Les derniers bizuths

A l'heure où Marc Lièvremont tient à resserrer les rangs et réduire son squad de joueurs dans la perspective de la Coupe du monde, Benjamin Fall et Alexandre Lapandry, tous deux âgés de 20 ans, font figure d'exceptions. Dans le groupe pour affronter les Samoans, samedi soir, ils seront les seuls joueurs néophytes à faire leurs grands débuts sur la scène internationale. Déjà appelés dans le groupe des 30 pour le début de la préparation du match contre l'Afrique du Sud, le troisième ligne clermontois et l'ailier bayonnais, pas conservés pour le test à Toulouse, étaient rentrés chez eux.

"Nous restons petits"

En fin de semaine dernière, Marc Lièvremont leur avait néanmoins prévenu de se tenir prêts au cas où pour les Samoa. L'un et l'autre ne le regrettent pas aujourd'hui. De retour à Marcoussis dès dimanche midi, ils ont conscience de leur privilège d'être là, au milieu des "grands", vainqueurs des champions du monde en titre vendredi soir. Tous les deux font chambre commune, dans la chambre "Agen". "Nous restons petits par rapport aux autres, souligne humblement Benjamin Fall. Notre objectif, simplement, est de continuer à progresser." Alexandre Lapandry, lui, assure être "en observation et à l'écoute des joueurs expérimentés".

"Des cravates dans tous les sens"

Compères en équipe de France des moins de 20 ans jusqu'à la dernière Coupe du monde, en juin dernier au pays de Galles, les deux bizuths ne pensaient pas "intégrer si vite le grand XV de France", glisse Fall. Une chance unique de se montrer leur sera donnée dès samedi soir au Stade de France face aux Samoa. Une nation qu'ils connaissent bien pour l'avoir affrontée cet été avec les moins de 20 ans. Score final : 16-6 pour les Bleus. "On s'attendait à des joueurs agressifs et nous n'avions pas été déçus, sourit Lapandry. Samedi soir, le schéma devrait être la même. En plus corsé encore..." L'ailier de l'Aviron n'en disconvient pas : "Dans le jeu, c'est un calvaire, il y a des cravates dans tous les sens. Contre les Séniors, samedi, les gars seront encore plus gaillards... Ce sera très, très engagé, mais il n'y a pas d'appréhension à avoir. Il ne faut pas se mettre cela en tête. En tout cas, moi, ça ne me paralyse pas. Titulaires ou pas, l'un et l'autre auront du temps de jeu pour s'exprimer." Et pourquoi ne pas prouver qu'ils auront aussi leur mot à dire pour disputer le Mondial 2011 en Nouvelle-Zélande.