Albi au point de rupture?

Deuxième à quatorze longueurs du Racing-Metro, le leader du championnat, Albi est sur la bonne voie pour réussir son pari. Celui d'accéder aux demi-finales et d'entrevoir une remontée immédiatement en Top 14 après une relégation qui reste en travers de la gorge pour la plupart des Tarnais. Mais le chemin est encore long puisqu'il reste huit journées à jouer. Et pour les Albigeois, un problème de taille vient de se mettre en travers de leur route: une fatigue généralisée des troupes. En effet, après un mois de janvier où les Jaune et Noir se sont montrés impériaux, les résultats connaissent un coup de mou depuis le 7 février et une défaite à Narbonne (10-9). S'en est suivi alors un succès étriqué à domicile contre Lyon (19-13). La physionomie de la rencontre fut inquiétante pour les Albigeois qui ont connu toutes les peines du monde pour s'imposer.

A La Rochelle, les hommes d'Eric Béchu ont fait la guerre dans les rucks comme de coutume. Sans réussite puisque la défaite fut au bout dans une rencontre importante pour la course aux demi-finales du championnat (19-16). Que dire alors de la venue de Bordeaux-Bègles samedi dernier? Albi a frôlé la correctionnelle. Les Tarnais ont dû puiser au plus profond d'eux-mêmes pour empocher les quatre points de la victoire et préserver leur invincibilité à domicile (20-17). Un bilan de dix points en quatre matchs somme toute moyen pour un club de cette envergure qui n'a jamais caché ses ambitions cette saison. Sur la même période, le Racing a glané dix-sept unités et s'est envolé au classement. Irrémédiablement.

Semaine allégée

Pour expliquer cette baisse de régime, l'entraîneur Daniel Blach évoque un effectif trop restreint sur le plan quantitatif. Et pour cause, il n'y a que 28 contrats professionnels à Albi et l'équipe Espoirs a dû fournir sept à huit de ses meilleurs éléments afin de pallier certaines blessures. "Huit ou neuf cadres ont de ce fait cumulés beaucoup de fatigue car on les a souvent alignés cette saison", commente-t-il. Par exemple, le centre John Stewart a joué toutes les rencontres pour un temps de jeu estimé à 1630 minutes (sur 1760 possibles). Pierre-Gilles Lakafia, dix-neuf titularisations, confirment le manque de fraîcheur actuel. "Cela s'est ressenti contre Bordeaux. C'était très dur physiquement de gagner des duels et de défendre. On laisse des plumes à batailler comme cela à chaque match. D'autant qu'il va falloir se coltiner Oyonnax dimanche."

Un nouveau challenge de taille pour Albi. "Un match qui va être très difficile et qui va ressembler à celui de Bordeaux-Bègles sur l'intensité. Il va y avoir une dépense énergétique importante vu que le combat sera l'axe premier du match", annonce Daniel Blach. Dans un tel match à enjeu face au troisième du championnat, il sera donc impossible de faire tourner. "On ne peut pas faire tourner juste pour le plaisir surtout quand on ne dispose pas d'un effectif pléthorique. Les changements doivent être judicieux afin d'optimiser l'équipe. On ne peut pas se permettre de balancer des matchs vu que nous sommes dans la dernière ligne droite du championnat."

C'est pour cette raison que la semaine d'entraînement est allégée, notamment au niveau des oppositions. "Il ne faudrait pas que nous arrivions entamés physiquement avant le match de dimanche ", déclare Daniel Blach. La coupure qui se profile à l'horizon est également attendue avec impatience du côté du Tarn. "Elle commence à vraiment nous tarder et je suis convaincu qu'elle va nous faire un bien fou. Nous avons d'ailleurs décidé de libérer les joueurs une semaine." Avant un repos bien mérité, les guerriers albigeois devront d'abord ferrailler face à Oyonnax et Colomiers. Pas une sinécure. Tout comme le calendrier démentiel qui les attend en fin de saison avec tour à tour des affrontements contre le Racing-Metro, Pau, Auch et Agen.