Grenoble : Objectif "Top 5"

Par Rugbyrama
  • jonathan best grenoble 2010
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Publié le Mis à jour
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Après avoir échoué dans les derniers hectomètres la saison dernière, Grenoble tentera d'accrocher, cette fois, son billet pour les demi-finales. Ancien de la maison, le troisième ligne centre Jonathan Best porte un regard ambitieux sur le prochain exercice de son équipe. Sans verser dans l'euphorie.

De Grenbole, il a connu le pire. Arrivé alors que le club, relégué en fédérale 1 après un fiasco financier, vivait ses heures les plus sombres, Jonathan Best (1m93, 103kg) a d'abord participé à la remontée du club. Avant de s'imposer comme une des valeurs sûres du Pro D2. Et pourtant, dans la bouche de ce solide numéro huit, c'est bien de la frustration qui prédomine. Celle d'une saison 2009-2010 qui s'est achevée en queue de poisson, après un parcours pourtant quasi-parfait: sur les 28 premières journées de championnat, le FC Grenoble a été présent dans le top 5 à vingt-sept reprises. Avant de se faire griller la politesse par Pau, à l'avant-dernière journée. "C'est dur, forcément. Surtout que sur les cinq saisons précédentes, la qualification s'était décrochée avec 83 points. C'était l'objectif que l'on s'était fixé en début de saison. Et que l'on a atteint. Malheureusement l'an dernier, avec 84 points, cela n'a pas suffi".

Déçu? Sûrement... Mais pas moins réaliste pour autant. Ce Dromois de naissance sait qu'il ne peut pas se cacher derrière ces éléments comptables: "La seule vérité, c'est le terrain. On a par exemple encaissé un 32-0 à Narbonne. Ce qui est inadmissible quand on vise le Top 5". Pour éviter ce genre de désagréments, le club des Alpes s'est considérablement renforcé cet été. Un recrutement riche en nombre (douze joueurs ont signé à l'intersaison, contre quatre départs seulement) mais aussi et surtout en expérience, avec l'arrivée des Montalbanais Jaouher et Dalla Riva. "Pour l'instant, on ne peut pas encore ressentir leur apport sur le terrain, explique Jonathan Best. C'est trop tôt. Par contre, dans la vie de groupe, c'est évident. Ils tirent tout le monde vers le haut".

Le corps et l'esprit

La barre est haute et l'ambition du club élevée. Alors pour donner le bon élan à une saison qu'ils espèrent être celle du grand retour, Franck Corrihons et Fabrice Landreau, les coachs isérois, ont concocté une préparation pimentée, basée sur le tryptique physique-esprit-concurrence. "Depuis la reprise, le premier juillet, on n'a presque pas touché de ballon, explique le troisième ligne. En gros, c'était 80% de préparation physique, et 20% de jeu. Mais tout ça s'est fait dans la bonne humeur. Notamment parce que les coachs ont incorporé beaucoup de jeunes du centre formation, ce qui apporte de la fraîcheur. On se tire la bourre, c'est sympa et cela motive".

Une formule qui, dans ses premiers retentissements, semble porter ses fruits. Opposés le week-end dernier au promu rochelais, à Angoulême, les Grenoblois ont arraché un match nul prometteur. Même si, pour Jonathan Best, il est difficile d'en tirer des enseignements définitifs. "Il y avait beaucoup de vent, donc chacun a eu sa mi-temps de domination. Mais, au niveau du jeu, il y a eu beaucoup de déchet. On retiendra surtout le résultat. Ce sont des matchs de rentrée, on ne peut pas en déduire grand chose, ni-même juger des joueurs sur ces performances". L'objectif était sûrement ailleurs.

Dans leur périple en Charente, au-delà de venir honorer le centenaire du SC Angoulême (d'où est originaire Fabrice Landreau), les Grenoblois se sont surtout forgé un groupe. Sur le terrain d'abord, au détour de quelques frictions de gros bras: "Cela n'a pas toujours été amical. Il y a pas mal de tension accumulée pendant l'été, alors sur les premiers contacts de la saison, cela chauffe un peu. Mais c'est bien, cela permet au groupe de se souder. D'autant que La Rochelle est un club qui reste dans l'esprit du rugby. Ce n'est jamais bien méchant". Le week-end a également été l'occasion de quelques sorties tardives, histoire de briser la glace. Vaste programme pour jauger les nouveaux venus, loin des préoccupations ovales, l'esprit embrumé dans les vapeurs euphorisantes des caves de Cognac.

La vérité du terrain

Dans ses fondations, le FCG s'est doté d'infrastructures plus proches de celles d'un club de Top 14 que de Pro D2. Loges et salles de réception d'après-match, écran géant dans le stade... Le club semble prêt à retrouver sa gloire d'antan. "On sent que l'engouement grandit dans la ville. Moi qui suis arrivé alors que le club était au plus bas. J'aimerais vraiment le ramener en élite. Mais une qualification se mérite sur le terrain, pas sur les investissements". Dax, le LOU, on encore Oyonnax et Pau, tous prétendants à la montée, sont bien du même avis.

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