Blanco: "On ne peut pas supporter qu’il y ait un seul écart"

Le bonnet ajusté sur la tête, Teddy Thomas (21 ans) enchaîne les ateliers comme si de rien n’était. Ce jeudi matin sur le terrain principal du CNR de Linas-Marcoussis, rien ne laisse supposer que le XV de France vient de vivre quelques heures agitées. Le phénomène des tests de novembre, "le Fidjien" tricolore, auteur de 4 essais lors de ses deux premières sélections, ne prendra pourtant pas part à la dernière rencontre du XV de France face à l’Argentine (samedi, 21 heures).

Ecarté du groupe retenu pour affronter les Pumas, en raison d’un retard de 45 minutes à la séance vidéo programmé mercredi à 19 heures, Teddy Thomas n’a pas été épargné par Philippe Saint-André.Dans le groupe France, il y a des règles que quiconque doit respecter, a insisté le manager des Bleus.Teddy qu’on aime beaucoup les a oubliées hier (mercredi). Je suis garants des règles décidées avec les joueurs. A ce titre, c’est Max Médard qui le remplace. Lorsqu’on porte le maillot de l’équipe de France, on doit l’exemplarité et un comportement irréprochable. J’ai eu une discussion avec Teddy, il le comprend. Je suis sûr que ça va le faire grandir. La sanction est normale. C’est fini, c’est clos.

Je suis sûr que ça va le faire grandir (Saint-André)

Au chevet du XV de France pour, entre autres, veiller à la vie du groupe, Serge Blanco est également revenu sur ce choix.Il y a un manque de respect par rapport à la vie du groupe, a commenté le Président de la Commission de suivi.On a émis des règles au début de l’aventure. Il y a eu un petit dérapage. C’est tout à fait simple et pas plus problématique que cela. Il faut respecter ses coéquipiers. Je ne veux pas m’étendre sur tout ce qu’il a pu dire. C’est une constatation. Il y a des gens qui ont un devoir. Il est arrivé une heure pour diverses raisons. Aujourd’hui, on peut croire ou ne pas croire. On ne peut pas supporter qu’il y ait un seul écart. Ça sert d’exemple. Mais ce n’est surtout pas la fin du monde. C’est un non événement pour nous. Ce n’est pas un acte grave mais qui dérange la vie du groupe. Il l’a très bien compris et l’assimile très bien. C’est une faute de jeunesse et ça va recadrer tout le monde.

Si le cas Teddy Thomas est très éloigné des dérapages des Wallabies ou plus récemment de l’avion manqué par le demi d’ouverture Aaron Cruden après une soirée trop arrosée, la sanction ne semble souffrir d’aucune contestation.On peut toujours juger que c’est sévère ou non, poursuit Blanco.Nous avons pris nos responsabilités. Les entraîneurs étaient d’accord. Il n’y a pas eu de discussions. Je crois sincèrement que nous n’avions rien fait, on nous aurait jugés différemment. On assume. La vie du groupe est bien plus important.

Il y a un manque de respect par rapport à la vie du groupe (Blanco)

Si en interne, on reconnaît que les joueurs eux-mêmesont eu les boules" en prenant connaissance de cet écart (les joueurs ont sanctionné Teddy Thomas d’une amende NDLR), tous étaient d’accord pour reconnaître que cette décision était logique.Les joueurs ont le droit de râler, a confié Serge Blanco. On ne peut pas demander à certains de faire des sacrifices, notamment ceux qui ne jouent pas. Ce jeudi, le même son de cloche sonnait parmi les joueurs présents en conférence de presse.La réalité, c’est qu’il y a des règles de vie depuis trois ans, rappelle le trois-quarts centre Maxime Mermoz. Ce n’est pas à nous d’évaluer la sanction. Mais ça nous sert de leçon. Le cas Teddy Thomas n’est pas une première. En 1986, le troisième-ligne centre Alain Carminati s’était présenté à un rassemblement du XV de France avec un jour de retard. Mais aujourd’hui, Philippe Saint-André reste extrêmement vigilant. Au fond de lui-même, le sélectionneur des Bleus souhaite échapper dans les années à venir au funeste épisode de Knysna lors de la Coupe du monde de football 2010…

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