Des regrets pour les Bleus

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Le XV de France s'est incliné devant l'Australie au Stade de France (13-18) dans un match à sa portée où il a eu l'occasion de s'imposer. Les Bleus ont rivalisé dans le combat mais ont manqué à plusieurs reprises de concrétiser leur domination. David Skre

Le match parfait. Yannick Jauzion en tête, les Français avaient trouvé leur leitmotiv tout au long de la semaine. Pour battre l'Australie et réussir là où les Anglais avaient échoué huit jours plus tôt, les Bleus devaient rendre une copie immaculée. Raté. Faute d'avoir su gommer les aspérités de son jeu aperçues lors des deux précédents tests de cette tournée automnale, le XV de France ruminera ses regrets tout l'hiver. Regrettable, car cette équipe d'Australie était sans doute prenable en cette glaciale soirée de novembre. Dommage, car la bande à Lionel Nallet a proposé, par bribes, un rugby suffisamment étoffé pour passer. Oui, il y avait la place. Mais quand on manque à ce point de réalisme aux deux extrémités du terrain, on ne peut rien espérer.

Evidemment, le pauvre David Skréla stigmatise à lui seul cette carence rédhibitoire à ce niveau. Revivant d'une certaine manière le cauchemar du match d'ouverture de la Coupe du monde face à l'Argentine, dans ce même Stade de France, le buteur toulousain a presque tout raté: six pénalités (trois et un drop en première période et deux autres en seconde) plus un drop dans un fauteuil, soit 21 points abandonnés en 80 minutes. Un incroyable manque de réussite qui a forcément coûté très, très cher, compte tenu de la faiblesse de l'écart final (13-18). Même si elle n'explique pas tout.

Cinq minutes pour y croire

Beaucoup moins généreux que leurs hôtes, les Australiens, pourtant loin d'être souverains, ont capitalisé à fond sur les petites erreurs adverses. Ils ont notamment marqué sur leurs deux seules véritables occasions d'essai. Deux mouvements limpides, un par mi-temps. Le premier, juste après la demi-heure, fut initié par Mortlock et conclu par le talonneur Moore. Tout le contraire du second, préparé aux petits oignons par le travail au ras des avants wallabies, et finalisé par l'ailier Hynes, peu avant... l'heure de jeu. Dans les deux cas, ces essais ont fait l'effet de coups de poignards pour les Bleus, qui se sont épuisés à courir après le score la plupart du temps.

Pourtant, le Stade de France y a cru. Menés 10-0 juste avant la pause, les Bleus ont fait passer un très sale quart d'heure à leur adversaire, à cheval sur deux mi-temps. Il y a d'abord eu cet essai de pénalité, juste avant le retour aux vestiaires. Quel coup de maître de la mêlée française, démolissant le huit jaune, au point que M.Joubert, l'arbitre, n'eut d'autre choix que de siffler essai de pénalité. A la reprise, poursuivant sur leur lancée, les Français se montraient à nouveau conquérants. Une pénalité de Skrela, la seule du soir, et un improbable drop rasant de 45 mètres plein de culot de Maxime Médard permettaient au XV de France de mener, pour la première fois, 13-10. Il était temps d'y croire. Cinq minutes plus tard, Hynes concrétisait le retour australien dans le camp français...

David Skrela, héros décidément bien malheureux, eut encore deux occasions de faire basculer le match. Mais ce n'était pas sa soirée. Il était loin du match parfait prôné à Marcoussis ces derniers jours. L'équipe de France a encore trop d'imperfections à chasser avant de pouvoir prétendre à mieux. Elle achève donc la première année de l'ère Lièvremont sur une fausse note. C'était prévisible, mais le scénario du match la rend surtout extrêmement frustrante. Pourtant, le constat est là: 2008 aura apporté davantage d'interrogations que de certitudes.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?