Mermoz: "Je travaille dur et je fais tout pour être à la Coupe du monde"

  • Maxime Mermoz avec les Bleus contre l'Argentine - 22 novembre 2014
    Maxime Mermoz avec les Bleus contre l'Argentine - 22 novembre 2014
  • Maxime Mermoz lors de la victoire de Toulon en Ulster, 2e journée de Champions Cup
    Maxime Mermoz lors de la victoire de Toulon en Ulster, 2e journée de Champions Cup
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Étincelant avec le RCT depuis le début de la saison, Maxime Mermoz a encore brillé face à l'Ulster, samedi en Coupe d'Europe. Il revient sur ce match tout en se projetant sur celui de samedi à Llanelli, décisif pour recevoir en quart de finale. Mais son actualité personnelle est également marquée par sa non sélection en équipe de France. Le centre de 28 ans revient sur tous ces sujets.

Deux jours après, comment analysez-vous cette victoire face à l'Ulster (60-22) ?

Maxime MERMOZ : Le score est flatteur. Pour être sincère, on a fait vidéo ce lundi matin et on a vu qu'on a eu pas mal de déchets. Je pense notamment à la première mi-temps. Cependant, il y a eu beaucoup de jeu collectif et on s'est fait jouer les uns les autres. Les avants ont beaucoup participé au mouvement général. Sur l'essai de Mamuka (Gorgodze), il y a un temps de  préparation trois-quarts avants, mais on a vu des redoublées entre piliers, c'est bien, ça me plait. En deuxième mi-temps, tout s'est passé comme on le voulait.

Vous semblez dans les meilleures dispositions pour aller à Llanelli, afin conserver la première place face à des Scarlets déjà éliminés. Craignez-vous ce déplacement ?

M.M.: Vu le match aller, on mesure la qualité de cet adversaire. On avait la place pour le bonus, mais on l'avait laissé passer. Ils sont plein de bonnes intentions, ils sont rapides et costauds. Après, qu'ils soient éliminés ou pas, ça ne change rien. L'Ulster n'avait rien à jouer mais on vu leurs intentions. Toutes ces équipes anglo-saxonnes jouent de manières débridées, on l'a vu dimanche avec Bath à Toulouse. A nous de faire attention, car sur nos deux derniers matchs, on se prend des essais sur des erreurs bêtes qui à chaque fois remettent les adversaires dans le jeu. On ne se rassure pas alors qu'on peut breaker. 

Si parfois le RCT passe au travers de certains matchs, vous êtes toujours présents dans les grands rendez-vous. Est-ce juste une question d'envie ?

M.M.: J'espère que ça va encore se vérifier dès cette semaine ! Mais, c'est vrai que, parfois, on a l'impression qu'il faut des matchs à enjeu, d'être au pied du mur, pour se remettre la tête à l'endroit. Ça fait cinq-six mois que l'on a repris, c'est long. C'est aussi compréhensible que, parfois, il y ait moins de concentration, ce qui entraine des en-avant et des imprécisions. En tout cas, ce match face aux Scarlets, on va le prendre comme un match de phase finale, c'est primordial de jouer un quart à la maison.

Il manque la cerise sur le gâteau

Sur le plan personnel, on vous sent de plus en plus à l'aise et vous enchainez les performances de haut niveau. Estimez-vous avoir franchi un cap cette saison ?

M.M.: Je suis dans la continuité des années précédentes. Depuis que je suis à Toulon, ça se passe bien. Quand tu joues tous les matchs, on voit plus ce que tu fais et tu as aussi plus de temps pour montrer. Avec les blessures de certains joueurs, ça m'a peut-être aussi laissé la place dans l'initiative du jeu. Quand je suis avec Mathieu (Bastareaud) ou Rudi (Wulf), j'ai un rôle différent par rapport à celui que j'occupe quand j'évolue à côté de Matt (Giteau). Ça peut arriver de faire un match moyen, mais j'essaie de rester dans le cadre collectif et pourquoi pas apporter quelque chose en plus quand je le peux.

Maxime Mermoz lors de la victoire de Toulon en Ulster, 2e journée de Champions Cup
Maxime Mermoz lors de la victoire de Toulon en Ulster, 2e journée de Champions Cup

Des prestations de haut niveau, mais pas de convocation en équipe de France. Quel est votre sentiment ?

M.M.: C'est frustrant. Il manque la cerise sur le gâteau. Avant 2011, le staff comptait sur moi et j'avais souvent des pépins physiques car j'enchainais les matchs avec Perpignan. J'étais blessé deux fois par an pendant 10 jours, et ça tombait pendant les trêves internationales. Maintenant, je suis dispo tout le temps... mais c'est comme ça. Je suis responsable de ce que je fais sur le terrain, le reste ne dépend pas de moi. Il manque cette cerise, mais je vais continuer à faire en sorte d'aller la chercher. Je suis déçu mais pas abattu. Ça me donne même de l'énergie en plus. Faut savoir faire son autocritique. J'essaie toujours de ne pas me mentir. Je sais où j'en suis, et je vais continuer sur ma ligne de conduite et aller dans ce sens pour faire changer les choses.

Je n'ai jamais été dans l'individualisme

Est-ce que vous pensez avoir laissé passer le wagon pour la Coupe du monde ?

M.M.: Je ne peux pas envisager de ne pas y aller. Je travaille et je fais tout pour y être. Depuis 2011, dans ma tête, il me tardait déjà d'être à la prochaine. Au quotidien, je m'entraine avec des internationaux, tous les week-ends on affronte des joueurs des sélections. Bien entendu que tout cela donne envie de participer à la Coupe du monde. 

Dans les arguments donnés pour justifier votre non sélection, votre comportement comme remplaçant a été mis en avant. Comment réagissez-vous à cela ?

M.M.: Il n'y a pas si longtemps, mes différents managers soulignaient mon comportement positif dans un groupe. Je n'ai jamais changé ça. J'aime jouer au rugby et être avec mes coéquipiers. Le sport est avant tout une aventure humaine. Dans une saison, au-delà des titres, on retient les moments entre nous, les déplacements et tout ça. Le rugby, c'est autre chose que les quinze qui commencent un match. Je n'ai jamais été dans l'individualisme. Sur le terrain, on m'a souvent reproché de ne pas prendre assez d'initiatives et de trop faire jouer les autres. Je ne peux pas être comme ça sur le terrain et différent en dehors. S'il y avait un souci, mes coéquipiers se plaindraient.

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