Malgré la fatigue, Saint-André va-t-il reconduire la même équipe ?

C’était une première sous l’ère Philippe Saint-André: aligner la même équipe deux matches de suite. La réussite est totale ! Tombeur de l’Australie (29-26), le XV de France a livré une prestation impressionnante dans la dimension physique et asphyxié les Wallabies. Quand on voit l’état de fatigue de nos joueurs, le niveau a été très élevé (167 plaquages réussis, 92%, NDLR), a insisté le sélectionneur ce dimanche lors du débriefing au CNR de Linas-Marcoussis. Ça a été un très bon match de rugby où l’on a vu des joueurs avec de l’enthousiasme, de l’envie d’oser, énormément d’application et de combat. On savoure. Au lendemain de ce combat âpre, les corps tricolores sont toutefois marqués. Il y a pas mal d’hématomes, de béquilles, de bleus, a confié Saint-André. Tous les joueurs vont passer à la cryothérapie. Il y a aura une petite séance terrain cet après-midi mais la récupération sera complète lundi avec des soins.

Sincèrement, Le Roux a une activité incroyable

Dans le rouge en fin de première et deuxième période, les Bleus ont plié sans jamais rompre. Une résistance, louée par Pascal Papé, qui symbolise la cohésion de ce nouveau groupe. Dans le défi, dans le un contre un, les mecs n’ont pas fait semblant, insiste Philippe Saint-André. Ils ne sont pas rentrés sur le terrain pour échanger des cravates. On s’était donné sur ce match d’arrêter leur trois match winner : Hooper, Kuridrani, Folau. Ça a été dur, compliqué. Il y avait de l’électricité sur le terrain mais c’est le match qu’il fallait à dix mois d’une Coupe du monde. Ils savent qu’ils peuvent gagner une des meilleures nations mondiales. A l’image du troisième ligne Bernard Leroux, encensé par son manager - sincèrement, il a une activité incroyable - ce groupe semble prêt pour supporter la fatigue des emmêlées internationales. Les mecs ont mouillé le maillot pour l’équipe de France et ils l’ont fait ensemble. C’est une chance incroyable pour le confiance des joueurs et leur histoire. C’est un carburant exceptionnel pour préparer samedi.

On sait la difficulté pour nous d'enchaîner trois matchs de cette intensité-là

Samedi, le XV de France basculera vers son dernier test contre l’Argentine. Un troisième test où les Bleus montrent souvent leur limite physique. On sait la difficulté pour nous d’enchaîner trois matchs de cette intensité-là, avoue le sélectionneur. C’est pour ça que ce début de semaine est vraiment basé sur la récupération. On verra dans quel état seront les joueurs pour prendre les vraies décisions pour l’équilibre de l’équipe. Le risque d’endormissement peut toujours arriver. Il y aura sans doute quelques changements. Au-delà de la fatigue, ces changements sont-ils vraiment indispensables ? Dans l’optique de la Coupe du monde et de l’enchaînement de matches de très haut niveau (quart, demie, finale), le sélectionneur ne doit-il pas succomber à la tentation de reconduire le même XV de départ ? Il faut être honnête, on a gagné ce match mais on aurait très bien pu le perdre, tempère Saint-André. On a manqué de kérosène en fin de première et deuxième période. On commence à manquer quelques plaquages. Mais on doit aller encore plus loin. Le très haut niveau, je suis bien passé pour le dire, c’est l’humilité. Si Mathieu Bastareaud pourrait démarrer la rencontre face aux Pumas, à la place d’Alexandre Dumoulin, la tentation de revoir cette équipe pourrait titiller Philippe Saint-André jusqu’au dernier moment. Qui est plus avec l’enthousiasme des nouveaux. Ils jouent sans crainte, sans peur. Ils amènent de la concurrence et de la joie de vivre. L’osmose est bonne !