Boudjellal: "On me fait payer le fait de gagner et d'être bon économiquement"

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Publié le Mis à jour
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Deuxième partie de l'entretien exclusif accordé par Mourad Boudjellal. Cette fois, le président du RCT évoque notamment sa vision et ses relations avec les instances du rugby français ainsi que le salary cap.

Depuis votre arrivée à la tête de Toulon, avez-vous constatez une évolution du rugby français dans son ensemble?

Mourad BOUDJELLAL: Nous, les clubs, avons donné les moyens au rugby français de progresser. Le problème vient de la cohabitation des mondes amateurs et professionnels. La Fédérale 1 ne peut pas diriger les professionnels. Il y a des choses à changer. Il faut laisser faire les nouvelles compétences. Le monde a évolué. C'est comme en politique, dans le rugby, il y a des noms que j'entends depuis que je suis gamin. Ces gens nous parlent de "demain", mais "demain" ils ont eu dix fois l'occasion de le gérer. Aujourd'hui, il y a des personnes en situation d'échec grave ! Il y en a beaucoup !

Peut-on imaginer vous voir à la Ligue, un jour, avec un poste à responsabilités?

M.B: J'ai voulu m'impliquer au comité directeur, je me suis présenté deux fois, mais ça n'a pas marché. Je dois être mauvais. Pourtant, j'ai beaucoup d'idées sur l'économie du Top 14 afin de faire gagner de l'argent à tout le monde. C'est stupide, par exemple, d'avoir 33 contrats pros et 2 jokers. Si on faisait 28 ou 30 contrats pros et 5 jokers, ça éviterait de payer des joueurs pour rien. Par ailleurs, sur la feuille de match, on pourrait mettre 25 joueurs au lieu de 23, tout en ne pouvant en faire entrer toujours 8. On se déplace toujours à 25. Sur plein de matchs, on voudrait faire jouer les jeunes quand le score est acquis mais on ne peut pas car les entraineurs privilégient les joueurs d'expérience sur le banc.

On me fait peut-être payé mes origines

Pourquoi pensez-vous ne pas avoir été élu les deux fois précédentes?

M.B: Étant sur-médiatisé, je pense qu'il y a beaucoup de jalousie. Quand certains présidents disent ne pas aimer la lumière, ils le font dans les médias... C'est une façon pour eux de paraître humble... de justifier par rapport à leur proches une absence médiatique. Moi, on me fait payer cette exposition, mais si on ne me demandait pas mon avis, je ne le donnerai pas. A la Ligue, lors des réunions, s'il y a une caméra, j'entends: "il y a que Mourad qui les intéresse". Beaucoup estiment qu'on monopolise le rugby. C'était la même chose avec Max (Guazzini). Il a eu également des attaques personnelles, moi, on me fait peut-être payer mes origines. Je pense qu'il y a un fond minoritaire de gens qui ont du mal avec ça. Mais principalement, on me fait payer le fait de gagner et d'être bon économiquement.

Sur certains aspects, le président toulonnais se compare à Max Guazzini - mars 2015
Sur certains aspects, le président toulonnais se compare à Max Guazzini - mars 2015

L'un des points qui a le don de vous irriter reste le salary cap, que certains vous accusent de détourner. Comment réagissez-vous à cela?

M.B: Le salary cap, on ne le détourne pas mais on l'optimise. Ce n'est pas interdit. Je donne ma parole d'honneur, si elle peut avoir une valeur, qu'il n'y a rien offshore ou de fait en cachette. L'interprétation, c'est l'intelligence de la lecture. Nous on interprète tout en étant à l'intérieur du cadre. On est plus que contrôlé par la DNACG. La seule chose qu'on nous reproche aujourd'hui, c'est un dépassement de 153 000 euros sur un règlement lié aux contrat Espoirs. En dessous de 50 000 euros ils ne sont pas comptabilisés dans le salary cap, et nous en avons trois à 51 000 euros. Nous, on a compté pour 3 000 euros mais la Ligue n'est pas de cet avis. Si on avait su, on aurait fait des contrats à 49 999 euros. Voilà ce que l'on nous reproche. Ce n'est vraiment pas grand chose.

Je donne ma parole d'honneur, si elle peut avoir une valeur, qu'il n'y a rien offshore ou de fait en cachette

A votre sens, le salary cap est-il toujours un aberration?

M. B: Je suis pour la liberté. Quand des gens investissent des millions, c'est très bien pour le rugby, comme ceux qui construisent une économie autour de leur club. Chacun fait en fonction de la typologie de son projet. Si demain, un club veut mettre 100 millions sur son centre de formation et ses contrats c'est son problème. Le monde du rugby a changé. Aujourd'hui, on n'est plus axé sur la compétitivité et à savoir qui va finir premier ou deuxième. Le Top 14 est un show, un spectacle. Avant, le but était d'amener les gens au stade pour les pousser devant la télé. Désormais, c'est l'inverse, on fait des téléspectateurs des supporters. Et comment attire-t-on le public? Par le show, le spectacle et les grands noms. Il ne faut pas se tromper là-dessus.

Troisième et dernière partie de notre entretien exclusif avec Mourad Boudjellal vendredi sur notre site...

Mourad Boudjellal (Toulon) - 19 avril 2015
Mourad Boudjellal (Toulon) - 19 avril 2015
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