Un look, des surnoms, des pubs et un peu de rugby: ce qu’il restera de Chabal
Rugbyman le plus connu de France, Sébastien Chabal a officiellement annoncé la fin de sa carrière. Passé par Bourgoin, Sale, le Racing, Balmain ou encore le Lou, il laisse derrière lui des vidéos, des actions spectaculaires, des contrats plublicitaires juteux. Rugbyrama retrace pour vous ce parcours pas vraiment ordinaire.
Faites le test. Allez-y. Prenez quelqu'un au hasard: votre grand-mère, un joueur de mandoline dans le métro ou la caissière du coin. Si ces personnes n'ont pas de sensibilité rugby particulière, un nom sortira toutefois de leur bouche. Celui de Sébastien Chabal. C'est comme ça. Ne cherchez pas d'explication rationnelle ou scientifique. C'est un fait. Le joueur du Lou, qui a officiellement annoncé sa retraite sportive lundi, est le rugbyman le plus connu de France. Sa barbe et ses cheveux hirsutes en ont fait une personnalité publique. Au point que Roselyne Bachelot, alors Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, en fasse son chouchou. En 2007, Bachelot avouait sans détour: "C’est vrai que je participe sans doute à la Chabalmania. Je plaide coupable. Cela fait aussi beaucoup rire les joueurs de l’équipe de France qui charrient Chabal en l’appelant le chouchou de la ministre".
Chabal, c'était... un look
Difficile de passer à côté de cet élément, tant il a participé à l'éclosion du phénomène Chabal. Une gueule de guerrier, à faire peur au premier venu. Des cheveux noirs comme le jais, une barbe fournie à l'extrême pour contribuer à la légende. C'est en Angleterre, du côté des Sharks de Sale, que Chabal va commencer à supprimer le mot tondeuse de son vocabulaire. La montée en puissance médiatique se fait lors de son passage outre-Manche (à partir de 2004). Avant cela, il joue à Bourgoin et n'arbore pas ce look détonnant. On parle de lui, mais sans plus. Son vrai essor poussera en même temps que sa barbe.
Chabal, c'était... des vidéos
En juin 2007, en tournée en Nouvelle-Zélande, Chabal défonce les côtes de Chris Masoe d'un plaquage terrible, avant d'exploser la mâchoire d'Ali Williams... qui devra manger avec une paille pendant de longs mois. Le phénomène est en marche. Sur You Tube, la vidéo sera visionnée plus de 12 millions de fois. C'est plus que la plupart des vidéos de Norman, qui réalise des petits clips sur des sujets de la vie de tous les jours. Lors de la tournée en Nouvelle-Zélande, Chabal gagne aussi le surnom de "Cartouche". Son regard et ses petits cris poussés lors du haka des All Blacks en 2007 restent également comme un moment incontournable qu'on aime à se repasser en vidéo de temps en temps.
Chabal, c'était... des surnoms
Chacun a le sien. Suivant ses préférences, ses références. Il y a Cartouche (voir ci-dessus), Caveman (l'homme des cavernes), Attila, Seabass (jeu de mot entre le poisson et le début de son prénom), L'Anesthésiste, Hannibal, Beast of Balmain, la bête de Balmain (le club où il effectua une pige avant de rejoindre le Lou). Une pléiade d'appellations pour un rugbyman à part dans le paysage sportif et médiatique.
Chabal, c'était... un homme de pub
La blague est éculée, ringarde, méchante, mais elle a longtemps fait rire. " - Dis, tu sais où est-ce qu'il est le meilleur Chabal ? - En deuxième ligne ? - Non, derrière les abris bus !". Après la Coupe du monde 2007 et jusqu'à aujourd'hui, "Caveman" va participer à toutes sortes de campagnes médiatiques. Mutuelle, assurances, site de poker en ligne, tout y passe. Dans une publicité anglaise, il prend même le costume d'une fée. Incroyable. En 2009, on estime ses revenus à près de deux millions d'euros. Bien entouré et bien conseillé, le joueur formé à Bourgoin a su développer sa marque et son image. La faire fructifier allégrement. Il lancera même une marque de vêtement, au demeurant fort sympathique (Ruckfield).
Dans les affaires, il a su se diversifier et placer ses œufs dans différents paniers. Il possède un restaurant à Meyzieu avec son pote Lionel Nallet, a encore des contrats publicitaires et sa marque de vêtement tourne bien. Il va désormais intégrer la société GL Events. Hier, lundi, en conférence de presse, Chabal a fait le point sur son avenir: "Je vais intégrer GL Events et apprendre un nouveau métier tout en restant au contact du LOU, Cela a été préparé en amont. Ma vie professionnelle sera aussi riche que ma vie de sportif l’a été, je n’ai pas de doute là-dessus. GL Events est un paquebot gigantesque au sein duquel il y a beaucoup de métiers qui me parlent parce que ce sont les métiers du sport. Je vais découvrir pas mal de choses au sein de toutes les filiales pour mieux appréhender mes futures fonctions".
L'avis de rugbyrama.fr
Personne ne nous reprochera le fait de dire que Sébastien Chabal n'est pas le meilleur joueur de rugby français de tous les temps. L'homme le sait aussi. Il ne l'a jamais caché. En revanche, on serait partisan d'intenter un procès à tous les mécréants qui soutiennent que Chabal n'était qu'un homme de pub. Sa carrière de rugbyman est plus que belle. Formidable plaqueur et casseur de défense, malléable en équipe de France de la deuxième à la troisième ligne, leader par l'exemple, Chabal a fait du bien à toutes les équipes dans lesquelles il a évolué. Au Racing, il a contribué à lancer la machine francilienne. C'est également lui qui a participé à la remontée du Lou.
Certes un peu maladroit et sans grande dextérité, il n'est reste pas moins que Chabal a eu la carrière qu'il méritait. En dehors, il a su maîtriser - et profiter - des tourbillons médiatiques et publicitaires pour se forger une image et un pécule financier inégalable. N'en déplaise à tous ces détracteurs, Sébastien Chabal, Cartouche ou Caveman, a fait parler du rugby en France et un peu dans le monde. Son aura a profité à tout le rugby français. A ce titre, les joueurs, dirigeants, journalistes lui doivent aujourd'hui le plus beau des hommages.
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