Le Racing frappe fort

Décidément, les champions de Pro D2 ne débarquent pas en Top 14 sur la pointe des pieds. L'an passé, Toulon fêtait en grandes pompes son retour dans l'élite en recrutant un Jerry Collins ou un Sonny Bill Williams. Aujourd'hui, le Racing, successeur au palmarès du deuxième étage du rugby professionnel, suit les traces du RCT en s'imposant d'emblée comme un acteur majeur du marché des transferts. Les arrivées pour les trois prochaines années de Lionel Nallet et Sébastien Chabal, dans l'air du temps depuis de longues semaines, ont été officialisées par le club de Colombes mercredi soir.

En s'offrant l'intégralité de la deuxième ligne du XV de France (Chabal et Nallet sont les deuxièmes lattes les plus utilisées par Marc Lièvremont depuis la tournée de novembre), le Racing marque son territoire. "On a gagné notre pari, a déclaré à Jacky Lorenzetti, président du club francilien. On s'était engagé depuis plusieurs mois dans un recrutement d'excellents joueurs et non pas de stars, car on a coutume de dire chez nous que la seule véritable star, c'est l'équipe." Excellents joueurs sûrement, mais en enrôlant Chabal, Lorenzetti ne peut ignorer qu'il récupère le produit le plus médiatique du rugby tricolore et un des sportifs les plus populaires de France. On a du mal à croire que cela n'a pas pesé.

Steyn, le prochain gros poisson?

Nallet, qui file sur ses 33 ans, et Chabal, qui aura 32 printemps à l'automne, n'incarnent pas forcément l'avenir, mais leur expérience, leur aura et leur complicité offrent de réelles garanties. Annoncés d'abord à Montpellier au mois de janvier, les deux joueurs, très proches depuis leur aventure commune à Bourgoin voilà quelques années, ont donc finalement choisi Paris, où Chabal espère passer incognito dans la masse. Le montant de la rémunération des deux joueurs n'a pas été précisé. Concernant Chabal, "on est loin du 1,2 million annuel annoncé dans la presse", a toutefois assuré Jacky Lorenzetti.

Fort d'un budget de 15 à 16 millions d'euros la saison prochaine, le Racing Métro devrait conserver environ les deux tiers de son effectif actuel. Outre Nallet et Chabal, d'autres arrivées sont déjà acquises, notamment celle du buteur de Montauban Fabien Fortassin, du pilier montpelliérain Clément Baïocco, du talonneur de Biarritz Benjamin Noirot, du 3e ligne sud-africain du BO Jacques Cronje ou encore du pilier argentin de Rovigo, Juan Pablo Orlandi. Mais un plus gros poisson encore devrait suivre prochainement. François Steyn, le trois-quarts centre sud-africain, a de bonnes chances de porter le maillot ciel et blanc en 2009-2010. Un dossier "en cours de finalisation" selon le président parisien. "Depuis 1882, ce club est passé par toutes les gloires et son étoile avait pali", souffle Lorenzetti, bien déterminé à lui redonner son éclat. Telle sera la mission de Nallet, Chabal et Cie.