Meité: "On ne va pas changer!"

Nous sommes en 2011-2012. Arrivant, déjà à l'époque, de son club de cœur le Rugby Club Massy Essonne, Bakary Meité vit une saison tumultueuse à l'ASBH, qui lutte pour son maintien, et l'obtient grâce à la rétrogradation administrative de Bourgoin. Trois ans après son départ, l'international ivoirien pose à nouveau ses bagages dans le sud de la France, et redécouvre l'ASBH sous un nouveau jour, plus radieux. De quoi faire de lui le témoin privilégié de la transformation du club historique, impulsée par de nouveaux hommes, une nouvelle mentalité.

D'une équipe fragile, qui peinait notamment à s'imposer loin de chez elle, et qui restait friable à domicile quand la pression se faisait trop grande, l'ASBH est désormais plus sereine, capable de faire des coups sur tous les terrain de ProD2.Ce qui fait la différence, c'est une prise de conscience à la fois individuelle et collective. L'année dernière, les mecs avaient été un peu surpris de leur départ canon, et s'étaient relâchés par la suite. Cette saison, on a conscience qu'on joue bien et qu'il n'y a aucune raison que ça ne continue pas si nous continuons à travailler, estime le troisième ligne.

Cette prise de conscience, est d'ailleurs teintée d'un accent sudiste. Le message de Manny Edmonds est que les matches à l'extérieur sont aussi gagnables que les matchs à domicile, et ça nous est bien retransmis par notre capitaine Phoenix Battye. Je ne le connaissais pas, et je suis vraiment impressionné par ses qualités d'homme. Et sur le terrain, c'est un monstre", poursuit-il.

Tenter sa chance pour ne rien regretter à Bayonne

Les mentalités ont changé, et avec elles, le jeu. Avec ce refus de se laisses inhiber par la peur de chuter, est également arrivé une volonté de bouleverser le jeu traditionnel biterrois, centré sur la conquête, rassurant certes, mais qui ne permettait que trop rarement de rivaliser dans un championnat toujours plus relevé. Un système auquel les hommes ont rapidement adhéré: On a un jeu qui est très simple, et il faut le mettre en œuvre avec beaucoup de vitesse. On saisit les opportunités, on joue au rugby! Reste à voir si ce système, qui repose sur un groupe capable de se déplacer mais manquant éventuellement de puissance face aux grosse écuries, pourra permettre à Béziers d'exister sur la durée.

L'avenir nous le dira, mais on ne va pas modifier notre manière de faire. On compensera ce manque relatif de puissance par le dynamisme et la vitesse d'exécution, estime et espère Meité, qui se régale au sein d'une troisième ligne où tous les profils différents s'inscrivent parfaitement dans le projet de jeu.

Cette philosophie, les Biterrois tenteront de l'appliquer vendredi (19h30) sur la pelouse de l'Aviron bayonnais (3ème de Pro D2, deux points devant l'ASBH). Pas exactement une mince affaire, mais rien qui ne puisse non plus décourager Baky Meité est ses partenaires. Le souci qu'on a, c'est que si on ne tente pas avec notre jeu, on aura toujours le regret de ne pas avoir essayé, à l'image du match à Biarritz. On a exorcisé ça contre Colomiers, une autre bonne équipe, et ça nous a souri, donc va tenter de faire la même chose à Bayonne, exhorte l'ancien Massicois.

La clé pour Béziers est donc de mettre un maximum de déplacement, et pour cela de montrer une efficacité sans faille dans les nettoyages et les sorties de balle. Pour, peut-être créer l'exploit et monter sur le podium dès vendredi.