Avec la fusion avortée, beaucoup promettaient l'enfer à Bayonne... ce fut le contraire !

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Publié le Mis à jour
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Dans leur for intérieur, les supporters bayonnais rigolent doucement. Voilà un an, ils manifestaient pour défendre un club que leurs dirigeants voulaient voir fusionner avec Biarritz . Dans le monde des sachants, ils sont alors passés pour "des arriérés ne comprenant rien des enjeux du rugby moderne". La fusion avortée, on leur promettait l'enfer en Pro D2. Ce fut le contraire... Décryptage.

Un stage et ça repart

Au moment de la reprise, au mois de juin, ils étaient 20 joueurs à l'entraînement pour 22 contrats professionnels. Parmi eux seulement deux recrues: Julien Jane et Richard Choirat. L'ailier bayonnais se rappelle : Je me souviens avoir regardé Richard ce jour-là. On était les seules recrues, on ne se connaissait pas, mais on avait les mêmes interrogations, le même regard. Jean Monribot poursuit : Quand on s'est retrouvé dans des vestiaires au trois-quarts vide, franchement ça faisait peur. Tu es angoissé et tu te demandes qu'est-ce que tu vas faire. Mais le noyau était quand même de qualité. Quand on a décidé de rester c'était pour faire quelque chose.

Et puis les choses sont allées très vite. Au bout de deux semaines on savait que ça allait être énorme, avoue Julien Jané. La magie a opéré à l'occasion d'un stage de présaison à Hagetmau. On était vraiment des gamins. J'avais l'impression qu'on était copains depuis dix ans. Je me souviens vraiment de moments très forts. Ce ne sont pas que des paroles, témoigne Jean Monribot. Mais que s'est-il passé dans les Landes ? En fait pas grand-chose, si ce n'est la simplicité des relations qui ont été nouées. Après ce stage il n'y avait aucune pudeur dans ce groupe et on était vraiment en confiance entre nous, juge Monribot.

Richard Choirat (Bayonne) - mars 2016
Richard Choirat (Bayonne) - mars 2016

Un recrutement humain

En raison de la fusion avortée, Bayonne a pu recruter une fois que tout le monde avait fait son marché. Pire même, le 15 juin étant passé, les Bayonnais n'avaient plus droit qu'aux joueurs chômeurs et à deux contrats de joueur supplémentaire. Une contrainte qui a obligé le staff basque a se montrer perspicace. Dewal Senekal explique l'esprit du recrutement : On s'est autant attaché à l'humain qu'à la valeur sportive.

Et un exemple pour illustrer la réussite. Quand tu vois débarqué un deuxième ligne chilien sur les bords de la Nive, tu te demandes qu'est-ce qu'il va t'apporter. Et puis au final c'est un super mec et un super joueur, rigole Monribot. Cette saison, la trajectoire du dit joueur est tout simplement étonnante. Pablo Huete, chômeur du club de Massy, est devenu l'un des cadres d'un paquet d'avants bayonnais qui a fait souffrir tous ses adversaires de Pro D2.

Pablo Huete (Bayonne) face à Aurillac - 4 Juin 2016
Pablo Huete (Bayonne) face à Aurillac - 4 Juin 2016

Un manager entraînant

Il est indéniable que Vincent Etcheto a une grande part de responsabilité dans la réussite de son équipe. J'ai été très égoïste dans ma démarche, analyse ce dernier. Il n'y a pas eu d'entretiens individuels pour savoir ce que voulaient les joueurs. Je me suis dit qu'est-ce que j'ai envie de faire, à l'instinct. S'ils me suivent tant mieux. Le message a très vite été accepté grâce au discours toujours très positif du manager et à un système de jeu poussé vers l'offensif. "

Vincent nous a apporté beaucoup, dit simplement Gregory Arganese. Monribot enchaîne : Il aime la fête, partager ça avec nous, vivre des moments en dehors du terrain. On n'a jamais eu de pression ou de jugement négatif. Animateur hors-pair des conférences de presse, la grande force de Vincent Etcheto n'est pas seulement d'avoir le discours entraînant. Il fait confiance aux hommes. Lorsqu'il a fallu choisir un entraîneur des avants, il a donné sa chance au fraîchement retraité Dewald Senekal, un homme qu'il ne connaissait pas. Une réussite quand on voit la conquête bayonnaise.

