Leveau: "Avec sérénité"

Le maintien au dernier moment du club, après une bataille juridique, n'a pas facilité le recrutement du club ?

Philippe LEVEAU : Aujourd'hui on a fait un recrutement plutôt sur la fin de la période avec un mélange de joueurs d'expérience venant du Top 14 pour certains, comme Tim Clark ou Sébastien Bonetti, ou de Pro D2. Je ne peux pas laisser dire que le recrutement n'est pas de qualité mais c'est vrai qu'il n'y a pas la quantité. Nous avons un effectif extrêmement court en quantité et nous avons eu le bonheur pendant la préparation de ne pas avoir de blessés pour après, sur les trois premiers matchs, avoir 5 blessés dont 4 qui font l'objet de jokers médicaux.

Cela pose évidemment des problèmes ?

Ph. L. : Sur les blessés de longue période, nous avons les deux 10, Ionut Tofan, qui est revenu blessé de la Coupe du monde et n'a pas joué un match avec le club, et Rory Teague . Sur la deuxième mi-temps de Blagnac et contre Agen, nous n'avions pas de numéro 10. Cette semaine, nous sommes sur une phase de recrutement des jokers médicaux. On est dans notre rôle de dirigeant de donner au coach et à l'équipe au moins l'effectif nécessaire pour se présenter compétitif à chaque match. On a été fusillé par une série de blessures contrariantes.

Comment envisagez-vous le reste de la saison ?

Ph. L. : J'envisage les choses sereinement, de toute manière toute la saison sera très sereine. Nous sommes dans notre rôle en essayant d'ajouter toujours de la valeur ajoutée ou un complément en fonction du déroulement de la saison. Nous sommes le plus petit budget de la Pro D2. Je constate sur les 4 premiers matchs que les gros bras sont effectivement au rendez-vous mais aussi que nos amis de Mont de Marsan, qui ne sont pas parmi les plus gros budgets, mais profitent d'une stabilité dans l'effectif, sont pour l'instant très performants.

Quel est votre sentiment d'évoluer en Pro D2 ?

Ph. L. : Je suis très fier que nous puissions évoluer dans ce championnat et nous ne nous laissons pas gagner par d'éventuels regrets mais plutôt à trouver des solutions pour rester serein et trouver de la performance car nous sommes des compétiteurs. Je pense que cela va venir. Nous sommes deux points en deçà de notre tableau de marche. C'est le match nul contre Blagnac qui nous fait mal.

Le rugby pro à Limoges a-t-il un avenir face aux grosses écuries ?

Ph. L. : C'est notre objectif et notre mission à nous, dirigeants, c'est en osmose avec les collectivités locales. Ce qui pêche pour le moment c'est d'avoir subi de grosses rotations sur l'effectif avec 19 départs pour 14 arrivées, le manque de sponsors privés et de sponsors nationaux. On travaille dessus depuis un long moment. Il y a des choses qui se signeront dans l'année, nous clôturons actuellement une augmentation de capital avant la fin de l'année qui nous permet, dans la sérénité, de consolider le club.

Les choses se passent bien alors ?

Ph. L. : Non, on ne va pas passer d'un négativisme à un positivisme. Je le redis : nous sommes deux points en dessous de notre tableau de marche. Cette semaine j'ai un peu secoué les joueurs parce que j'ai trouvé que sur le match de Blagnac et celui d'Agen nous avons manqué d'agressivité positive. Cela ne m'intéresse pas d'avoir le trophée du Fair-play et de me faire féliciter par mes amis d'Agen parce que nous n'avons pas pourri le jeu, simulé les mêlées, ... Je leur demande sur le match de Mont de Marsan une énorme agressivité et que nous nous hissions à notre réel niveau. C'est le bon moment, il n'est pas trop tard.