu assumer les échecs après le match. Ceux de son équipe, mais aussi ses défaillances personnelles.
Rugbyrama : Comment analysez-vous cette rencontre, perdue sur le score lourd de 52-11 ?
Yoann Maestri : Il y a deux visages très distincts. La première mi-temps, où on est dans le match malgré des faits de jeu qui auraient pu tourner en notre défaveur. En seconde mi-temps, par contre, black-out complet. Les Blacks nous ont mis une grosse pression et nous ont maintenus chez nous. A la pause, déjà, il y avait 65 % de possession. On doit finir à 80 %, et une proportion aussi importante dans notre camp. On est pris aussi en conquête. A l'arrivée, ça fait lourd.
Comment l'expliquez-vous ?
Y.M. : Techniquement, ils sortaient beaucoup mieux de leur camp que nous. Les ballons perdus en conquête nous ont aussi fait mal. Et puis, sous la pression, on a lâché. Cela va d'autant plus vite qu'on a senti une libération chez eux, dès lors qu'ils avaient pris le score. En première période, on les sentait qui doutaient. On avait une bonne ligne, présente, dure sur l'homme, qui se relevait très vite. Ce qui nous a permis de les faire douter. Ensuite, on a trop joué dans notre camp, on s'est exposé. On a commencé à céder. En deuxième, leur doute a disparu. Et les Blacks, on le sait, quand ils prennent le score, ils lâchent les chevaux. Là, la partie devient différente. Le bras de fer est cassé et tout devient facile pour eux. On l'a vu. Ça allait trop vite.
Est-ce finalement logique ou est-ce une grosse claque ?
Y.M. : Bien sûr que c'est une grosse claque. Il faut le dire. Il y encore un cran entre nous et les meilleurs. Et les All Blacks, ce sont les meilleurs.
Cela fait onze matchs qu'ils vous battent. Est-ce l'écart réel entre les deux nations ?
Y.M. : Bien entendu. Regardez le classement mondial. Cette année, nous sommes encore quatrièmes du Tournoi. Un bon Tournoi ? Mais nous ne sommes pas 2e ou 3e, proches du titre. Nous sommes quatrièmes. Les All Blacks, eux, ne perdent plus le Four nations depuis de nombreuses années. Ils ne perdent jamais ou presque à la maison.
Quand ils ne tapent pas les pénalités, en première période alors que vous étiez devant au score, avez-vous le sentiment qu'ils vous prennent de haut ?
Y.M. : Non, absolument pas. Ils le font d'ailleurs souvent. Ils sont favoris, forts et chez eux. C'est une des options et c'est celle qu'ils choisissent. Ça ne va pas plus loin.
Que s'est-il passé pour que la touche se délite de la sorte ?
Y.M. : C'est un problème d'annonce, je pense. Et c'était ma responsabilité. Les problèmes en touche sont pour moi. Les Néo-Zélandais réagissaient drôlement bien à nos combinaisons. Vraiment bien... Visiblement, ils connaissaient beaucoup de choses de nos annonces et nos lancements. Chapeau à eux.
Quel était leur système de contre ?
Y.M. : Ils faisaient un faux semblant de vis-à-vis et, finalement, mettaient en place des blocs qui réagissaient très bien. Je n'ai jamais trouvé la solution pour endiguer cela.
Quels sont les leviers à activer pour la semaine qui arrive ?
Y.M. : S'appuyer sur cette première période. Bien sûr qu'il faudra regarder ce qui n'a pas fonctionné, mais il faut absolument repartir avec quelques points sur lesquels s'appuyer. La première période, avec notre pression défensive, doit nous aider.
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