Dominici: "On ne prendra pas une raclée contre l'Australie"

  • Christophe Dominici poursuivi par George Gregan lors de la finale du Mondial 1999 - France Australie
    Christophe Dominici poursuivi par George Gregan lors de la finale du Mondial 1999 - France Australie
  • Christophe Dominici félicité par Marc Lièvremont après son essai - France Nouvelle-Zélande - 31 octobre 1999
    Christophe Dominici félicité par Marc Lièvremont après son essai - France Nouvelle-Zélande - 31 octobre 1999
  • Christophe Dominici face aux Pumas - France Argentine - 2007
    Christophe Dominici face aux Pumas - France Argentine - 2007
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Christophe Dominici faisait partie de l'épopée des Bleus en 1999 qui les a menés jusqu'en finale de la Coupe du monde contre l'Australie. Dans un long entretien qu'il nous a accordé, l'ancien ailier du Stade français est revenu sur cette finale face à des Wallabies que le XV de France affronte ce samedi. Il dresse également un diagnostic éclairé sur la sélection tricolore. Première partie.

Vous avez mis un terme à votre carrière en 2008. Qu'avez-vous fait depuis ?

Christophe DOMINICI: J'ai fait beaucoup de business à l'international, dont une partie en Asie. J'ai toujours gardé des activités malgré mon métier de rugbyman professionnel, notamment dans le prêt-à-porter haut de gamme. Je suis par ailleurs consultant pour L'Équipe 21 et RTL.

Continuez-vous de suivre avec assiduité le XV de France ?

C.D.: Oui, forcément. Quand on est piqué et vacciné à l'équipe de France et au rugby, on l'est toute sa vie. On souffre depuis ces dernières années. À une époque, on avait une équipe de France de football qui n'était pas belle et aujourd'hui, elle nous donne des émotions alors que ça a été un peu l'inverse au rugby. Ce XV de France a passé deux ans difficiles et ne donnait pas beaucoup d'émotions.

Giteau, c'est un joueur d'exception, unique

Ce samedi, les Bleus défient l'Australie, l'équipe qui vous a privé d'un titre de champion du monde en 1999 (12-35, ndlr). Quels souvenirs gardez-vous de cette finale ?

C.D.: C'était un magnifique moment sportif. Les Australiens se sont préparés pendant quatre ans pour être champions du monde. Nous, en une semaine, on n'a pas pu le devenir. Il y a eu des faits de jeu qui nous ont fait sortir du match petit à petit mais ils étaient beaucoup plus pragmatiques, sereins et organisés que nous dans les moments difficiles. C'était tout simplement la meilleure équipe du monde. Elle dominait le rugby mondial comme peuvent le faire les All Blacks maintenant, avec des joueurs rares comme Gregan, Burke ou Eales. Ils étaient quasiment intouchables. Il aurait fallu refaire un exploit après celui de la Nouvelle-Zélande (en demi-finale 43-31, ndlr) pour aller les chercher et on n'a pas été capable de le faire.

Vous aborde t-on encore souvent pour vous parler de ce match ?

C.D.: Plus de la demi-finale et donc cela me fait forcément penser à la finale. Les gens me disent que c'est le plus beau moment passé devant leur télé pour un match de rugby, que certains ont cassé leur lustre et tout balancé chez eux avec l'émotion. Cela a été un des plus beaux moments de ma vie. Mais quand on a été si près d'aller chercher un titre, cela reste forcément une déception.

En 2004, lors de votre deuxième et dernier match contre les Wallabies, vous avez croisé la route d'un jeune trois-quarts centre nommé Matt Giteau. L'Australie a t-elle raison de se passer d'un tel joueur ?

C.D.: Ce dont je suis sûr, c'est qu'il est certainement ce qui se fait de mieux aujourd'hui au poste d'ouvreur, avec Dan Carter. Il n'est peut-être pas un immense buteur, mais il est capable de jouer profond, d'attaquer la ligne, de faire jouer les partenaires. Sur sa prise de balle, il fait déjà la différence sur sa vision de jeu et ses qualités de vitesse. C'est un joueur d'exception, unique.

Christophe Dominici félicité par Marc Lièvremont après son essai - France Nouvelle-Zélande - 31 octobre 1999
Christophe Dominici félicité par Marc Lièvremont après son essai - France Nouvelle-Zélande - 31 octobre 1999
Contre les Fidji, on a retrouvé de la fraîcheur et de l'enthousiasme

Comment voyez-vous le France-Australie de ce samedi ?

C.D.: Ce sont deux équipes en construction. L'Australie a changé de sélectionneur et a trouvé en Michael Cheika un homme de poigne. Il aime les compétiteurs, les guerriers, ceux qui s'investissent énormément alors que Ewen McEnzie était plus dans la technicité des joueurs. Maintenant, il y a le jeu australien qui est basé sur la vitesse et les temps de jeu ainsi que sur la maîtrise du ballon. Historiquement, les joueurs australiens nous imposent des séquences. Est-ce que les conditions climatiques le permettront ? On verra bien.

La victoire contre les Fidji vous rend-elle optimiste pour la suite ?

C.D.: On a retrouvé de la fraîcheur et de l'enthousiasme. Il a des choses très intéressantes. Après, on sait très bien que l'équipe de France n'aura pas un niveau de jeu extraordinaire sur l'année à venir. Mais on peut bâtir des choses sur de l'enthousiasme : ne pas prendre d'essai, récupérer des ballons dans un ruck...

Les Bleus peuvent-ils avoir gommé le fossé qui les séparait des Wallabies il y a tout juste 5 mois ?

C.D.: On l'a vu avec les derniers matchs entre nations du nord et du sud. L'Irlande a battu l'Afrique du Sud, l'Écosse a explosé l'Argentine et l'Angleterre a failli battre les All Blacks. Forcément, on n'aura pas un écart de points aussi important contre l'Australie qu'en juin. Pour moi, c'est évident qu'on ne prendra pas une raclée.

Dimanche, retrouvez la seconde partie de cet entretien où Christophe Dominici s'exprime notamment sur l'évolution du rugby.

Christophe Dominici face aux Pumas - France Argentine - 2007
Christophe Dominici face aux Pumas - France Argentine - 2007
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