La joie de Vincent Etcheto (Bayonne) - 4 juin 2016
La joie de Vincent Etcheto (Bayonne) - 4 juin 2016

Un capitaine en mission

Sur le terrain comme en dehors, Jean Monribot a été celui qui a montré la voie. Un capitaine en mission, presque habité. On est acteur et c'est nous qui avions fait descendre le club en Pro D2. C'est une responsabilité. Il y avait un devoir de faire remonter le club et je n'avais que ça en tête. Tous les soirs quand je m'endormais, je pensais à ça. Putain, je suis tombé amoureux. Je prends vraiment les choses à cœur. Il y a vraiment de l'amour pour ce club. J'ai essayé d'en faire prendre conscience à tous les mecs. On a réussi à créer un véritable état d'esprit. En finale face à Aurillac, Jean Monribot a une nouvelle fois été le fer de lance des Bayonnais. Une incessante activité qui ne s'est arrêtée qu'au coup de sifflet final, une fois la mission accomplie.

Des dirigeants à leur place

Lorsque Francis Salagoity est appelé pour revenir à la tête du club, ce retour interroge. Président de la première montée en 2004, il avait quitté le club en 2011 en laissant une image pas forcément à son avantage. Mais Francis Salagoity est revenu assagi et mieux armé pour diriger l'entreprise avec Christian Devèze. Il avait retenu la leçon. Je ne suis pas intervenu souvent cette saison, raconte t-il. Avec l'expérience que j'avais des années précédentes, j'ai laissé le sportif aux sportifs. C'est important. Après il faut être présent de temps en temps, savoir venir un quart d'heure, une demi-heure. J'ai passé des semaines sans les voir. Je l'avais dit au mois de juin dernier qu'on n'interviendrait pas dans le sportif et on fera encore comme ça la saison prochaine. Francis Salagoity est aussi revenu avec son savoir-faire, une compétence reconnue en matière budgétaire. Dans ce combat de tous les jours, il a visiblement réussi, avec Christina Devèze, à équilibrer les comptes bayonnais.

Nicolas Morlaes, Christian Devèze, Vincent Etcheto, Francis Salagoïty et Dewald Senekal lors de la conférence de presse de rentrée de Bayonne - juillet 2015
Nicolas Morlaes, Christian Devèze, Vincent Etcheto, Francis Salagoïty et Dewald Senekal lors de la conférence de presse de rentrée de Bayonne - juillet 2015

Et maintenant le Top 14

Le budget de l'Aviron bayonnais en Top 14 devrait être compris entre 15 et 16 millions d'euros. On n'est pas devant un immense défi, juge Francis Salagoity. On est devant une saison à mettre en place, une saison à construire. Mais on ne part pas de rien. On a quand même des bases. On a une équipe, beaucoup de joueurs qui ont joué en Top 14 et qu'on a vus au-dessus du lot pendant la finale. L'Aviron va bien évidemment se renforcer.

Le club basque enregistre le retour de prêt du demi de mêlée Duhalde (Brive) et les venues des piliers Broster (Biarritz) et Schuster (Tarbes), du demi de mêlée Saubusse (Mont-de-Marsan). Le club devrait rapidement officialiser les arrivées du talonneur Leiataua (Aurillac), du troisième ligne Oulai (Carcassonne), du demi d'ouverture Lagarde (Albi) mais aussi des deuxième ligne Jaulhac (UBB) et Donnelly (Montpellier), du centre Le Bourhis (UBB) et probablement de l'ailier Matanavou (Toulouse). On a retrouvé un état d'esprit, un groupe. J'espère qu'on va s'en servir pour l'an prochain. Avec Montauban on s'en est servi. On a trusté la septième place avant d'être européen alors que tout le monde nous prédisait l'enfer. Pour le Top 14, on est déjà condamné. Mais nous, on ne lâchera rien, prévient Gregory Arganese.

Les supporters de Bayonne vont retrouver le Top 14 - 4 juin 2016
Les supporters de Bayonne vont retrouver le Top 14 - 4 juin 2016
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