Et si la meilleure chance basque de retrouver le Top 14 s’appelait... Biarritz ?

Pas toujours gâtés ces dernières semaines sur le plan météorologique, les Bayonnais ont pris un sacré coup de froid depuis samedi et la déculottée terrible à Aimé-Giral (66-6). À la fois surprenante et désastreuse pour un club venant de l’échelon supérieur, cette claque d’entrée de championnat est forcément mal vécue. Venu représenter l’Aviron ce lundi à Paris pour la webconférence de reprise du Top 14 et du Pro D2, le troisième ligne Jean-Jo Marmouyet n’avait pas vraiment la tête à festoyer : "C’est compliqué de se projeter après ça… L’objectif du club est de se reconstruire. On veut partir sur du long terme et essayer de bâtir quelque chose de durable. En ce qui concerne le court terme, on se sait attendus cette saison mais au vu ce qu’il s’est passé lors de la première journée, dans l’état actuel, on n’est pas présents".

À Biarritz, Quesada a "donné un surplus d’énergie très positive à tout le groupe"

Le joueur, fidèle au club depuis plus de 10 ans, poursuit : "L’objectif de la saison est de tenir un rôle de prétendant. Mais pour l’instant, on ne peut se focaliser que sur les quelques semaines qui viennent et tenter de montrer que notre premier match n’était qu’une erreur de parcours". C’est tout le travail qui attend le nouveau manager Pierre Berbizier, qui doit relever un groupe secoué, déjà abimé par toute une deuxième partie de saison dernière en queue de peloton et inéluctablement dépouillé de ses forces vives (Monribot, Chouzenoux, Martial, Le Bourhis…).

Même si la prudence est de mise à ce stade de la saison, la situation semble quand même bien différente d’il y a deux ans lorsque l’Aviron avait cette marge plus ou moins confortable sur les autres équipes du Pro D2 - Lyon excepté - qui lui avait permis de remonter directement.

Une époque où son proche ennemi, Biarritz, n’était pas en mesure de rivaliser avec lui. Mais là encore, les choses ont bien changé. Renforcé par une excellente deuxième partie de saison dernière où il s’est qualifié pour les phases finales (battu 26-14 en demie par Agen, vainqueur de la finale d’accession), le BO a emmagasiné de la confiance et ne demande qu’à continuer sur sa lancée de progression. Pour apporter une nouvelle dimension à cette visée de reconquête, la direction du club a convaincu Gonzalo Quesada de le rejoindre. Un coup de maître qui a "donné un surplus d’énergie très positive à tout le groupe" selon le troisième ligne Alban Placines.

C'est un mélange d'excitation et de stress. On a envie de répondre à ces attentes.

Cet apport, ajouté à celui de l’ancien ouvreur toulonnais Pierre Bernard, a fait naître une certaine effervescence autour d’Aguiléra. "On ressent tout cela", raconte Placines. "Et pour nous, c’est un mélange d’excitation, car on sent que tout le club a envie de progresser, des joueurs au staff en passant par l’administratif, et de stress car l’attente est forte autour de nous et dans les médias et on a envie de répondre à ces attentes."

Ce fut déjà le cas vendredi dernier pour le premier gros test contre Mont-de-Marsan, remporté 24-15 en infériorité numérique avec un Pierre Bernard auteur de tous les points du BO, dont trois drops. De quoi augurer de beaux lendemains pour une équipe qui peut, cette année, rêver un peu plus haut que le toit du BAB.