Meité: "Cette délocalisation nous fait extrêmement plaisir"

Comment le groupe a-t-il vécu cette lourde défaite à Albi ?

Bakary MEITE: Pas très bien… (Il souffle). J’ai malheureusement vécu à distance ce déplacement car les médecins ont voulu privilégier ma récupération. Ce qui ressort, c’est qu’ils nous ont pris sur le défi physique. On a été battu dans les un contre un et on s’est débarrassé un peu vite du ballon. Du coup, ils nous ont punis avec leur ligne de trois-quarts très rapide. Mais peu importe le résultat, une défaite reste une défaite, on ne doit pas dévier de notre objectif. Cette semaine, j’ai beaucoup discuté avec les mecs pour évacuer tout ça et bien préparer le match de Colomiers.

Colomiers, un match crucial surtout vu les résultats de vos concurrents directs le week-end dernier (Dax et Narbonne gagnent, Bourgoin ramène le bonus défensif de Pau) ?

B.M : Tous nos matchs sont cruciaux, depuis la première journée et peut-être jusqu’à la trentième. Avant le match d’Aurillac, on était dans la même position. Ce sera comme ça jusqu’à la fin de la saison donc c’est à nous d’avoir les nerfs solides. On a les cartes entre nos mains car on reste devant ces trois équipes. Maintenant, à nous de faire le boulot ce week-end.

Qu’est-ce qu’il faudra en plus pour battre Colomiers ?

B.M : On approche de la fin du championnat et il va falloir être très fort dans la tête. Pendant le match, on risque d’avoir des périodes où l’on sera mené au score ou devant, il va falloir gérer ces différents moments et être très intelligent tactiquement. C’est une équipe avec un demi d’ouverture dont on connaît la qualité. Un très bon attaquant et un très bon buteur par qui tout le jeu de l’équipe passe. Ils ont aussi des avants mobiles, il faudra se déplacer au moins autant qu’eux voir plus.

Le club évolue, le rugby a pris en Essonne

La rencontre est délocalisée à Bondoufle, dans un stade de près de 19 000 places, une atmosphère différente des matchs à Jules-Ladoumègue…

B.M : Cela va nous changer. Mais cela nous fait extrêmement plaisir de voir que le club évolue, que l’on arrive à attirer des supporters et que le rugby a pris en Essonne. On a envie de pérenniser tout ça donc la délocalisation est une très bonne chose, elle doit nous motiver à ce que cela continue dans le futur. Des délocalisations, il y en aura que si Massy reste en Pro D2.

Il y a-t-il une pression supplémentaire sur le groupe avec cette mobilisation du club et du public ?

B.M : Non, on est surtout très content. Il n’y a pas de pression en plus sur nos épaules, au contraire, c’est un atout pour nous. On se rend suffisamment compte à l’extérieur de l’importance d’un public qui pousse derrière son équipe donc si aujourd’hui, on a ce public de notre côté, on ne va pas s’en plaindre.

Je suis très fier d’être capitaine de Massy

Sur le plan personnel, vous revenez d’une blessure au dos, comment vous sentez-vous ?

B.M : Je me sens mieux, j’ai beaucoup moins mal. Quand je me suis bloqué le dos après le déplacement à Pau, je pensais que la semaine de repos me ferait du bien. Mais finalement, c’était un peu plus grave que prévu. Aujourd’hui, ça va mieux et je suis très heureux de revenir jouer avec mon équipe.

Dans ces moments difficiles, comment se traduit votre rôle de capitaine ?

B.M : Je leur répète toujours la même chose. On a un objectif dont on ne doit jamais dévier, et pour cela, il faut qu’on bosse. Pour l’instant, on est dans une meilleure posture que d’autres mais notre objectif peut-être atteint à la dernière minute de la trentième journée. Au quotidien, il s’agit de réunir les mecs au début de l’entraînement pour leur faire comprendre qu’il faut être concentré tout au long de la séance. On a fait un gros travail sur la prise de conscience qu’après une bonne semaine de boulot, on faisait des bons matchs. Inversement, quand on faisait un mauvais match, c’est que quelque chose s’était mal passé dans la semaine.

Vous êtes un peu le "papa" du groupe massicois ?

B.M : (Il rigole) Cela fait quelques années que je suis là, je suis capitaine donc forcément ma voix compte un petit peu plus que celles des autres. Après, il faut prendre ses responsabilités et je pense que les mecs le ressentent. Mais il ne suffit pas de leur parler, si tu ne montres pas sur le terrain, ça ne sert à rien. On me fait confiance parce que j’ai démontré que je ferais tout pour ce club. Je suis très fier d’être capitaine de Massy.